« Les Bons Enfants/Le petit voleur » : différence entre les versions

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{{sc|Jacques}}. —
Un domestique, c’est-à-dire pas un domestique vrai ; mais c’était le fils d’un domestique, et il
avait pour service de jouer avec les enfants de la maison, de manger les gâteaux et les fruits qui restaient de leur dîner, et autres choses de ce genre. Il y avait dans la maison un autre petit garçon, de neuf ans, nommé Michel, qui était le fils
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du cocher, et qui aurait bien voulu faire le même service que Marc ; mais la bonne ne voulait pas, parce que Michel était menteur et grognon.
 
Un jour qu’il pleuvait, les enfants, ne pouvant sortir, s’amusaient à regarder de beaux livres pleins d’images ; Marc était avec eux, comme toujours. Ils regardaient tous avec tant d’attention une image qui représentait une chasse au lion, qu’ils ne virent pas Michel qui était entré et qui regardait les
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Michel prit le livre et descendit.
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Peu de temps après, les enfants allèrent jouer à la serre ; Marc ne vint les y joindre qu’au bout de longtemps ; il avait l’air préoccupé et inquiet ; il parlait peu, jouait sans savoir ce qu’il faisait, paraissait impatient de s’en aller ; en effet il quitta les enfants au bout d’une demi-heure, disant qu’il avait affaire.
 
Après le dîner, les enfants reprirent le volume d’images et cherchèrent vainement la chasse au lion et deux ou trois autres qui les avaient frappés :
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c’était un traîneau plein de chasseurs poursuivi par des loups, que tuaient les chasseurs à mesure qu’ils approchaient. Une autre était un goûter d’enfants sur l’herbe ; une autre, enfin, c’était un naufrage ; des malheureux sautaient de leur vaisseau en flammes dans des chaloupes qui étaient déjà pleines. Les enfants eurent beau tourner les pages, chercher partout, ils ne trouvaient pas leurs images ; enfin ils appelèrent leur papa pour lui dire ce qui leur arrivait avec ce livre.
 
Le papa prit le livre et l’examina attentivement.
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— Comment cela, papa ?
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— Michel est un mauvais sujet ; c’est déjà beaucoup contre lui. Quand il a descendu le livre, il est resté longtemps sans revenir, après avoir demandé à la cuisine un couteau pour votre bonne, qui ne l’avait pas demandé et qui n’en a pas eu. Il cachait ses deux mains sous sa blouse en s’en allant, et il est resté longtemps enfermé dans sa chambre. En effet, on les y a trouvées. Mais nous savons que Marc est un bon et honnête garçon. Il a été chez son père pour préparer une surprise qu’ils veulent vous faire demain, mes enfants, et il vous a même quittés le plus tôt qu’il a pu pour terminer son travail. Il a eu l’air surpris et indigné quand Michel l’a accusé ; quand on a trouvé les images à l’endroit que Michel a indiqué, son visage a exprimé une honnête colère et il s’est écrié : « C’est toi qui les y a mises ! » Toutes les apparences sont contre Michel, et pour Marc selon moi. Tout à l’heure je m’assurerai du vrai coupable.
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Les enfants attendirent avec une vive impatience. Au bout d’une heure, le papa fit appeler ses enfants dans la salle à manger ; ils y trouvèrent tous les domestiques réunis. Le valet de chambre, père de Marc, apporta un panier couvert d’une serviette et le posa sur une petite table placée au milieu de la salle. Le papa s’avança et dit :
 
« Ce panier contient le moyen de me faire connaître
« Ce panier contient le moyen de me faire connaître le voleur d’images. Chacun va venir à son tour mettre la main dans ce panier sans dire une parole et retournera à sa place également sans parler et sans bouger ensuite, quelque merveilleuse que lui ait semblé la chose qu’il touchera dans le panier. Rien ne bougera pour tous ceux qui sont innocents ; mais, quand ce sera le voleur qui enfoncera sa main, il sortira du panier un vacarme épouvantable, et la main du voleur sera prise par le couvercle de façon à ne pouvoir la retirer. Mais il faut de l’obscurité pour cette opération. Emportez les lumières dans la chambre à côté et laissez-nous la porte à peine entrouverte, seulement pour voir la table et pouvoir trouver le panier. »
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« Ce panier contient le moyen de me faire connaître le voleur d’images. Chacun va venir à son tour mettre la main dans ce panier sans dire une parole et retournera à sa place également sans parler et sans bouger ensuite, quelque merveilleuse que lui ait semblé la chose qu’il touchera dans le panier. Rien ne bougera pour tous ceux qui sont innocents ; mais, quand ce sera le voleur qui enfoncera sa main, il sortira du panier un vacarme épouvantable, et la main du voleur sera prise par le couvercle de façon à ne pouvoir la retirer. Mais il faut de l’obscurité pour cette opération. Emportez les lumières dans la chambre à côté et laissez-nous la porte à peine entrouverte, seulement pour voir la table et pouvoir trouver le panier. »
 
Arnaud (le valet de chambre) emporta les lampes ; on y voyait à peine assez pour ne pas se cogner les uns contre les autres.
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Toutes les mains se levèrent ; elles étaient couvertes de farine. Michel seul avait la main propre comme auparavant.
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« Nous avons des mains de meunier ! s’écrièrent les enfants. — Tenez, regardez Marc, il a de la farine partout. — Et le cuisinier aussi ! Et Philippe, son habit en est plein !
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— Monsieur est bien sévère pour mon pauvre garçon ; quelques images ne méritent pas une punition aussi forte.
 
— Il les a prises avec une habileté effrayante ; ensuite il a voulu faire croire à la culpabilité du pauvre Marc, et il a eu la méchanceté de les cacher dans les effets de ce pauvre garçon. Si vous trouvez cette abominable action peu de chose c’est que vous seriez capable d’en faire autant, et je vous renvoie avec votre fils. Partez tous deux demain. Venez, mes enfants, laver vos mains enfarinées.
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Et toi, mon petit Marc, je suis bien aise de te faire savoir devant tout le monde que je t’avais jugé innocent dès le commencement ; j’étais sûr qu’un garçon bon, honnête et pieux comme toi ne pouvait pas se rendre coupable d’un vol et d’un mensonge. »
 
Marc et son père sortirent enchantés ; Michel et son père s’en allèrent furieux et désolés, non pas d’avoir commis une mauvaise action, mais de quitter une maison où ils étaient bien nourris, bien vêtus, bien chauffés, bien payés et bien traités.
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{{sc|Marguerite}}. —
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Une bête ne peut pas deviner un voleur, pas plus qu’un panier.
 
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{{sc|Valentine}}. —
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C’est cela ! nous vous soignerons quand vous serez blessés.