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au bonheur de fouler la pourpre sous une sandale d’or, de poser le diadème sur la tète de la plus belle ; ces pensées faisaient bouillonner son sang dans ses veines, et, comme pour suivre l’essor de ses rêves, il frappait d’un talon nerveux les flancs blanchis d’écume de son cheval numide.
{{tiret2|toute-puis|sance,}} au bonheur de fouler la pourpre sous une
sandale d’or, de poser le diadème sur la tête de
la plus belle ; ces pensées faisaient bouillonner
son sang dans ses veines, et, comme pour suivre
l’essor de ses rêves, il frappait d’un talon nerveux
les flancs blanchis d’écume de son cheval
numide.


Le temps, de calme qu’il était d’abord, était devenu orageux comme l’âme du guerrier, et Borée, les cheveux hérissés par les frimas de la Thrace, les joues gonflées, les bras croisés sur la poitrine, fouettait à grands coups d’aile les nuages gros de pluie.
Le temps, de calme qu’il était d’abord, était
devenu orageux comme l’âme du guerrier, et
Borée, les cheveux hérissés par les frimas de la
Thrace, les joues gonflées, les bras croisés sur
la poitrine, fouettait à grands coups d’aile les
nuages gros de pluie.


Une troupe de jeunes filles qui cueillaient
Une troupe de jeunes filles qui cueillaient des fleurs dans la campagne, effrayées de la tempête, regagnaient la ville en toute hâte, remportant leur moisson parfumée dans le pan de leur tunique. Voyant de loin venir un étranger à cheval, elles avaient, suivant l’usage des barbares, ramené leur manteau sur leur visage ; mais, au moment où Gygès passait auprès de celle que sa fière attitude et ses vêtements plus riches semblaient désigner comme maîtresse de la troupe, un coup de vent plus fort avait emporté le voile de l’inconnue, et, le faisant tournoyer en l’air comme une plume, l’avait chassé si loin qu’il était impossible de le reprendre. ― C’était Nyssia, la fille de Mégabaze, qui se trouva ainsi, le visage découvert, devant Gygès, simple capitaine des gardes du roi Candaule. Etait-
des fleurs dans la campagne, effrayées de la tempête,
regagnaient la ville en toute hâte, remportant
leur moisson parfumée dans le pan de
leur tunique. Voyant de loin venir un étranger
à cheval, elles avaient, suivant l’usage des barbares,
ramené leur manteau sur leur visage ;
mais, au moment où Gygès passait auprès de
celle que sa fière attitude et ses vêtements plus
riches semblaient désigner comme maîtresse de
la troupe, un coup de vent plus fort avait emporté
le voile de l’inconnue, et, le faisant tournoyer
en l’air comme une plume, l’avait chassé
si loin qu’il était impossible de le reprendre.
― C’était Nyssia, la fille de Mégabaze, qui se
trouva ainsi, le visage découvert, devant Gygès,
simple capitaine des gardes du roi {{tiret|Can|daule.}}