« Le roi s’amuse » : différence entre les versions

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reçut de M. Jouslin de la Salle , directeur de la scène au
Théâtre-Français , le billet suivant , dont il conserve précieusement
l'original : <br />
:« II est dix heures et demie , et je reçois à l'instant l'ordre de suspendre les représentations du Roi s'amuse.<br />
:C'est M. Taylor qui me communique cet ordre de la part du ministre.<br />
:Ce 25 novembre. » <br />
Le premier mouvement de l'auteur fut de douter. L'acte
était arbitraire au point d'être incroyable. <br />
En effet, ce qu'on a appelé la Charte-Vérité dit : « Les Français ont le droit de publier. . . » Remarquez que le texte ne dit pas seulement le droit d'imprimer, mais largement et grandement le droit de publier. Or, le théâtre n'est qu'un moyen de publication comme la presse , comme la gravure , comme la lithographie. La liberté du théâtre est donc implicitement écrite dans la Charte , avec toutes les autres libertés de la pensée. La loi fondamentale ajoute : « La censure ne pourra jamais être rétablie. » Or, le texte ne dit pas ta censure des journaux s la censure des Uvres, il dit la censure, la censure en général , toute censure, celle du théâtre comme celle des écrits. Le théâtre ne saurait donc désormais être légalement censuré. <br />
En effet, ce qu'on a appelé la Charte-Vérité dit : « Les
Ailleurs , la Charte dit : « La confiscation est abolie. » Or,
la suppression d'une pièce de théâtre après la représentation
n'est pas seulement un acte monstrueux de censure et
d'arbitraire , c'est une véritable confiscation, c'est une propriété
violemment dérobée au théâtre et à l'auteur.
Enfin , pour que tout soit net et clair, pour que les qua- .
tre ou cinq grands principes sociaux que la révolution
française a coulés en bronze restent intacts sur leurs piédestaux
de granit , pour qu'on ne puisse attaquer sournoisement
le droit commun des Français avec ces quarante
mille vieilles armes ébréchées que la rouille et la désuétude
dévorent dans l'arsenal de nos lois , la Charte , dans
un dernier article, abolit expressément tout ce qui, dans
les lois antérieures , serait contraire à son texte et à son
esprit.
Ceci est formel. La suppression ministérielle d'une
pièce de théâtre attente a la liberté par la censure , à la
propriété par la confiscation. Tout notre droit public se
révolte contre une pareille voie de fait.