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« Il devint blême et ne répliqua pas. Je connaissais, on le voit, la plupart de ses tours, et savais que, comme la plupart des gens qui trichent aux cartes, il devait avoir le long du bras un élastique avec, au-dessus du poignet, une pince servant à faire disparaître les mauvaises cartes, pour leur en substituer d’autres qu’il tenait cachées. Je ne me trompais pas. Il s’enfuit en vomissant contre moi des imprécations et nous ne le vîmes plus de toute la traversée. Pour une fois du moins, je fus à la hauteur de M. Sparrow Macloy. |
« Il devint blême et ne répliqua pas. Je connaissais, on le voit, la plupart de ses tours, et savais que, comme la plupart des gens qui trichent aux cartes, il devait avoir le long du bras un élastique avec, au-dessus du poignet, une pince servant à faire disparaître les mauvaises cartes, pour leur en substituer d’autres qu’il tenait cachées. Je ne me trompais pas. Il s’enfuit en vomissant contre moi des imprécations et nous ne le vîmes plus de toute la traversée. Pour une fois du moins, je fus à la hauteur de M. Sparrow Macloy. |
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« Mais il tenait sa revanche ; et quand il s’agit de me disputer mon frère, il eut, à tout coup, raison de moi. Durant les premières semaines, Édouard avait mené à Londres une conduite irréprochable, et il commençait à faire quelques affaires avec ses montres d’Amérique, quand le misérable se mit en travers de son chemin. Je fis de mon mieux, ce qui n’était guère. La première chose dont on me parla fut un scandale qui avait eu pour théâtre l’un des hôtels de Northumberland Avenue : un voyageur s’y était vu « refait » d’une grosse somme par deux compères ; et Scotland Yard instruisait. Je lus l’information dans un journal du soir : pas un instant je ne doutai que mon frère et Macloy ne fussent revenus à leurs anciennes pratiques. Je courus chez Édouard. On me dit qu’accompagné d’un grand Monsieur, en qui je reconnus Macloy, il avait quitté son logement en emportant ses affaires. La logeuse les avait entendus donner au cocher plusieurs adresses, notamment, en dernier lieu, celle |
« Mais il tenait sa revanche ; et quand il s’agit de me disputer mon frère, il eut, à tout coup, raison de moi. Durant les premières semaines, Édouard avait mené à Londres une conduite irréprochable, et il commençait à faire quelques affaires avec ses montres d’Amérique, quand le misérable se mit en travers de son chemin. Je fis de mon mieux, ce qui n’était guère. La première chose dont on me parla fut un scandale qui avait eu pour théâtre l’un des hôtels de Northumberland Avenue : un voyageur s’y était vu « refait » d’une grosse somme par deux compères ; et Scotland Yard instruisait. Je lus l’information dans un journal du soir : pas un instant je ne doutai que mon frère et Macloy ne fussent revenus à leurs anciennes pratiques. Je courus chez Édouard. On me dit qu’accompagné d’un grand Monsieur, en qui je reconnus Macloy, il avait quitté son logement en emportant ses affaires. La logeuse les avait entendus donner au cocher plusieurs adresses, notamment, en dernier lieu, celle |