« Page:Verne - César Cascabel, 1890.djvu/243 » : différence entre les versions

Mudbringer (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
au sud par le cinquantième degré de latitude septentrionale, que ces animaux se rencontrent peut-être en masses plus considérables.
{{tiret|limi|tée}} au sud par le cinquantième degré de latitude septentrionale, que ces animaux se rencontrent peut-être en masses plus considérables.


En examinant la carte, on ne manquera pas d’être frappé de la configuration que présentent les deux côtes américaine et asiatique et surtout de leur ressemblance. En regard l’une de l’autre, c’est le même profil, qui se dessine assez nettement : la terre du Prince-de-Galles fait pendant à la presqu’île des Tchouktches ; le golfe de Norton fait pendant au golfe de l’Anadyr’, l’extrémité de la presqu’île alaskienne se courbe comme la presqu’île du Kamtchatka, et le tout est fermé par le chapelet des îles Aléoutiennes. On ne peut en conclure, pourtant, que l’Amérique ait été brusquement séparée de l’Asie par quelque convulsion de l’époque préhistorique, laquelle aurait ouvert le détroit de Behring, car ce ne sont point les angles saillants d’un littoral qui correspondent aux angles rentrants de l’autre.
En examinant la carte, on ne manquera pas d’être frappé de la configuration que présentent les deux côtes américaine et asiatique et surtout de leur ressemblance. En regard l’une de l’autre, c’est le même profil, qui se dessine assez nettement : la terre du Prince-de-Galles fait pendant à la presqu’île des Tchouktchis ; le golfe de Norton fait pendant au golfe de l’Anadyr; l’extrémité de la presqu’île alaskienne se courbe comme la presqu’île du Kamtchatka, et le tout est fermé par le chapelet des îles Aléoutiennes. On ne peut en conclure, pourtant, que l’Amérique ait été brusquement séparée de l’Asie par quelque convulsion de l’époque préhistorique, laquelle aurait ouvert le détroit de Behring, car ce ne sont point les angles saillants d’un littoral qui correspondent aux angles rentrants de l’autre.


{{Corr|Iles|Îles}} nombreuses au milieu de ces parages : Saint-Laurent, déjà citée, Nunivak, sur le littoral américain, Karaghinskii, sur le littoral asiatique ; puis, non loin des rivages du Kamtchatka, l’île Behring, accostée de la petite île de Cuivre et, à peu de distance des rivages alaskiens, les îles Pribilov. La ressemblance des côtes est donc complétée par une disposition identique des archipels.
{{Corr|Iles|Îles}} nombreuses au milieu de ces parages : Saint-Laurent, déjà citée, Nunivak, sur le littoral américain, Karaghinskii, sur le littoral asiatique ; puis, non loin des rivages du Kamtchatka, l’île Behring, accostée de la petite île de Cuivre et, à peu de distance des rivages alaskiens, les îles Pribyloff. La ressemblance des côtes est donc complétée par une disposition identique des archipels.


Or, précisément, ces îles Pribilov et l’île de Behring servent plus spécialement de résidence aux colonies de phoques qui fréquentent cette mer. C’est par millions que l’on peut les y compter. Aussi est-ce le rendez-vous des chasseurs de profession d’otaries et de loutres de mer, ces dernières, très nombreuses il y a moins d’un siècle, maintenant raréfiées par une destruction à outrance.
Or, précisément, ces îles Pribyloff et l’île de Behring servent plus spécialement de résidence aux colonies de phoques qui fréquentent cette mer. C’est par millions que l’on peut les y compter. Aussi est-ce le rendez-vous des chasseurs de profession d’otaries et de loutres de mer, ces dernières, très nombreuses il y a moins d’un siècle, maintenant raréfiées par une destruction à outrance.


Quant aux otaries — nom générique sous lequel on comprend les lions de mer, les vaches de mer, les ours de mer — elles s’y agglomèrent par troupes innombrables, et la race ne semble pas en devoir jamais s’éteindre. Et cependant, tant que dure la saison chaude, quelle chasse on leur donne ! Sans trêve ni merci, les pêcheurs les relancent
Quant aux otaries — nom générique sous lequel on comprend les lions de mer, les vaches de mer, les ours de mer — elles s’y agglomèrent par troupes innombrables, et la race ne semble pas en devoir jamais s’éteindre. Et cependant, tant que dure la saison chaude, quelle chasse on leur donne ! Sans trêve ni merci, les pêcheurs les relancent