« Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 60.djvu/482 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « OU modérés dans ses voyages, et en rachetant ses déclarations par des complaisances nouvelles pour les plus vulgaires passions républicaines. A ce jeu, il peut à pe... »
(Aucune différence)

Version du 22 janvier 2015 à 18:43

Cette page n’a pas encore été corrigée

OU modérés dans ses voyages, et en rachetant ses déclarations par des complaisances nouvelles pour les plus vulgaires passions républicaines. A ce jeu, il peut à peine se promettre quelques succès de circonsiance et un lendemain toujours disputé.

Le problème, pour lui, s’il veut gagner la partie engagée aujourd’hui entre toutes les influences avouées ou inavouées, c’est de définir nettement, sans subterfuge, sa politique dans toutes les questions, et surtout de mettre un peu d’ordre, plus de suite et de clarté dans ces affaires extérieures, qui restent peut-être la plus grave de ses difficultés, qui sont certainement une des plus vives préoccupations de la France. Ce qui en est réellement de ces afi’aires militaires et diplomatiques oij le pays se trouve engagé un peu de toutes parts, on ne le sait pas trop, même après le débat qui a ouvert la session et où M. le président du conseil s’est tiré d’embarras par un de ctîs expédions de discussion qui ne compromettent assez souvent que ceux qui les emploient. Qu’est-il arrivé, en effet ? M. le président du conseil, pressé de dire où l’on en était au Tonkin, dans quels termes nous en étions avec la Chine, a produit tout à coup, au dernier moment, une dépêche de notre envoyé, M. Tricou, annonçant ou laissant comprendre que le gouvernement du Céleste-Empire désavouait ou désapprouvait l’attitude trop peu concdiante de son ministre en Europe, le marquis de Tseng. Malheureusement, dès le lendemain, tout cela a été démenti ou n’a plus eu aucune importance, il n’t^st plus rien resté des bonnes nouvelles de M. Tricou, du désaveu infligé au marquis de Tseng, et, en définitive, les choses demeurent ce qu’elles étaient militairement et diplomatiquement. D’un côté, l’amiral Courbet est descendu à terre et a décidément pris le commandement du petit corps expéditionnaire que ! a France a au Tonkin, dans le bas délia du fleuve Rouge ; mais il est clair qu’avant d’aller plus loin, avant de s’engager dans des opérations sérieuses, il croit devoir attendre des forces nouvelles, et le gouvernement lui-même vient de demander de nouveaux crédits qui sont peut-être encore bien insuflisans. D’un autre côté, la Chine garde toujours une attitude assez ènigmatique, se refusant à toute concession qui permettrait de traiter avec elle, et nos soldats vont rencontrer, non plus ces éternels Pavillons-Noirs, mais les troupes chinoises elles-mêmes à l’attaque d’une des citadelles qu’on veut prendre dans le haut delta. De telle sorte que tout reste provisoirement incertain et obscur. Cette situation sera-t-elle éclaircie par la discussion prochaine sur les crédits qui ont été demandés ? Rien ne sera évidemment résolu d’ici là, et le malheur est que le giiuvernement ne se soit pas mis en met^ure de trancher plus tôt la question militaire pour ouvrir avec la Chine des négociations nouvelles, pour lui offrir une paix fondée sur des faits accomplis.