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Les neutres ne sont pas plus tranquilles. Une crise se prépare en Espagne, il y en a un symptôme dans la retraite du maréchal Primo de Rivera. Peut-être, si elle n’avorte pas, son développement et sa conclusion nous réserveront-ils des surprises. La Suède, en attendant, a résolu la sienne d’une façon qui n’est point banale. Le professeur Eden, chargé de constituer un Cabinet, l’a composé de libéraux et de socialistes, mais là n’est pas la nouveauté. Ce qui est neuf, et ce qui est beau, c’est qu’il n’ait pas craint de mettre à la Marine un lieutenant de vaisseau, à l’Instruction publique un maître d’école, à l’Agriculture un agriculteur, à la Justice un avocat, à l’Intérieur un préfet, aux Affaires étrangères un membre de la Cour de La Haye., Le ministre de la Guerre, il est vrai, est un négociant ; mais, pour la Suède, au centre des hostilités, le commerce n’est-il pas une forme de la guerre ?
2i0 REVUE DES DEUX MONDES.


Le trait distinctif de tous ces embarras politiques ou parlementaires des Empires du Centre, des États de l’Entente et des pays neutres, c’est le rôle qu’y jouent, sur la scène ou dans la coulisse, les diverses fractions du parti socialiste. Il est sous notre crise à nous, dans la crise russe, dans la crise allemande, dans la crise espagnole, dans la crise suédoise. Il se manifeste, s’entretient, se grossit, par son action, sa propagande, ses congrès nationaux, Bordeaux, Würzbourg, ses conférences ou ses projets de conférences internationales, Berne, Stockholm; par son ubiquité, son indiscrétion, sa ténacité, son audace. Il pose pour aujourd’hui, et plus encore pour demain, le plus redoutable des problèmes. En vain cherche-t-on, en face de lui, des transitions, des transactions. On ne fait pas au socialisme sa part : dès qu’il pénètre dans le gouvernement, il l’a bientôt envahi tout entier.
Les neutres ne sont pas plus tranquilles. Une crise se prépare en
Espagne, il y en a un symptôme dans la retraite du maréchal Primo
de Rivera. Peut-être, si elle n’avorte pas, son développement et sa
conclusion nous réserveront-ils des surprises. La Suède, en attendant,
a résolu la sienne d’une façon qui n’est point banale. Le professeur
Eden, chargé de constituer un Cabinet, l’a composé de libéraux
et de socialistes, mais là n’est pas la nouveauté. Ce qui est neuf, et
ce qui est beau, c’est qu’il n’ait pas craint de mettre à la Marine un
lieutenant de vaisseau, à l’Instruction publique un maître d’école, à
l’Agriculture un agriculteur, à la Justice un avocat, à l’Intérieur un
préfet, aux Affaires étrangères un membre de la Cour de La Haye.
Le ministre de la Guerre, il est vrai, est un négociant ; mais, pour
la Suède, au centre des hostilités, le commerce n’est-il pas une
forme de la guerre ?


CHARLES BENOIST.
Le trait distinctif de tous ces embarras politiques ou parlementaires
des Empires du Centre, des États de l’Entente et des pays
neutres, c’est le rôle qu’y jouent, sur la scène ou dans la coulisse, les
diverses fractions du parti socialiste. Il est sous notre crise à nous,
dans la crise russe, dans la crise allemande, dans la crise espagnole,
dans la crise suédoise. Il se manifeste, s’entretient, se grossit, par
son action, sa propagande, ses congrès nationaux, Bordeaux, Wiirzbourg,
ses conférences ou ses projets de conférences internationales,
Berne, Stockholm; par son ubiquité, son indiscrétion, sa ténacité, son
audace. Il pose pour aujourd’hui, et plus encore pour demain, le plus
redoutable des problèmes. En vain cherche-t-on, en face de lui, des
transitions, des transactions. On ne fait pas au socialisme sa part :
dès qu’il pénètre dans le gouvernement, il l’a bientôt envahi tout
entier.


''Le Directeur-Gérant'', RENE DOUMIC.
Charles Benoist.


<references/>
Le Directeur-Gérant,

René Doumig.