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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
lxxiii
.
Le dernier & le meilleur remede pour les Molettes est le feu , comme c’est un puissant resolutif il dissipe la Molette, & elle ne revient plus ; il empesche que l’on ne vende le Cheval , mais pour le service le feu est excellent , & je puis dire que c’est moy qui l’ay aprivoisé à Paris, & qui l’ay rendu aussi commun qu’il est à present : Et cela est si véritable, que j’ay veu souvent le Roy monter à la chasse des Chevaux qui avoient eu le feu aux quatre jambes.

Pour les Molettes nerveuses qui sont situées sur le nerf aux boulets de derriere, le plus assuré remede est de leur donner le feu bien vivement sans percer le cuir, elles gueriront si on les prend dans Ies commencements ; mais comme souvent on tarde trop à faire cette operation, la Molette s’endurcit de telle maniere, qu’elle ne cede plus sous le doigt, quand on la presse ; elle grossit & durcit, & souvent se rend incurable, les Chevaux en boittent tout bas, & quoy qu’on leur donne le feu , il ne fait son effet que fix ou huit mois après , & mesme souvent au bout de ce temps le Cheval n’est pas droit ; car comme la tumeur estoit trop endurcie , le feu ne peut si-tost la dissiper, & souvent ne la dissipe point ; c’est pourquoy quand on voit des Molettes nerveuses qui font boitter , il ne faut pas attendre qu’elles durcissent & grossissent , mais aussi-tost on doit donner le feu ; c’est aux jambes de derriere dont je parle, car aux jambes de devant rarement on voit que pareils accidens arrivent , mais fort souvent à celles de derriere.


Des Retoires nommés des Italiens feu mort.

CHAP.
LXXIV.

LEs Italiens appellent les retoires feu mort avec beaucoup de raison , puisqu’il se peut comparer au feu non seulement par la chaleur qu’il introduit dans la partie , mais parce que il la détruit, si on ne s’en sert avec modération , ainsi c’est un espece de feu potentiel.

Les retoires sont en consistance d’onguent, composez de drogues fortes a peu prés comme les vefiicatoircs pour les hommes, qu’on appelle vessicatoires, parce que ils attirent des vessies pleines d’eaux rousses sur l’endroit où elles font appliquées. Les retoires font aux Chevaux le mesme effet : car ils attirent des eaux rousses de la partie où on les met. C’est un bon remede si un homme sage s’en sert ; mais si un estourdi l’applique en trop grande quantité, ou sur les endroits où passent les grosses veines , par exemple sur une varisse ; il causera autant de desordre que si on s’estoit fer-