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Hidalgo, au commencement de la révolution.
du prêtre Hidalgo, au commencement de la révolution.


Enfin, au mois d’octobre 1827, le gouvernement de Mexico décréta l’expulsion du clergé espagnol du territoire de la république, et ordonna que les biens ecclésiastiques dont il était détenteur fussent appropriés aux besoins des prêtres mexicains. Ce décret, rendu le 16, reçut, le 23, la sanction du conseil exécutif, qui le mit en vigueur huit jours après sa promulgation. Le même esprit d’acharnement contre les malheureux Espagnols semblait s’être emparé de tout le pays. À Oaxaca, Valladolid, Mechoacan, et dans plusieurs autres villes, le peuple demanda à grands cris leur expulsion. Quelques législatures étaient d’avis de les bannir tous indistinctement ; d’autres voulaient que cette mesure atteignit seulement les célibataires et ceux qui avaient depuis peu établi leur résidence dans le pays ; plusieurs leur permettaient de recueillir tous leurs biens, et d’autres restreignaient cette autorisation. À Guadalaxara, par exemple, il ne leur fut permis d’emporter que jusqu’à concurrence de 500 dollars. En décembre, le peuple de la Vera-Cruz se souleva contre la classe proscrite, et la législature, pour l’apaiser, se vit forcée de rendre un décret, par lequel il était enjoint à tous les Espagnols, âgés de moins de cinquante ans, qui n’avaient point porté les armes pour la cause de l’indépendance, de quitter le pays dans le délai de trente jours<ref>Certains papiers, trouvés à bord d’un navire espagnol capturé par les indépendans, ayant été expédiés au gouvernement, celui-ci crut y voir une nouvelle conspiration, et ordonna l’arrestation des personnes qui paraissaient compromises. De ce nombre furent les généraux don Pedro Celestino Negrete, et don Jose Antonio Echavarri. Ces deux officiers s’étaient distingués dans la guerre de la révolution. Quoique nés en Espagne, et occupant un grade élevé dans son armée, ils avaient embrassé avec ardeur la cause des indépendans, et s’étaient surtout fait remarquer par leur opposition à Iturbide. Les journaux de la faction des ''Escoceses'' (francs-maçons écossais) représentèrent leur arrestation comme une infraction flagrante à la loi, et accusèrent le gouvernement d’avoir violé la constitution. L’affaire fut portée devant le sénat par l’épouse du général Negrete. Elle invoquait la loi, qui voulait que tout individu arrêté pour cause de sûreté publique fût traduit à un tribunal compétent dans les 48 heures, demandait des juges pour son mari, et la mise en accusation du secrétaire de la guerre. Mais le 16 mai, le comité nommé par le sénat disculpa le gouvernement de tout blâme, et ses conclusions furent adoptées à une immense majorité.</ref>.
Enfin, au mois d’octobre 1827, le gouvernement de Mexico décréta l’expulsion du clergé espagnol du territoire de la république, et ordonna que les biens ecclésiastiques dont il était détenteur fussent appropriés aux besoins des prêtres mexicains. Ce décret, rendu le 16, reçut, le 23, la sanction du conseil exécutif, qui le mit en vigueur huit jours après sa promulgation. Le même esprit d’acharnement contre les malheureux Espagnols semblait s’être emparé de tout le pays. À Oaxaca, Valladolid, Mechoacan, et dans plusieurs autres villes, le peuple demanda à grands cris leur expulsion. Quelques législatures étaient d’avis de les bannir tous indistinctement ; d’autres voulaient que cette mesure atteignit seulement les célibataires et ceux qui avaient depuis peu établi leur résidence dans le pays ; plusieurs leur permettaient de recueillir tous leurs biens, et d’autres restreignaient cette autorisation. À Guadalaxara, par exemple, il ne leur fut permis d’emporter que jusqu’à concurrence de 500 dollars. En décembre, le peuple de la Vera-Cruz se souleva contre la classe proscrite, et la législature, pour l’apaiser, se vit forcée de rendre un décret, par lequel il était enjoint à tous les Espagnols, âgés de moins de cinquante ans, qui n’avaient point porté les armes pour la cause de l’indépendance, de quitter le pays dans le délai de trente jours <ref name=p235>Certains papiers, trouvés à bord d’un navire espagnol capturé par les indépendans, ayant été expédiés au gouvernement, celui-ci crut y voir une nouvelle conspiration, et ordonna l’arrestation des personnes qui paraissaient compromises. De ce nombre furent les généraux don Pedro Celestino Negrete, et don Jose Antonio Echavarri. Ces deux officiers s’étaient distingués dans la guerre de la révolution. Quoique nés en Espagne, et occupant un grade élevé dans son armée, ils avaient embrassé avec ardeur la cause des indépendans, et s’étaient surtout fait remarquer par leur opposition à Iturbide. Les journaux de la faction des ''Escoceses''</ref>.


A cette époque (1827), les deux partis qui divisaient le Mexique prirent les noms du rit franc-maçonnique auquel
À cette époque (1827), les deux partis qui divisaient le Mexique prirent les noms du rit franc-maçonnique auquel