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{{tiret2|labora|toires}} 6
{{tiret2|labora|toires}} et de nos usines, celle où règnent
en effet le déterminisme et les lois ; à

peine en avons-nous franchi les frontières,
aux sciences positives et d’établir le programme
que nous nous retrouvons dans la ''nature naturelle'',
d’une philosophie empirio-logique,
c’est-à-dire non seulement dans
dont le défaut d’unité originaire entre les
ce monde de la vie dont parlent les bergsoniens,
savants et les philosophes’a jusqu’à présent
contrarié le développement.
La philosophie 6tant l’ensemble de toutes
nos connaissances possibles, l’auteur prend
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trouve un désir de ^connaître, qui le pousse
à ordonner et à utiliser son donné passé et
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met de considérer comme d’une probabilité
voisine dé lai certitude que tous les :“corps
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presque inévitable, que la logique du phénomèné
permet d’en sortir, partant du lien
fonctionnel constaté entre l’objectif matériel
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premier une. multitude de propriétés du
second, logiques, mathématiques et même
physiques. L’objectif matériel n’est donc
pas, à proprement parler, inconnu, mais
bien connu par le donné. Quant à lx objectif
conscient, dans l’état, actuel de la connaissance,
on ne peut dire s’il se réduit

à l’x objectif du ..corps ou’ s’il comprend
un autre x objectif indépendant, et la psychologie,
faute de connaissances physiologiques,
en est réduite ’à l’observation
subjective. Ainsi posées l’existence et la
connaissance de l’objectif, les sciences »
concrètes qui en retracent l’higtoiré^et en
prévoient l’évolution et la philosophie qui
les embrasse toutes deviennent possibles et
toires et de nos usines, celle où règnent
en effet le déterminisme et les lois à
peine en avons-nous franchi les frontières,
que nous nous retrouvons dans la nature
natilrelle, c’est-à-dire non seulement dans
co monde de la vie dont parlent les bergsoniens,
mais dans le monde des phénomènes
mais dans le monde des phénomènes
irréversibles, des phénomènes de
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frottement par exemple, qui sont indéterminés.
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« La nature naturelle qui nous
« La nature naturelle qui nous

entoure serait donc séparée de la nature
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artificielle, toute géométrique, par une
artificielle, toute géométrique, par une
zone rebelle h la loi des mathématiques.
zone rebelle à la loi des mathématiques…
Les deux systèmes n’appartiennent donc
Les deux systèmes n’appartiennent donc
pas à un même- genre » (p. 343). On
pas à un même genre » (p. 343). On
peut considérer cette distinction comme
peut considérer cette distinction comme
l’idée centrale de M. Sorel, celle qui donne
l’idée centrale de M. Sorel, celle qui donne
sa seule unité à ce livre, qui, au total,
sa seule unité à ce livre, qui, au total,
n’en présente guère. Ainsi, son pluralisme
n’en présente guère. Ainsi, son pluralisme
n’est pas ontologique, comme celui des
n’est pas ontologique, comme celui des
Anglo-Saxons, mais surtout logique. C’est
Anglo-Saxons, mais surtout logique. C’est
l’histoire qui lui apparaît désormais comme
l’histoire qui lui apparaît désormais comme
« le grand régulateur de notre activité spirituelle
« le grand régulateur de notre activité spirituelle » ;
» par là lui semble ruinée et la
par là lui semble ruinée et la
conception traditionnelle de la science et
conception traditionnelle de la science et
« le système clérical de la vérité » « L’histoire
« le système clérical de la vérité » : « L’histoire
profane est aussi essentiellement pluraliste
profane est aussi essentiellement pluraliste
que l’enseignement clérical traditionnel
que l’enseignement clérical traditionnel
est essentiellement unitaire »
est essentiellement unitaire »

(p. 460).
(p. 460).


Livre, au total, curieux, suggestif,
Livre, au total, curieux, suggestif,
décousu, passionné, comme tous ceux de
décousu, passionné, comme tous ceux de
M. Sorel, et qui repose sur beaucoup d’affirmations
M. Sorel, et qui repose sur beaucoup d’affirmations
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arbitraire, par exemple, que cette
arbitraire, par exemple, que cette
séparation radicale de la nature artificielle
séparation radicale de la nature artificielle
et de la nature naturelle? Et une équivoque
et de la nature naturelle ? Et une équivoque
le traverse d’un bout à l’autre
le traverse d’un bout à l’autre :
quand il nie le déterminisme, on ne sait
quand il nie le déterminisme, on ne sait
jamais si M. Sorel entend admettre une
jamais si M. Sorel entend admettre une
indétermination métaphysique, une contingence
indétermination métaphysique, une contingence
à la manière d’Epicure ou de
à la manière d’Épicure ou de

M. Boutroux, ou bien s’il soutient seulement
M. Boutroux, ou bien s’il soutient seulement
l’impossibilité, de soumettre à des
l’impossibilité, de soumettre à des
lois les phénomènes naturels, au cours
lois les phénomènes naturels, au cours
capricieux et irrégulier, bien que peut-être’
capricieux et irrégulier, bien que peut-être
nécessaires en eux-mêmes. En ce cas, la
nécessaires en eux-mêmes. En ce cas, la
possibilité de lois statistiques s’ouvrirait
possibilité de lois statistiques s’ouvrirait
Ligne 122 : Ligne 53 :
goût pour les idées nouvelles et pour le
goût pour les idées nouvelles et pour le
paradoxe s’arrête pourtant devant les
paradoxe s’arrête pourtant devant les
notions scientifiques trop révolutionnaires,
notions scientifiques trop révolutionnaires,
et qu’il ne veuille pas entendre parler, par
et qu’il ne veuille pas entendre parler, par
exemple, des spéculations non euclidiennes.
exemple, des spéculations non euclidiennes.

Les Problèmes de la Philosophie et
leur Enchaînement scientifique, par
'''Les Problèmes de la Philosophie et leur Enchaînement scientifique''', par
Pacl Dupont, ancien élève de l’Ecole polytechnique,
{{sc|Paul Dupont}}, ancien élève de l’Ecole polytechnique,
1 vol. in-8°, vi-386 p., Paris, Alcan,
1 vol. in-8°, {{romain|vi}}-386 p., Paris, Alcan,
1920, Le but de l’auteur est de chercher
1920, Le but de l’auteur est de chercher
une philosophie égale en valeur logique
une philosophie égale en valeur logique
aux sciences positives et d’établir le programme
d’une philosophie empirio-logique,
dont le défaut d’unité originaire entre les
savants et les philosophes a jusqu’à présent
contrarié le développement.

La philosophie étant l’ensemble de toutes
nos connaissances possibles, l’auteur prend
pour point de départ la totalité du donné
qui s’impose du dedans et du dehors à sa
conscience, mais se limite provisoirement
à ce seul donné, qui ne comprend évidemment
pas d’autre moi que le sien. Le donné
qu’il étudie est uniquement son donné.
Parmi les éléments de son donné intime se
trouve un désir de connaître, qui le pousse
à ordonner et à utiliser son donné passé et
son donné actuel, pour prévoir son donné
à venir et sous l’impulsion duquel, à l’aide
de postulats et de principes logiques dont
le succès fait toute la validité, il aboutit à
constituer l’arithmétique, la géométrie, la
physique, etc., de son donné. Toutefois, le
savoir qu’il obtient ainsi, appliqué à la
connaissance de ce qui lui est antérieur ou
de ce qui arrivera après lui, donne des
résultats inintelligibles pour cette conscience
emprisonnée dans son solipsisme.
Mais son donné extérieur comporte des
organismes tout à fait semblables au sien.
À son corps est liée l’expérience d’un
donné. Le calcul des probabilités lui permet
de considérer comme d’une probabilité
voisine dé lai certitude que tous les
corps humains sont le centre de donnés
analogues au sien. Donc il y a des
hommes, d’autres mois et d’autres donnés.
D’autre part, les donnés des différents
hommes, — les rapports qu’ils entretiennent
en témoignent, — sont fonctions
d’une seule et même variable. Cette
variable, c’est le réel du vulgaire, le nouveau
des philosophes, l’x objectif de l’auteur.
En admettant, par un acte de foi
presque inévitable, que la logique du phénomène
permet d’en sortir, partant du lien
fonctionnel constaté entre l’objectif matériel
et le donné, on aboutit à attribuer au
premier une multitude de propriétés du
second, logiques, mathématiques et même
physiques. L’objectif matériel n’est donc
pas, à proprement parler, inconnu, mais
bien connu par le donné. Quant à l’x objectif
conscient, dans l’état, actuel de la connaissance,
on ne peut dire s’il se réduit
à l’x objectif du corps ou s’il comprend
un autre x objectif indépendant, et la psychologie,
faute de connaissances physiologiques,
en est réduite à l’observation
subjective. Ainsi posées l’existence et la
connaissance de l’objectif, les sciences
concrètes qui en retracent l’histoire et en
prévoient l’évolution et la philosophie qui
les embrasse toutes deviennent possibles et