« Patriotisme et christianisme » : différence entre les versions

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{{Titre|Patriotisme et Christianisme<pref>Le sommaire a été rajouté par le traducteur pour faciliter la lecture. Les notes très brèves sont indiquées entre parenthèses dans le texte même. (Traducteur pour WikisourceNDT)</p></ref>|[[Auteur:Léon Tolstoï|Léon Tolstoï]]|traduction Wikisource}}
{{Titre|Patriotisme et Christianisme<ref>Dans cet ouvrage remarquable du Comte Tolstoï, qui a fortement éveillé l’attention européenne, le principe de « non-résistance », qui pour ses adversaires prend si souvent un caractère doctrinaire ou même absurde est appliqué de façon drastique au vaste militarisme sous lequel gémit le monde. En tant que gens raisonnables, à la suite de Tolstoï, nous devons poser la question : « Quel autre principe que celui-là peut supprimer le cauchemar ? » Pour ceux qui vivent hors de l’Europe, les affirmations inhabituelles de cet ouvrage peuvent ne pas paraître aussi renversantes que pour ceux qui vivent sous un système de service militaire obligatoire. Mais un peu de réflexion nous rappelle que nous entretenons aussi des centaines de milliers de combattants, et qu’en payant des impôts pour les objectifs du gouvernement, nous sommes responsables de l’apparition, sur la mer et sur le champ de bataille, de ceux que Tolstoï pourrait appeler les « meurtriers autorisés. » (Traducteur de 1899)
<p>Dans cet ouvrage remarquable du Comte Tolstoï, qui a fortement éveillé l’attention européenne, le principe de « non-résistance », qui pour ses adversaires prend si souvent un caractère doctrinaire ou même absurde est appliqué de façon drastique au vaste militarisme sous lequel gémit le monde. En tant que gens raisonnables, à la suite de Tolstoï, nous devons poser la question : « Quel autre principe que celui-là peut supprimer le cauchemar ? » Pour ceux qui vivent hors de l’Europe, les affirmations inhabituelles de cet ouvrage peuvent ne pas paraître aussi renversantes que pour ceux qui vivent sous un système de service militaire obligatoire. Mais un peu de réflexion nous rappelle que nous entretenons aussi des centaines de milliers de combattants, et qu’en payant des impôts pour les objectifs du gouvernement, nous sommes responsables de l’apparition, sur la mer et sur le champ de bataille, de ceux que Tolstoï pourrait appeler les « meurtriers autorisés. » (Traducteur de 1899)
<p>Le fait que ses adversaires attribuent au « principe de non-résistance [au mal par la violence] un « caractère doctrinaire ou même absurde » prévaut encore cent ans plus tard. Par exemple, dans un livre français à grand tirage, « Tolstoï » (Paris-Match, Coll. « Les Géants, » 1971), on peut lire : « La théorie de la non-violence, de la non-résistance au mal est une des plus originales du tolstoïsme, et probablement celle qui fût la mieux acceptée. Les tolstoïens, cependant, cette vilaine race d’ « intellectuels pleurnicheurs, » comme les définit Lénine, réussirent, avec leur manie d’idolâtrer et de prendre toujours à la lettre le verbe du maître, à la rendre plus d’une fois ridicule. Témoin, l’histoire de ce dîner où, attablé en joyeuse compagnie, le « maître, » importuné par un moustique, se donne une grande claque sur le crâne. Le bourdonnement de l’insecte cesse, tout comme cessent les conversations des convives stupéfaits. « Qu’avez-vous fait, Léon Nikolaïevitch [Tolstoï] ! » s’exclame d’une vois brisée le disciple préféré, Tchertkov. « Vous avez tué une créature vivante ! Vous n’avez pas honte ! » Le vieillard est tout confus, les convives sont très mal à l’aise, le dîner est gâché. » Suivent des citations de Dostoïevsky qui « lui-même se divertit aux dépens de la non-violence tolstoïenne, » de Gorki, et encore de Lénine, etc. En somme, la philosophie de Tolstoï a été présentée en France en 1971 dans la perspective du parti communiste russe !
<p>Et on pouvait lire quelques années plus tard dans une revue publiée en France, intitulée « Arabie » (No. 45, sept. 1990) - avec une photo de Saddam Hussein en couverture,- une publicité sur deux pages pour le missile appelé « Fire and forget, » "fait feu et oublie" ; « Le meilleur missile ne peut que gagner, » etc. C’est monstrueux ! « Le besoin de vérité est plus sacré qu’aucun autre. (…) Il n’y a aucune possibilité de satisfaire chez un peuple le besoin de vérité si l’on ne peut trouver à cet effet des hommes qui aiment la vérité » (S. Weil, La vérité In L’enracinement, 1949).(NDT)</p></ref>|[[Auteur:Léon Tolstoï|Léon Tolstoï]]|traduction Wikisource}}
<p>Le sommaire a été rajouté par le traducteur pour faciliter la lecture. Les notes très brèves sont indiquées entre parenthèses dans le texte même. (Traducteur pour Wikisource)</p></ref>|[[Auteur:Léon Tolstoï|Léon Tolstoï]]|traduction Wikisource}}
 
Les festivités franco-russes qui ont eu lieu en France en octobre 1894 m’ont d’abord amusé, puis étonné, et enfin indigné, comme d’autres sans doute – des sentiments que j’ai voulu exprimer dans un bref article. Mais alors que j’étudiais davantage les causes principales de cet étrange phénomène, j’en suis venu aux réflexions que je présente ici au lecteur.
 
 
== I. Les festivités militaro-populaires franco-russes de Toulon-Paris en 1894. ==