« Page:Gide - L’Immoraliste.djvu/255 » : différence entre les versions

Levana Taylor (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Pywikibot touch edit
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 3 : Ligne 3 :
Par un dernier semblant de vertu, je reste jusqu’au soir près d’elle. Et soudain je me sens comme à bout de forces moi-même. O goût de cendres ! Ô lassitude ! Tristesse du surhumain effort ! J’ose à peine la regarder ; je sais trop que mes yeux, au lieu de chercher son regard, iront affreusement se fixer sur les trous noirs de ses narines ; l’expression de son visage souffrant est atroce. Elle non plus ne me regarde pas. Je sens, comme si je la touchais, son angoisse. Elle tousse beaucoup ; puis s’endort. Par moments un frisson brusque la secoue.
Par un dernier semblant de vertu, je reste jusqu’au soir près d’elle. Et soudain je me sens comme à bout de forces moi-même. O goût de cendres ! Ô lassitude ! Tristesse du surhumain effort ! J’ose à peine la regarder ; je sais trop que mes yeux, au lieu de chercher son regard, iront affreusement se fixer sur les trous noirs de ses narines ; l’expression de son visage souffrant est atroce. Elle non plus ne me regarde pas. Je sens, comme si je la touchais, son angoisse. Elle tousse beaucoup ; puis s’endort. Par moments un frisson brusque la secoue.


La nuit pourrait être mauvaise et, avant qu’il ne soit trop tard, je veux savoir à qui je pourrais m’adresser. Je sors. Devant la
La nuit pourrait être mauvaise et, avant qu’il ne soit trop tard, je veux savoir à qui je pourrais m’adresser. Je sors. Devant la