« De la démocratie en Amérique/Édition 1848 » : différence entre les versions

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A la même époque, il existait en Europe un grand nombre de pouvoirs secondaires qui représentaient des intérêts locaux et administraient les affaires locales. La plupart de ces autorités locales ont déjà disparu ; toutes tendent à disparaître ou à tomber dans la {{tiret|dé|pendance.}}
==[[Page:Alexis de Tocqueville - De la démocratie en Amérique, Pagnerre, 1848, tome 4.djvu/290]]==
{{tirettiret2|dé|pendance.}} D’un bout de l’Europe les privilèges des seigneurs, les libertés des villes, les administrations provinciales, sont détruites ou vont l’être.
 
L’Europe a éprouvé, depuis un demi-siècle, beaucoup de révolutions et contre-révolutions qui l’ont remuée en sens contraire. Mais tous ces mouvements se ressem­blent en un point : tous ont ébranlé ou détruit les pouvoirs secondaires. Des privilèges locaux que la nation française n’avait pas abolis dans les pays conquis par elle ont achevé de succomber sous les efforts des princes qui l’ont vaincue. Ces princes ont rejeté toutes les nouveautés que la révolution avait créées chez eux, excepté la centralisation : c’est la seule chose qu’ils aient consenti à tenir d’elle.
 
Ce que je veux remarquer, c’est que tous ces droits divers qui ont été arrachés successivement, de notre temps, à des classes, à des corporations, à des hommes, n’ont point servi à élever sur une base plus démocratique de nouveaux pouvoirs se­con­daires, mais se sont concentrés de toutes parts dans les mains du souverain. Partout l’État arrive de plus en plus à diriger par lui-même les moindres citoyens et à conduire seul chacun d’eux dans les moindres affaires<ref name=p287>Cet affaiblissement graduel de l’individu en face de la société, se </ref>
 
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