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« Nous ne proscrivons pas le symbole ; mais qu’il soit clair. Un beau symbole obscur, c’est un beau coffret dont on n’a pas la clef. Il y a d’admirables symboles dans Vigny ; mais on les comprend. On peut dire de façon intelligible les choses les plus profondes. Accumulez les symboles tant que vous voudrez, pourvu que derrière on sente battre un cœur d’homme et penser une tète harmonieuse. Nous sommes las d’une certaine impassibilité et d’une certaine incohérence.
« Nous ne proscrivons pas le symbole ; mais qu’il soit clair. Un beau symbole obscur, c’est un beau coffret dont on n’a pas la clef. Il y a d’admirables symboles dans Vigny ; mais on les comprend. On peut dire de façon intelligible les choses les plus profondes. Accumulez les symboles tant que vous voudrez, pourvu que derrière on sente battre un cœur d’homme et penser une tète harmonieuse. Nous sommes las d’une certaine impassibilité et d’une certaine incohérence.


« Puisque les poètes d’une génération sont nécessairement amenés à se grouper sous une appellation commune, je crois que le mot le plus juste qui puisse qualifier le mouvement de la nouvelle génération est le beau mot, rajeuni et élargi encore à cette occasion, d’HuMANisME. Il signifie bien que nous voulons réaliser une poésie humaine, après la poésie trop strictement artiste du Parnasse ou trop obscurément abstraite du Symbolisme. II renoue heureusement la tradition avec l’admirable Pléiade, qui, délaissant les allégories du moyen âge, et remontant à l’art antique, source de toute beauté, sut retrouver, sous les humanités, l’humanité. Par la Pléiade, il nous rattache à l’antiquité, d’une part à Chénier, et au Romantisme de l’autre ; car, comme tous les novateurs, nous sommes les vrais traditionnels. Enfin, il indique bien notre point de vue sur le inonde, qui est, lui aussi, tout humain. Nous ne sommes ni mystiques ni sceptiques. Nous sommes plongés dans la vio : il faut la comprendre et la vivre. Mais je no veux faire allusion qu’en passant aux lointaines conséquences de l’humanisme au point de vue philosophique, religieux, politique et moral. Je me bornerai aussi à indiquer la relation immédiate qui s’établira entre la poésie humaine d’une part, et, d’autre part, un théâtre ou un roman humain dont on pourrait citer déjà maints exemples.
« Puisque les poètes d’une génération sont nécessairement amenés à se grouper sous une appellation commune, je crois que le mot le plus juste qui puisse qualifier le mouvement de la nouvelle génération est le beau mot, rajeuni et élargi encore à cette occasion, d’HuMANisME. Il signifie bien que nous voulons réaliser une poésie humaine, après la poésie trop strictement artiste du Parnasse ou trop obscurément abstraite du Symbolisme. II renoue heureusement la tradition avec l’admirable Pléiade, qui, délaissant les allégories du moyen âge, et remontant à l’art antique, source de toute beauté, sut retrouver, sous les humanités, l’humanité. Par la Pléiade, il nous rattache à l’antiquité, d’une part à Chénier, et au Romantisme de l’autre ; car, comme tous les novateurs, nous sommes les vrais traditionnels. Enfin, il indique bien notre point de vue sur le monde, qui est, lui aussi, tout humain. Nous ne sommes ni mystiques ni sceptiques. Nous sommes plongés dans la vio : il faut la comprendre et la vivre. Mais je no veux faire allusion qu’en passant aux lointaines conséquences de l’humanisme au point de vue philosophique, religieux, politique et moral. Je me bornerai aussi à indiquer la relation immédiate qui s’établira entre la poésie humaine d’une part, et, d’autre part, un théâtre ou un roman humain dont on pourrait citer déjà maints exemples.