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prodigalité. Qu’importe ! Du moins à chaque barrage leur faisons-nous payer chèrement l’essence et l’usure de nos appareils ! Une panne à {{unité|3000|mètres}} au-dessus de Roye, à l’instant précis où une marmite éclatant sous le ventre de mon avion le crible d’éclats et le soulève en l’air, me force à descendre ! Dommage ! Les Barbares seront contens et persuadés de m’avoir abattu ! |
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Le spleen de l’inaction s’appesantit sur nos épaules, engourdit notre perpétuel besoin de mouvement ! Les ministres changent. Bucarest est tombée… Mais la lecture des Communiqués nous laisse indifférens. Un seul souci importe : « Quand revolera-t-on ? » |
Le spleen de l’inaction s’appesantit sur nos épaules, engourdit notre perpétuel besoin de mouvement ! Les ministres changent. Bucarest est tombée… Mais la lecture des Communiqués nous laisse indifférens. Un seul souci importe : « Quand revolera-t-on ? » |
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<center>'''AVEC GUYNEMER'''</center> |
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C’est au fond des espaces, notre commune patrie, à |
C’est au fond des espaces, notre commune patrie, à {{unité|10000|pieds}} au-dessus de Roye, un clair matin de septembre, que je rencontrai Guynemer pour la première fois. |
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Les cadavres attirent les aigles, les champs de bataille modernes appellent les avions ; je n’avais pu résistera la tentation de venir contempler, de la lointaine escadrille où j’étais attaché, ces fameuses tranchées d’Artois où le recul allemand allait peut-être se décider avant l’hiver, nous l’espérions du moins. |
Les cadavres attirent les aigles, les champs de bataille modernes appellent les avions ; je n’avais pu résistera la tentation de venir contempler, de la lointaine escadrille où j’étais attaché, ces fameuses tranchées d’Artois où le recul allemand allait peut-être se décider avant l’hiver, nous l’espérions du moins. |