« Marie Tudor (Victor Hugo) » : différence entre les versions
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Gilbert
On vient
Fabiani
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Fabiani
Pas de témoins. Un cadavre à terre. Deux hommes à côté. Lequel est l’assassin ? Rien ne prouve que ce soit l’un plutôt
que l’autre, moi plutôt que vous. Gilbert
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Fabiani
Eh bien oui, au fait ! C’est moi.
Gilbert
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Gilbert
Vous êtes impudent ! Croyez-moi, effaçons toute trace de ceci, vous y êtes plus intéressé que moi.
Gilbert
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Fabiani
Un de nous deux a fait le coup. Moi, je suis un grand seigneur, un noble lord. Vous, vous êtes un passant, un manant,
un homme du peuple. Un gentilhomme qui tue un juif paie quatre sous d’amende. Un homme du peuple qui en tue un autre est pendu. Gilbert
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Fabiani
Si vous me dénoncez, je vous dénonce. On me croira plutôt que vous. En tout cas, les chances sont inégales. Quatre sous
pour moi, la potence pour vous. Gilbert
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Fabiani
(Gilbert prend le corps par la tête, Fabiano par les pieds ; ils le portent
Oui.
(Ils descendent derrière le parapet.)
Fabiani, reparaissant.
Voilà qui est fait.
(Il se dirige vers la maison et se retourne, voyant que Gilbert le suit.)
(Il donne sa bourse à Gilbert, dont le premier mouvement est un geste de refus, et qui accepte ensuite de l’air
▲—hé bien ! Que voulez-vous ? Quelque argent pour votre peine ? En conscience, je ne vous dois rien ; mais, tenez.
▲(Il donne sa bourse à Gilbert, dont le premier mouvement est un geste de refus, et qui accepte ensuite de l’air d’un homme qui se ravise.)
▲—maintenant, allez-vous-en. Hé bien ! Qu’ attendez-vous encore ?
Gilbert
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Fabiani
ma foi, restez là si bon vous semble. À vous la belle étoile, à moi la belle fille. Dieu vous garde.
(Il se dirige vers la porte de la maison et paraît se disposer à l’ ouvrir.)
Gilbert
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Gilbert
Quel est celui de nous deux qui rêve ? Vous me disiez tout à l’ heure que l’assassin du juif c’était moi, vous me dites
à présent que cette maison-ci est la vôtre. Fabiani
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Fabiani
Je dis,
maîtresse. Gilbert
Et moi, je dis, mylord, que tu mens ! Je dis que tu es un faussaire et un assassin, je dis que ta mère a été souffletée
en place publique par le bourreau, et que je prendrai ta tête entre mes deux mains, vois-tu, et que je te couperai ta langue avec tes dents ! Fabiani
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Fabiani, à part.
Tout le monde me connaît donc cette nuit !
Gilbert
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Connais-tu son écriture ?
(Il tire un billet de sa poche.)
(à part, pendant que Gilbert déploie convulsivement le papier.)
Gilbert, lisant.
" Je serai seule cette nuit, vous pouvez venir. " Malédiction ! Mylord, tu as
Rends-moi raison ! Fabiani, mettant
Je veux bien. Où est ton épée ?
Gilbert
Ô rage ! être du peuple ! N’avoir rien sur soi, ni épée, ni poignard ! Va, je
et je t’enfoncerai mes ongles dans le cou, et je t’assassinerai, misérable ! Fabiani
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Fabiani, à part.
Il ne faut pas que le soleil de demain se lève pour cet homme.
(Haut.) L’ami, crois-moi, rentre chez toi ! Je suis fâché que tu aies découvert cela ; mais je te laisse la belle.
Mon intention d’ailleurs n’était pas de pousser l’amourette plus loin. Rentre chez toi. (Il jette une clef aux pieds de Gilbert.)
Si tu n’as pas de clef, en voici une. Ou, si tu l’aimes mieux, tu n’as qu’à frapper quatre coups contre ce volet,
Jane croira que c’est moi, et elle t’ouvrira. Bonsoir. (Il sort.)
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