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hordes avaient dû vivre, ai l’abri de cette grotte, dans |
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la peur des dragons et des léviathans que recelait, |
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sans doute, chacun de ces antres frappés par les flots |
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incessants, masqués d‘écnme, puis vidés par le reflux, |
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pour se remplir bientôt d’une nouvelle vague agres- |
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sive, Madame Hélène assura que d’effroyables ichthyo- s |
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saures avaient du persister longtemps la, quand, a la |
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surface du globe, tonte leur espece avait disparu, et |
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qu'ils avaient apparemment inspiré ces légendes glo- |
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rieuses pour les saints et les chevaliers extermina- |
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teurs de monstres. Quelle tendre Andromède, gardée |
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dans cette grotte par un ichthyosaure pachydernie, |
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n`avait plus espéré le courage d`un Persée, volant de |
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la falaise, la lance au poing, sur un cheval ailé? Et |
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elle nous décrivit toute une scène précieuse, peinte |
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par Gustave Moreau, dans un paysage d’eaux ton- |
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nantes et de granits impassibles. I |
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G-oulvon écoutait'comme un enfant sage en classe. |
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Sa figure rase, extrêmement jeune, ses yeux tantôt |
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naïfs et tantôt perçants, son costume de cycliste, son |
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maigre corps alerte, son chapeau à rubans de velours |
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lui prêtaient une mine écoliere, innocente. ll vibrait |
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au son de la voix que modulait la splendide créature |
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en deuil sous sa couronne d’algues noires tressées par |
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l’artiste la plus experte de Paris. Debout a la cime |
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d’une roche, madame Hélène s’amusait il choisir ses ' |
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mots, ses phrases, à raffiner sa pensée, pour lui, |
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certes. Car elle me savait indifférent a la littérature. |
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M"‘¤ La Revelliere Finterrompit en prévenant Gil- |
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berte contre la fraicheur du lieu, Fétroitesse de la |
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sente, les possibilités du vertige, la traîtrise des pier- |
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res visquenses que saupoudre la poussière des eaux |
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rejaillies. Elle craignait qu’on n‘0ubliât les ombrelles, |
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