« Marie Tudor (Victor Hugo) » : différence entre les versions

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Le bord de la Tamise. Une grève déserte. Un vieux parapet en ruine cache le bord de l’ eau. à droite, une maison de pauvre apparence. à l’ angle de cette maison,
de cette maison, une statuette de la vierge, au pied de laquelle une étoupe brûle dans un treillis de fer. Au fond, au-delà de la Tamise, Londres.
On distingue deux hauts édifices, la tour de Londres et Westminster. -leLe jour commence à baisser.
étoupe brûle dans un treillis de fer. Au fond, au-delà
de la Tamise, Londres. On distingue deux hauts
édifices, la tour de Londres et Westminster. -le
jour commence à baisser.
 
Plusieurs hommes groupés çà et là sur la grève, parmi lesquels Simon Renard ; John Bridges, Baron Chandos ; Robert Clinton, Baron Clinton ;
Anthony Brown, Vicomte De Montagu.
 
Lord Chandos
Vous avez raison, mylord. Il faut que ce damné italien ait ensorcelé la reine. La reine ne peut plus se passer de lui. Elle ne vit que par lui,
elle n’a de joie qu’ en lui, elle n’écoute que lui. Si elle est un jour sans le voir, ses yeux deviennent languissans, comme du temps où elle
aimait le Cardinal Polus,vous savez ?
 
Simon Renard
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Lord Clinton
Les espagnols sont habiles aux poisons qui font mourir, les italiens aux poisons qui font aimer. Le Fabiani alors est tout à la fois espagnol et
italien. La reine est amoureuse et malade. Il lui a fait boire des deux.
 
Lord Montagu
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Lord Chandos
Il paraît certain qu’il est né en Italie, dans la Capitanate, et qu’il a été élevé en Espagne. Il se prétend allié à une grande famille espagnole.
Lord Clinton sait cela sur le bout du doigt.
 
Lord Clinton
Un aventurier. Ni espagnol, ni italien. Encore moins anglais, dieu merci ! Ces hommes qui ne sont d’ aucun pays n’ont point de pitié pour les
pays quand ils sont puissans !
 
Lord Montagu
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Lord Clinton
Patience ! Cela vous est facile à dire à vous, Monsieur Simon Renard. Vous êtes bailli d’Amont en Franche-Comté, sujet de l’empereur et son légat
à Londres. Vous représentez ici le prince d’Espagne,futur mari de la reine. Votre personne est sacrée pour le favori. Mais nous, c’est autre chose —voyez
voyez-vous ? Fabiani, pour vous, c’est le berger ; pour nous, c’est le boucher.
 
La nuit est tout-à-fait tombée.
 
Simon Renard
Cet homme ne me gêne pas moins que vous. Vous ne craignez que pour votre vie, je crains pour mon crédit, moi. C’est bien plus. Je ne parle pas, j’agis.
J’ai moins de colère que vous, mylord, j’ai plus de haine. Je détruirai le favori.
 
Lord Montagu
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Simon Renard
Vous verrez. Mylord Chandos, quand une femme règne, le caprice règne. Alors la politique n’est plus chose de calcul, mais de hasard. On ne peut plus
compter sur rien. Aujourd’hui n’amène plus logiquement demain. Les affaires ne se jouent plus aux échecs, mais aux cartes.
 
Lord Clinton
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Simon Renard, montrant la maison près de l’eau.
Vous voyez bien tous cette maison. C’est la maison de Gilbert, l’ ouvrier ciseleur. Ne la perdez pas de vue. Dispersez-vous avec vos gens, mais
sans trop vous écarter. Surtout ne faites rien sans moi.
 
Lord Chandos