« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/595 » : différence entre les versions

Pywikibot touch edit
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 5 : Ligne 5 :
Cette conclusion résultait pour Nekhludov de tout le livre ; mais, avec une clarté et une force particulières, il la trouvait exprimée dans la parabole des vignerons. Les vignerons s’étaient imaginés que le jardin qu’on leur avait donné à cultiver n’appartenait pas à leur maître, mais à eux-mêmes ; que tout ce qui était dans ce jardin, c’était pour eux, et que leur seul devoir était de faire servir ce jardin à leur propre jouissance : oubliant leur maître, et tuant ceux qui venaient leur rappeler leurs obligations envers lui.
Cette conclusion résultait pour Nekhludov de tout le livre ; mais, avec une clarté et une force particulières, il la trouvait exprimée dans la parabole des vignerons. Les vignerons s’étaient imaginés que le jardin qu’on leur avait donné à cultiver n’appartenait pas à leur maître, mais à eux-mêmes ; que tout ce qui était dans ce jardin, c’était pour eux, et que leur seul devoir était de faire servir ce jardin à leur propre jouissance : oubliant leur maître, et tuant ceux qui venaient leur rappeler leurs obligations envers lui.


« Ainsi nous faisons tous », — songeait Nekhludov. — « Nous vivons dans la croyance que nous sommes nous-mêmes les maîtres de notre vie, et que celle-ci ne nous a été donnée que pour notre plaisir. Or c’est une croyance insensée, évidemment insensée. L’homme n’est pas venu au monde de son plein gré : quelqu’un doit l’y
« Ainsi nous faisons tous », — songeait Nekhludov. — « Nous vivons dans la croyance que nous sommes nous-mêmes les maîtres de notre vie, et que celle-ci ne nous a été donnée que pour notre plaisir. Or c’est une croyance insensée, évidemment insensée. L’homme n’est pas venu au monde de son plein gré : quelqu’un doit l’y