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la question en inaufïurant le récent débat par quelques paroles aussi fortes qu’éloquentes. 11 a dit sans détour qu « l’inamovibilité érait aujourd’hui le dernier refuge de rindépendance parlementaire et que la suppression des inamovibles était une atteinte à la dignité du sénat, que le système de proportionnalité qu’on avait imaginé n’était qu’une chimère ou une vulg^tire tactique, il s’est élevé plus haut ou il est allé plus loin : il n’a pas craint de montrer qu’on obéissait à une superstiiion démocratique qui tend à tout niveler, à appauvrir la politique, à chasser du parlement les illustrations du pays ; et cela lorsque de toutes parts « on se plaint que le caractère de nos assemblées tend à baisser, lorsque la politique souffre dans toutes se-, parties de la pénurie des capacités. » Il a signalé enfin le danger du système régnant aujourd’hui, qui met le nombre partout, qui ne laisse pas même un dernier asile aux lumières, à l’esprit, à Tinrlépendance, et il a pu dire : « S’imagine-t-on que sous un pareil régime il pourrait y avoir une politique liiian( ière, une politique extérieure, une politique générale ? » Rien de plus juste. M. Scherer a eu le m-^rite d’exprimer, dans un langage d’une gravité pénétrante, des vérités supérieur* s ; mais, évideinuieiit, les républicains du sénat ne s’inquiètent ni des illustrations du pays ni de l’autoriié de l’assemblée à laquelle ils appartiennent et dont ils sont tout prêts à livrer les prérogatives. Un législateur bien inteniiimné, ami des transactions, M. Lenoel, a fait un effort généreux, nous en convenons, pour réserver tout au moins au sénat le dioit d’élire, ne fût-ce que pour neuf ans, les soixante-qninzd ^énateurs qui étaient jusqu’ici inamovibles et que le gouvernement propo « ^ait d « faire nommer par les deux chambres réunies. L’intention est honnête, seulement cela ne répond à rien ; ces inamovibles, devenus dés sénateurs à temps, tout en continuant à être nommés par le sénat, ne sont plus qu’un ariifice de transaction équivoque, une invention assez arbitraire, de même que la proportionnalité imaginée pour les sénateurs élus par les dépariemens n’est qu’une conception de fantaisie déguisant à peine un calcul électoral. Si l’on veut, et c’était là l’idée première, que le sénat ^oit comme une émanation de la vie municipale, ce que M. Gambetta a appelé le grand conseil des communes, toutes les municipalités ont droit à la même représentation, et il n’y a aucune raison d’introduire l’inégalité dans les délégations des communes ; si l’on veut proportionner le nombre des délégués au chiffre de la population ou à l’importance des conseils municipaux, c’est une déviation manifeste de l’idée première, et de plus ce qui a été proposé au sénat, ce qui a été voté manque aux plus simples règles de la proportionnalité. De sorte que le système adopté ne jépond à rien, c’est une œuvre de hasard. En réalité, la seule intention saisissable est celle d’augmenter le nombre des délégués sénatoriaux dea villes, au détriment des délégations rurales, dans l’intérêt