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ni crimes ni fautes, la moitié du poids des fautes et des crimes commis contre nous.
REVUE. — CHR0NIQUE.1 235


A côté des réparations, il y aurait les restitutions. La Note les conçoit réciproques, elles aussi, premièrement pour » les territoires actuellement occupés. Par conséquent, de la part de l’Allemagne, l’évacuation totale de la Belgique, l’évacuation du territoire français ; de la part des autres, parties belligérantes, semblables restitutions des colonies allemandes. Pour la Belgique, en addition, « garantie de sa pleine indépendance, politique, militaire et économique vis-à-vis de n’importe quelle puissance. » Ce « n’importe quelle » importe infiniment. En effet, quelle garantie ? Pas d’autre qu’un traité. Mais il y en avait un et même plusieurs, toute la série qui s’échelonne de 1831 à 1839. La Prusse y avait mis sa signature. L’Allemagne, dont elle est devenue la ''Vormacht'', la puissance directrice, l’a reniée. Chiffon de papier. Et quelle autre puissance a jamais attenté, ou songé à attenter à l’indépendance, politique, militaire et économique de la Belgique ? L’Allemagne seule est ce « n’importe qui. » A elle seule, il y a une garantie à demander ; mais, comme elle a elle-même prouvé que sa garantie ne suffit pas, il y a contre elle des précautions, des sûretés à prendre.
ni crimes ni fautes, la moitié du poids des fautes et des crimes
commis contre nous.


« Pour ce qui regarde les questions territoriales, comme par exemple celles qui sont débattues entre l’Italie et l’Autriche, entre l’Allemagne et la France... » Arrêtons-nous. L’Italie répondra, pour elle-même, ce qu’elle jugera bon. Mais pour nous, tout de suite, répondons qu’il n’y a pas entre l’Allemagne et la France de questions territoriales que nous puissions débattre. Ces territoires, que la note ne nomme pas, s’appellent, pour nous, l’Alsace et la Lorraine. Pour la France, ils s’appellent la France. Ce sont des gouttes de son sang, ce sont des lambeaux de sa chair. Ils ne sont pas contestés, ils lui ont été arrachés. Autant dire que la bourse avec laquelle s’enfuit le voleur, et qu’il serre pour ne pas la rendre, est légalement, légitimement « contestée. » Mais quoi, qu’en adviendrait-il ? « Il y a lieu d’espérer qu’en considération des avantages immenses d’une paix durable avec désarmement, les parties en conflit voudront les examiner avec des dispositions, conciliantes, tenant compte, dans une mesure juste et possible des dispositions des peuples. » Ainsi la paix sans restitution; la paix durable et désarmée, laissant le larcin en suspens entre le voleur et le volé: chimère; la conciliation, mais non : notre bien; le plébiscite, mais non : notre droit. Que serait-ce encore, par supplément, que « coordonner, à ce sujet, les intérêts particuliers avec le
A côté des réparations, il y aurait les restitutions. La Note les
conçoit réciproques, elles aussi, premièrement» pour » les territoires
actuellement occupés. Par conséquent, de la part de l’Allemagne,
révacuation totale de la Belgique, l’évacuation du territoire français ;
de la part des autres parties belligérantes, semblables restitutions
des colonies allemandes. Pour la Belgique, en addition, « garantie de
sa pleine indépendance, politique, militaire et économique vis-à-^’is
de n’importe quelle puissance. » Ce « n’importe quelle » importe infiniment.
En effet, quelle garantie ? Pas d’autre qu’un traité. Mais il y
en avait un et même plusieurs, toute la série qui s’échelonne de 1831
à 1839. La Prusse y avait mis sa signature. L’Allemagne, dont elle est
devenue la Vonnacht, la puissance directrice, l’a reniée. Chiffon de
papier. Et quelle autre puissance a jamais attenté, ou songé à attenter
à l’indépendance, politique, militaire et économique de la
Belgique? L’Allemagne seule est ce « n’importe qui. » A elle seule, U
y a une garantie à demander ; mais, comme elle a elle-même prouvé
que sa garantie ne suffit pas, il y a contre elle des précautions, des
sûretés à prendre.

« Pour ce qui regarde les questions territoriales, comme par
exemple celles qui sont débattues entre l’Italie et l’Autriche, entre
l’Allemagne et la France... » Arrêtons-nous. L’Italie répondra, pour
elle-même, ce qu’elle jugera bon. Mais pour nous, tout de suite,
répondons qu’il n’y a pas entre l’Allemagne et la France de questions
territoriales que nous puissions débattre. Ces territoires, que la note
ne nomme pas, s’appellent, pour nous, l’Alsace et la Lorraine. Pour
la France, ils s’appellent la France. Ce sont des gouttes de son sang,
ce sont des lambeaux de sa chair. Ils ne sont pas contestés, ils lui
ont été arrachés. Autant dire que la bourse avec laquelle s’enfuit le
voleur, et qu’il serre pour ne pas la rendre, est légalement, légitimement
« contestée. » Mais quoi, qu’en ad viendrait- il ? « Il y a lieu d’espérer
qu’en considération des avantages immenses d’une paix durable
avec désarmement, les parties en conflit voudront les examiner avec
des dispositions conciliantes, tenant compte, dans une mesure juste
et possible des dispositions des peuples. » Ainsi la paix sans restitution ;
la paix durable et désarmée, laissant le larcin en suspens entre
le voleur et le volé: chimère; la conciliation, mais non : notre bien;
le plébiscite, mais non : notre droit. Que serait-ce encore, par supplément,
que « coordonner, à ce sujet, les intérêts particuliers avec le