« Billets de la folie » : différence entre les versions

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Finalement je préférerais de loin être professeur à Bâle plutôt que Dieu ; mais je n’ai pas osé pousser si loin mon égoïsme privé au point que, pour lui, je me dispense de créer le monde. Vous dites qu’on doit se sacrifier, quelle que soit le manière et le lieu où l’on vive. Mais je me suis réservé une petite chambre d’étudiant située en face du palazzo Carignano (dans lequel je suis né en tant que Victor-Emmanuel) et qui me permet en outre d’entendre depuis mon bureau la magnifique musique que l’on joue, en bas de chez moi, dans la Galeria Subalpina. Je paie 25 francs, service compris, je prépare mon thé et je fais moi-même tous mes achats, je souffre de mes souliers percés et je remercie le ''ciel'' à chaque instant pour ce vieux monde envers lequel les hommes n’ont été ni assez simples ni assez tranquilles.
 
- Comme je suis destiné à distraire la prochaine éternité par dedes plaisanteries saugrenues, j’ai ici une paperasserie qui à vrai dire ne laisse rien à désirer, très jolie et pas fatigante du tout. La poste est à cinq pas, j’y dépose moi-même les lettres que j’adresse aux grands feuilletonnistes de la grande monde [sic, en français]. Je me trouve actuellement en relation étroite avec le ''Figaro'', et pour que vous ayez une idée de ma naïveté, écoutez mes deux premières mauvaises plaisanteries :
 
Ne prenez pas l’affaire Prado trop au sérieux. Je suis Prado, je suis aussi le père de Prado, j’ose ajouter que je suis aussi Lesseps... Je voulais donner à mes Parisiens, que j’aime, une nouvelle idée ― celle du criminel honnête. Je suis aussi Chambige ― un autre criminel honnête.