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de religieux, et que les assemblez pour les jubilés et Te Deum s’y faisoient. Le R. P. dom Pierre Mongé, prieur de ce monastère (après la démission volontaire de cette abbaye faite par Jacques de Pouïlly-de-Lançon, sur la fin de l’année mil six cens quatre-vingt seize, avec l’agrément du Roy et faveur de Jean-Louis de Fortia de Montréal, prêtre, docteur de la maison et société de Sorbonne et en droits), faisant réparer notre église en dehors et en dedans, en conséquence d’une transaction et bail de la manse abbatiale fait par ledit sieur de Lançon à notre communauté, le troisième jour de mars de l’an mil six cens quatre vingt sept, et voulant rendre les chapelles du rond-point plus claires, plus commodes et en quelque manière plus belles et plus grandes, fit aussi démonter les grandes cloisons de bois, et en fit mettre de plus basses pour les fermer ; il fit ôter les anciennes vitres peintes et fort épaisses, qui les rendoient fort sombres et obscures, et en leurs places des vitres blanches ; il fit aussi demolir les petits autelz, et reculer et transporter la menuiserie, les retables, colonnes, corniches, frontons et les anciennes pierres auparavant consacrées jusqu’au mur au dessous des fenêtres, sur une nouvelle maçonnerie. Dès aussitôt que ces nouveaux autelz furent rétablis, on y célébra la sainte messe pendant plus de deux ans, sans avoir fait consacrer de nouveau lesdites anciennes pierres d’autelz, ni avoir mis dessus icelles des pierres bénites, ou autelz portatifs, soit que l’on crût, que ces pierres cy-devant consacrées n’ayant été reculées que de quelques pieds, un si petit changement ne pouvoit leur avoir fait perdre leur première consécration, suivant cette maxime : « Parum pro nihilo reputatur, » ou supposé qu’elles l’eussent perdue par ce changement, que par le premier sacrifice qu’on eût offert dessus de bonne foy après cette démolition et au rétablissement, elles avoient été suffisamment consacrées. Mais dans la suite, quelques religieux prétendant que lesdites pierres avoient perdu leur consécration par ce déplacement, et qu’elles ne l’avoient point recouvrées par la célébration plusieurs fois réitérée des divins mystères, on cessa d’y célébrer, sans y avoir mis dessus une petite pierre bénite, et pour un plus grand eclaircissement, on proposa la difficulté en 1700, à Messieurs les docteurs de la mai son de Sorbonne. »