« Page:Revue de métaphysique et de morale, juillet-septembre 1927.djvu/3 » : différence entre les versions
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opposant au scepticisme la vertu d’un |
opposant au scepticisme la vertu d’un |
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optimisme puisé aux sources profondes de |
optimisme puisé aux sources profondes de |
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la réflexion, optimisme qui est le |
la réflexion, optimisme qui est le trait |
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marquant de ce rare tempérament philosophique. |
marquant de ce rare tempérament philosophique. |
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La Nature |
'''La Nature et l’Esprit''', par {{sc|Émile Boutroux}}. |
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Un vol. in-8° de 273 pages. Paris, |
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Vrin, 1926. Les onze conférences |
Vrin, 1926. — Les onze conférences réunies |
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sous ce titre, qui est celui de la première |
sous ce titre, qui est celui de la première |
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du recueil, donnent un aperçu |
du recueil, donnent un aperçu |
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philosophie d’Émile Boutroux. Cette philosophie |
philosophie d’Émile Boutroux. Cette philosophie |
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peut se résumer un éloquent |
peut se résumer : un éloquent |
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plaidoyer en faveur du primat de la vie |
plaidoyer en faveur du primat de la vie |
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spirituelle. L’esprit, sans doute, ne peut |
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être et agir qu’en harmonie avec la nature ; |
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mais il est faux de prétendre qu’il n’a d’autre |
mais il est faux de prétendre qu’il n’a d’autre |
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occupation |
occupation possible et légitime que de |
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prendre conscience des lois de la nature et |
prendre conscience des lois de la nature et |
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de s’y conformer. La réalité de la vie spirituelle |
de s’y conformer. La réalité de la vie spirituelle |
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La valeur supérieure de la science consiste |
La valeur supérieure de la science consiste |
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en ce qu’elle est d’abord une renonciation |
en ce qu’elle est d’abord une renonciation |
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de |
de l’homme à son moi sensible. La première |
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méthode de connaissance avait été |
méthode de connaissance avait été |
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de juger les choses d’après soi, de les |
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apprécier ex unalogia hominis; le point |
apprécier ''ex unalogia hominis'' ; le point |
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de vue scientifique a consisté à les regarder |
de vue scientifique a consisté à les regarder |
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de leur point de vue à |
de leur point de vue à elles, à |
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expliquer l’univers par l’univers, ex |
expliquer l’univers par l’univers, ''ex analogia universi''. |
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Mais, à la réflexion, on finit |
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par s’apercevoir que cette conception tout |
par s’apercevoir que cette conception tout |
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objective des choses pose des problèmes |
objective des choses pose des problèmes |
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légitime dans sa première manière de considérer |
légitime dans sa première manière de considérer |
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les choses. C’est ainsi qu’une méditation |
les choses. C’est ainsi qu’une méditation |
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impartiale et approfondie nous invite |
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à |
à reconnaître une valeur irréductible à l’art, |
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à la morale et à la religion. Ce travail de |
à la morale et à la religion. Ce travail de |
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restitution des valeurs est la tâche de la |
restitution des valeurs est la tâche de la |
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philosophie proprement dite. La science |
philosophie proprement dite. La science |
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n’est pas notre seul organe de connaissance |
n’est pas notre seul organe de connaissance ; |
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la vie humaine, à tout instant, en |
la vie humaine, à tout instant, en |
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met en jeu un autre, qui est ce qu’on |
met en jeu un autre, qui est ce qu’on |
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appelle la raison, racine commune de la |
appelle la raison, racine commune de la |
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science et de |
science et de l’action, principe plus profond |
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que toute synthèse des sciences particulières, |
que toute synthèse des sciences particulières, |
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« unité foncière du sens du réel et |
« unité foncière du sens du réel et |
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du sens de l’intelligible ». Mais la conception |
du sens de l’intelligible ». Mais la conception |
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de la philosophie comme développement |
de la philosophie comme développement |
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contingent et autonome de la raison, |
contingent et autonome de la raison, |
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réfléchissant sur la science et la vie, n’a |
réfléchissant sur la science et la vie, n’a |
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rien que de parfaitement compatible avec |
rien que de parfaitement compatible avec |
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l’existence et l’autorité de la science. |
l’existence et l’autorité de la science. |
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Un tel point de vue, pour rationaliste |
Un tel point de vue, pour rationaliste |
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qu’il soit, permet cependant de rajeunir le |
qu’il soit, permet cependant de rajeunir le |
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problème |
problème des rapports de la religion et de |
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la raison en ne se contentant plus de |
la raison en ne se contentant plus de |
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l’expédient trop commode de la cloison |
l’expédient trop commode de la cloison |
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pure et simple d’une perfection transcendante |
pure et simple d’une perfection transcendante |
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et inaccessible, comme le supposait |
et inaccessible, comme le supposait |
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Épicure; c’est le royaume de Dieu |
Épicure ; c’est le royaume de Dieu se |
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réalisant sur la terre. Elle satisfera la raison |
réalisant sur la terre. Elle satisfera la raison |
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si elle est orientée vers les |
si elle est orientée vers les problèmes |
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mêmes que notre science et notre |
mêmes que notre science et notre vie |
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posent à notre |
posent à notre réflexion. Remontant à la |
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source même de l’être, la religion intéresse |
source même de l’être, la religion intéresse |
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l’homme tout entier. Il est vain de se |
l’homme tout entier. Il est vain de se |
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demander si elle est plutôt affaire de |
demander si elle est plutôt affaire de sentiment, |
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ou d’intelligence, ou de volonté. |
ou d’intelligence, ou de volonté. |
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Elle a son |
Elle a son siège dans ce fonds de l’âme où |
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l’un et le multiple se pénètrent, caractère |
l’un et le multiple se pénètrent, caractère |
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qui déjà parait dans ce que nous appelons |
qui déjà parait dans ce que nous appelons |
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contemporaines, entre la conscience |
contemporaines, entre la conscience |
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individuelle et la loi. Si habilement |
individuelle et la loi. Si habilement |
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que soit |
que soit faite la délimitation des deux |
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domaines, elle restera |
domaines, elle restera toujours artificielle. |
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L’homme est un, comme le monde où |
L’homme est un, comme le monde où il |
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vit. Conscience et loi sont deux |
vit. Conscience et loi sont deux créations |
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de l’esprit, non deux choses préexistantes |
de l’esprit, non deux choses préexistantes |
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et impénétrables, et leur pénétration doit |
et impénétrables, et leur pénétration doit |
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être |
être maintenue, favorisée et réalisée le |
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mieux possible dans les sociétés existantes. |
mieux possible dans les sociétés existantes. |
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Cet enseignement, qui remonte à |
Cet enseignement, qui remonte à vingt-cinq |
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ans environ, n’a rien |
ans environ, n’a rien perdu de sa |
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force et de sa vérité |
force et de sa vérité. Il demeurera à l’ordre |
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du jour de la philosophie contemporaine |
du jour de la philosophie contemporaine |
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dans la mesure où celle-ci, ne se |
dans la mesure où celle-ci, ne se bornait |
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pas |
pas au rôle d’unificatrice du savoir, prétendra |
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en |
en outre assumer celui de régulatrice |
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et de directrice de la réflexion |
et de directrice de la réflexion sur l’homme |
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et la vie. |
et la vie. |
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Analyse de l’esprit, par |
'''Analyse de l’esprit''', par {{sc|Bertrand Russell}}, |
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traduit de l’anglais par M. |
traduit de l’anglais par M. Lefebvre. |
||
Un vol. in-8 |
Un vol. in-8° de 309 pages. Paris, Payot, |
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1926. – Comme l’indique le titre, c’est |
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surtout de psychologie qu’il est question |
surtout de psychologie qu’il est question |
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dans ce livre. L’auteur y expose |
dans ce livre. L’auteur y expose ses vues |
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personnelles, en se référant de préférence |
personnelles, en se référant de préférence |
||
à William James, au behaviourisme |
à William James, au behaviourisme et au |
||
néo-réalisme américains. Ses conceptions |
néo-réalisme américains. Ses conceptions |
||
et sa manière d’envisager les problèmes |
et sa manière d’envisager les problèmes |
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sont toujours originales et |
sont toujours originales et primesautières. |
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La distinction fondamentale entre esprit et |
La distinction fondamentale entre esprit et |
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matière, l’opposition du mental et du physique |
matière, l’opposition du mental et du physique |
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lui apparaissent comme étant du |
lui apparaissent comme étant du |
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ressort de la « philosophie populaire ». |
ressort de la « philosophie populaire ». La |
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conscience n’est pas une donnée, ni un |
conscience n’est pas une donnée, ni un |
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fait premier c’est un « phénomène complexe |
fait premier c’est un « phénomène complexe », |
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qui est loin de constituer le trait |
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caractéristique universel des |
caractéristique universel des phénomènes |
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mentaux. Quant à la matière, elle n’est |