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fait jusqu’ici aucune tentative pour gagner les Mexicains par des offres d’argent ; il suppose que, dégoûtés du gouvernement républicain par la triste expérience qu’ils en ont acquise, ils soupirent après un changement qui leur promette sûreté pour leurs biens, et ordre dans l’administration ; et que cinq ou six mille hommes, de troupes accoutumées à la discipline et bien commandées viendront facilement à bout de toutes les forces que le Mexique pourra lui opposer. Barradas se flatte aussi que, mal payés par leur patrie, les soldats de la république accourront grossir les rangs des envahisseurs, et, enfin, que le parti aristocratique, tenu actuellement en échec, se déclarera pour Ferdinand, lorsque, rassuré par la présence des troupes de la métropole, il espérera trouver dans la domination espagnole une tranquillité qu’il chercherait en vain dans l’état d’anarchie actuel du pays. Barradas ne se dissimule pas, cependant, que la lutte pourra être longue et sanglante, mais il ne doute pas que le résultat définitif ne soit favorable à ses armes. De son côté, le gouvernement mexicain, instruit des projets de l’Espagne, s’occupe activement des préparatifs de défense. Au moyen d’une contribution extraordinaire de 25 millions, de francs, il vient de mettre l’armée sur un pied respectable, et d’assurer la solde des troupes. Il compte, ajoute-t-on, sous les armes 20,000 soldats de ligne, dont 6,000 de cavalerie, et 32,000 miliciens parfaitement organisés, auxquels pourraient se réunir au besoin 50,000 gardes nationaux, qui, pour la plupart, ont déjà fait la guerre de partisans.
fait jusqu’ici aucune tentative pour gagner les Mexicains par des offres d’argent ; il suppose que, dégoûtés du gouvernement républicain par la triste expérience qu’ils en ont acquise, ils soupirent après un changement qui leur promette sûreté pour leurs biens, et ordre dans l’administration, et que cinq ou six mille hommes de troupes accoutumées à la discipline et bien commandées viendront facilement à bout de toutes les forces que le Mexique pourra lui opposer. Barradas se flatte aussi que, mal payés par leur patrie, les soldats de la république accourront grossir les rangs des envahisseurs, et, enfin, que le parti aristocratique, tenu actuellement en échec, se déclarera pour Ferdinand, lorsque, rassuré par la présence des troupes de la métropole, il espérera trouver dans la domination espagnole une tranquillité qu’il chercherait en vain dans l’état d’anarchie actuel du pays. Barradas ne se dissimule pas, cependant, que la lutte pourra être longue et sanglante, mais il ne doute pas que le résultat définitif ne soit favorable à ses armes.


De son côté, le gouvernement mexicain, instruit des projets de l’Espagne, s’occupe activement des préparatifs de défense. Au moyen d’une contribution extraordinaire de 25 millions de francs, il vient de mettre l’armée sur un pied respectable, et d’assurer la solde des troupes. Il compte, ajoute-t-on, sous les armes 20,000 soldats de ligne, dont 6,000 de cavalerie, et 32,000 miliciens parfaitement organisés, auxquels pourraient se réunir au besoin 50,000 gardes nationaux, qui, pour la plupart, ont déjà fait la guerre de partisans.
On pense généralement que ce sera entre Campêche et Tampico, ou sur tout autre point de la côte de Yucatan, que l’expédition essaiera de débarquer<ref>Au moment de mettre cet article sous presse, nous apprenons que la descente du général Barradas s’est effectuée à Tampico le 24 juillet.</ref>. C’est en effet le seul

On pense généralement que ce sera entre Campêche et Tampico, ou sur tout autre point de la côte de Yucatan, que l’expédition essaiera de débarquer&nbsp;<ref>Au moment de mettre cet article sous presse, nous apprenons que la descente du général Barradas s’est effectuée à Tampico le 24 juillet.</ref>. C’est en effet le seul