« Le Conte futur » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/9]]==
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/9]]==
 
I.
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au coeur l'étonna d'abord. Sa cousine comptait cinq ans de plus que lui.
En outre, elle avait un caractère grave, et elle agréerait certes mal
les turbulences du cornette aux Guides qu'il était.ét
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/10]]==
ait.
 
Mais, à l'encontre de ces raisonnements et à mesure que le colonel, par
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obtenue de son général «pour assister à un mariage dans la famille?»
 
Ils ne remarquent rien, ni l'atroce crispation du sourire par lequel il
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/11]]==
du sourire par lequel il
répond à leurs phrases joyeuses, ni la sueur qui glace ses tempes, le
cuir de son bonnet de police.
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--Oui, répond le commandant, des jugements inattendus. Elle a tout
étudié, n'est-ce pas, recluse dans ce fort où l'attache la situation de
son père.... I
son père.... Il n'y a plus un mur, chez elle, qui ne soit tapissé de
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/12]]==
l n'y a plus un mur, chez elle, qui ne soit tapissé de
livres....
 
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--Ici, disait-elle, sur la hauteur, le pâtre vit plus heureux parce que
la masse des terres abat le son des cloches industrielles, l'appel à laind
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/13]]==
ustrielles, l'appel à la
souffrance quotidienne des troupeaux ouvriers....
 
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--Non, mon commandant, je n'ai pas connu sa mère. Elle est morte si
jeune!
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/14]]==
 
--... Philomène lui ressemble d'âme. Sa mère contemplait toujours son
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petits enfants portent déjà sur leur corps rouge le blason du métal
dispensateur de leur existence.
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/15]]==
 
--Philippe, pourquoi cette amertume dans votre voix?
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fonctionnaires... que sais-je?...
 
--Réveillez-vous, colonel.... Quarante minutes d'arrêt pour la
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/16]]==
. Quarante minutes d'arrêt pour la
douane.... Nous allons nous dégourdir les jambes....
 
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«Au fait, pense Philippe, si rien n'altère les traits de ma face, ni ne
décèle ma douleur à leurs yeux, c'est que je m'exagère ma souffrance....
Il faut croire que le malheur ne m'accable pas.... Pourtant il y a
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/17]]==
ne m'accable pas.... Pourtant il y a
comme des cailloux sur ma poitrine quand elle se soulève pour le jeu de
respirer...»
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capucines entretenues, sur une croisée, par la femme du concierge. Ils
rencontrent encore vers la citadelle, des manutentions et des magasins
de guerre, des petits soldats imberbes qui, sous leurs longues capotescapo
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/18]]==
tes
sanglées, ressemblent à des servantes en cotillons, et des officiers
éperonnés, moustachus, ronds comme des oeufs, ou bien, fins comme des
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Le boulevard conduit hors de la ville, jusqu'à la gare. Après, il
devient grand'
devient grand'route et suit, à peu près parallèlement, la direction de
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/19]]==
route et suit, à peu près parallèlement, la direction de
la voie ferrée. Les trains franchissent assez vite la région des
Hauts-Fourneaux.... On passe entre des ruches humaines (briques brûlées,
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--Pourquoi donc parler ainsi?
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/20]]==
 
--Rirez-vous cependant de cette mère si occupée.... A la fois, elle
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--On ne voit pas non plus les adultes.... Philippe.
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/21]]==
 
--Ils demeurent apparemment tous dans la flamme féerique qui ronfle
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Peu à peu, le sol verdit. Les arbustes se pressent. Des treillis de fer
gardent les faisans dans les chasses. Tout le long, afin de les empêcher
de sortir, des gamins sifflent. L'air un peu vif a rendu violets leurs
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/22]]==
rendu violets leurs
visages creux. Un garde les surveille.
 
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Et le roc forme l'éperon du grand plateau rétréci, devenu la pointe
défensiv
défensive de la patrie sur le fleuve frontière. D'ailleurs, les
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/23]]==
e de la patrie sur le fleuve frontière. D'ailleurs, les
mamelons couvrent les travaux stratégiques du Fort. Des coupoles d'acier
s'érigent de la roche. La brique bouche les cavernes. D'arbre en arbre,
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==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/24]]==
 
II
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contient mille animaux singuliers, des chiens dépourvus de tout poil,
des bouquetins apprivoisés, des perruches loquaces habiles à réciter les
poèmes des barbares. On a construit des trophées avec des armes
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/25]]==
avec des armes
étranges, des sortes de faux dentelées, des sabres courbes couverts de
damasquinures, des cuirasses de fer et de laque. Les lunes et les
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aussi dans la salle des invités où dînent les adjudants.... Aidés par le
vin, ils content leurs exploits. Une brave rumeur de gaieté éclate là,
pour se propager ensuite par tout le fort, entre les ifs de feu, les
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/26]]==
les
lumières tricolores des lanternes, et les lampions des cantines....
 
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me suis créé une vie seconde toute d'idées folles et magnifiques. Je m'y
suis retirée pour toujours. Rien ne me touchera plus des choses
hum
humaines,--que superficiellement et selon le décor de l'existence.
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/27]]==
aines,--que superficiellement et selon le décor de l'existence.
 
--La gloire du commandant vous a touchée.
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--Laissons... et dites-moi, Philomène.... Vous croyez-vous à jamais
incapable, soit d'une compassion, soit d'une admiration telles que vous
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/28]]==
d'une compassion, soit d'une admiration telles que vous
consentiez au sacrifice de votre orgueil intellectuel et à vous absorber
en celui-là....
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jusque la mort, la haine des hommes. Et il doit tenter le sacrifice pour
le sacrifice, ignorant la consolation même de le savoir utile au rachat
du monde. Il lui faut aimer le sacrifice en lui-même, sans appât de
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/29]]==
sacrifice en lui-même, sans appât de
gloire, pour la seule beauté de mourir inutilement... Mais vous ne
comprenez pas.
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laidement, mais ils ne criaient pas...--Chez nous, dans la Légion, on
leur coupait d'abord les tendons du pied avec un canif...--En Ethiopie,
nous menions nos prisonniers par vingt au fond des grottes. Devant, on
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/30]]==
des grottes. Devant, on
allumait du bois vert, et ils éternuaient leur vie dans la fumée... Tu
te le rappelles, Firmin?
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on entrait dans leurs villages, trouvait-on pas, piquées sur des
bambous, les têtes des camarades surpris aux avant-postes? Ça
ressemblait même aux doubles files des lampadaires sur les boulevards
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/31]]==
boulevards
de la ville. Seulement, les yeux des pauvres diables n'éclairaient plus
guère.--Tout ça, mes vieux bougres, ça ne vaut pas encore le coup du
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morceaux de cervelle et des bouts de nerfs... et ces yeux-là vous
regardaient.... C'était effrayant, mon cher, effrayant!... Du coup, ils
battirent en retraite, les survivants. Nous eûmes sans peine leurs
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/32]]==
les survivants. Nous eûmes sans peine leurs
positions... et nous voilà ici, victorieux, le verre à la main.... On
dresse des arcs de triomphe. Le commandant a eu sa croix.... Vive la
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Durant la maladie qui suivit cette crise, la fillette subit des
hallucinations sinistres. Elle voyait dans la fièvre se tracer ensin
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/33]]==
istres. Elle voyait dans la fièvre se tracer en
images tangibles les souvenirs de guerre contés par les adjudants. On
dut écarter d'elle tout l'appareil militaire; les uniformes, les armes,
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Le sang monte, monte... Il est à ma bouche... pouah!... il m'étrangle... je
ne veux pas...» Et elle retombait dans des crises....
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/34]]==
 
Le mariage de Philomène se trouva retardé par l'état très grave de la
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chambrées, avant le couvre-feu. Leurs courages allaient mollir. Dans les
rangs, à deux reprises, des recrues se révoltèrent contre les
commandements; et on murmurait que l'heure viendrait bientôt où les
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/35]]==
bientôt où les
hommes cesseraient d'apprendre l'art de tuer. On fondrait les canons
pour fabriquer des charrues. La fraternité universelle ne tarderait plus
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==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/36]]==
 
III
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paraissait, de l'avis de tous les hommes de guerre, le moment le
meilleur pour susciter le massacre mutuel des peuples. On redoublait
d'activité dans les arsenaux et sur les polygones. Le colonel craignaitars
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/37]]==
enaux et sur les polygones. Le colonel craignait
que le mauvais esprit de sa troupe ne lui fût imputé par les maréchaux
inspecteurs, et, pour détourner du raisonnement les intelligences de ses
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monde. Nos mères nous enfantent dans le seul but d'un dur labeur, et
nous trimons plus que les bêtes, sans avoir, comme les bêtes, le loisir
de ne pas penser. Ah! maudite soit l'heure de brève joie où nos tristes
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/38]]==
joie où nos tristes
pères jetèrent leur semence aux flancs de leurs épouses décharnées. De
quel droit nous créèrent-ils puisqu'ils ne pouvaient nous léguer que le
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demeurons barbares comme les loups, et que jamais nous ne tiendrons le
bonheur, parce que nous aimons trop le sang.... Voilà maintenant qu'on a
préparé
préparé les tambours et les drapeaux.... Il va falloir se ruer sur les
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/39]]==
les tambours et les drapeaux.... Il va falloir se ruer sur les
pauvres diables des autres nations, sans que nous puissions même
comprendre le motif de notre rage.... Nos pieds ont déjà été durcis sur
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la raison. Mais quand M. de Chaclos voulut reparler des noces, Philomène
lui affirma qu'elle resterait fille. Et il comprit bien qu'elle
partageait alors le sentiment de sa soeur, et qu'il lui faisait horreur
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/40]]==
qu'il lui faisait horreur
à cause du sang dont il s'était couvert.
 
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quarantième année. Néanmoins, son âme était noble, il persuada au
colonel de marier Philomène et Philippe. Et comme la jeune fille
remarquait avec étonnement son entremise, il lui répondit qu'ilét
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/41]]==
onnement son entremise, il lui répondit qu'il
l'aimait pour elle, non pour lui; et préférait la savoir heureuse aux
bras d'un autre, plutôt que malheureuse aux siens. Cela lui vaudrait
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d'uniformes, on leur distribua des armes. Au dehors, les grandes routes
se remplirent d'enfants et de mères qui mendiaient. Les jeunes filles se
 
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/42]]==
prostituaient presque pour rien. Sur l'horizon, les donjons des usines
cessèrent de flamboyer pour la première fois depuis trente ans. Le
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de frontière. On les arrachait des mines et des sillons. Les fanfares
sonnaient. Les drapeaux claquaient. Les actrices en robe blanche,
drapées dans les couleurs nationales, chantaient en plein vent, sur des
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/43]]==
vent, sur des
tréteaux construits à la hâte, l'_Amour sacré de la Patrie_. Et les
hommes rouges du sol ferrugineux défilaient par masses énormes,
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Encore quelques heures de train, quelques cahots de wagons, et le
 
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/44]]==
troupeau, garni de brandebourgs, de galons, de ferblanterie, coiffé de
kolbacks, monté sur des chevaux de réquisition, est prêt à conquérir
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grimaces de clowns, ou tombent à genoux, ainsi que des illuminés
fanatiques, tout ahuris de voir au-delà. D'autres encore s'étalent
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/45]]==
comme pour dormir, en s'étirant. Et, quand les colonnes ont passé,
quand les lignes se sont étendues, il reste, dans la poussière levée, de
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l'herbe se fleurir des taches éclatantes que donnent les uniformes, les
attelages galoper effrénément par les chemins qui sonnent. Ici et là,
d'un coup
d'un coup, la flamme se drape au faîte des métairies. Les lignes
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/46]]==
, la flamme se drape au faîte des métairies. Les lignes
d'infanterie s'élargissent à travers les plaines. Elles avancent,
courent, se couchent, crépitent et pétillent, se relèvent, courent
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fronts. Il se fait dans les groupes de tristes trafics. Les célibataires
prennent le premier rang pour ménager la vie plus utile des pères.
«Va...
«Va... recule, tu as des enfants.... Je n'en ai point... si je crève; tu
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/47]]==
recule, tu as des enfants.... Je n'en ai point... si je crève; tu
recueilleras ma vieille mère...»--«Entendu... avance!»
 
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le navre, parce qu'elle ne peut lui offrir une autre sorte d'amour. Ah!
conquérir son admiration par un grand sacrifice, par la beauté de la
mort sans gloire....
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/48]]==
gloire....
 
Un cavalier accourt vers sa troupe.... Le capitaine ordonne que le
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remporte contre sa volonté hésitante. Il voudrait crier: «Arrière!...
trêve de meurtre!... mes camarades...» La bête l'emporte dans la
galopade forcenée du peloton. Elle l'emporte comme la force des choses,
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/49]]==
comme la force des choses,
la fatalité de la vie, le rythme supérieur qui mène les hommes à la
douleur, à la mort, à Dieu.
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vers les Guides.... Des hurlements incompréhensibles s'échangent. Un
homme à cheval tire un coup de feu; la flamme semble jaillir de son
poing.... Le peloton s'enlève dans un élan dernier, et va s'abattre sur
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/50]]==
sur
les misérables, dont les mains tremblantes ne trouvent plus les
gâchettes des carabines... «Halte!»
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Sans doute, les ennemis crurent-ils qu'il annonçait la bonne nouvelle
d'une paix
d'une paix réelle, subitement conclue, car ils abaissèrent leurs armes,
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/51]]==
réelle, subitement conclue, car ils abaissèrent leurs armes,
et puis ce fut un immense éclat de joie. Ils couraient les uns aux
autres et ils s'embrassaient. Les Guides se mirent à rire aussi, sans
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la troupe ennemie grossissait. Bientôt, ses Guides furent enveloppés par
les uniformes verts et blancs des artilleurs. Il voulut s'expliquer,
mais un vieil officier survint... qui lui arracha son sabre.... Il
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/52]]==
survint... qui lui arracha son sabre.... Il
était prisonnier....
 
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ramassa et la lui remit. Il la porta vers sa bouche.... On descendit par
le chemin de ronde. Philomène l'appela du haut de la terrasse...
Pendant qu'il en longeait le mur, elle lui disait: «Je t'admire et je
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/53]]==
lui disait: «Je t'admire et je
t'adore, parce que tu as ouvert l'ère nouvelle de l'amour, et que ton
sang va la sanctifier...»
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On s'écarta. Une minute, il embrassa du regard l'esplanade, le carré des
troupes luisant sous le jeune soleil, et les douze exécuteurs qui
s'avançaient. Au-dessus d'eux, sur la terrasse, Philomène se tenait
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/54]]==
se tenait
droite contre le ciel, ses mains en baiser.
 
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Sans la quitter du regard, le coeur chantant, il commanda le feu.
==[[Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/55]]==
 
_On sait comment l'exemple du cornette Philippe émut les troupes des
nations du Nord. Dans les plaines de Woerth, un mois plus tard, les deux
armées, au lieu de se combattre, s'embrassèrent. L'ère de barbarie
demeure close à jamais. Le Christ est
=== no match ===
redescendu_.