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mimique, elles ne sauraient vous toucher comme un signe de souffrance.&nbsp;» S'il attache tant d'importance à l'aspect des choses, c'est que seul il révèle leur nature profonde. M.&nbsp;de La Sizeranne a admirablement traduit une page où Ruskin montre que les lignes maîtresses d'un arbre nous font voir quels arbres néfastes l'ont jeté de côté&nbsp;; quels vents l'ont tourmenté, etc. La configuration d'une chose n'est pas seulement l'image de sa nature, c'est le mot de sa destinée et le tracé de son histoire.<br />
PRÉfACB DU l'HlDUCIEUK 57
<p>Une autre conséquence de cette conception de l'art est celle-ci&nbsp;: si la réalité est une et si l'homme de génie est celui qui la voit, qu'importe la matière dans laquelle il la figure, que ce soit des tableaux, des statues, des symphonies, des lois, des actes&nbsp;? Dans ses ''Héros'', Carlyle ne distingue pas entre Shakespeare et Cromwell, entre Mahomet et Burns. Emerson compte parmi ses ''Hommes représentatifs de l'humanité'' aussi bien Swedenborg que Montaigne. L'excès du système, c'est, à cause de l'unité de la réalité traduite, de ne pas différencier assez profondément les divers modes de traduction. Carlyle dit qu'il était inévitable que Boccace et Pétrarque fussent de bons diplomates, puisqu'ils étalent de bons poètes. Ruskin commet la même erreur quand il dit qu' « une peinture est belle dans la mesure , où les idées qu'elle traduit en images sont indépendantes de la langue des images »■ 11 me semble que, si le système de Ruskin pêche par quelque côté, c'est par celui-là. Caria peinture oepeut atteindre la réalité une des choses, et rivaliser par là avec la littérature, qu'à condition de ne pas ètrd littéraire.
mimique, elles ne sauraient vous toucher comme un signe de souffrance. » S'il attache tant d'importance & l'aspect des choses, c'est que seul il révèle leur nature profonde. M. de La Sîzcranne a admirablement traduit une page où Ruskin montre que les lignes mahressea d'un arbre nous font voir quels arbres néfastes i'ont jeté de côté/ quels vents l'ont tourmenté, etc. La configuration d'une chose n'est pas seulement l'image de sa natuîe, c'est le mot de sa destinée et le tracé de son histoire.
Une autre conséquence de cette conception de l'art est celle-ci ; si la réalité est une et si l'homme de génie est celui qui la voit, qu'importe la matière dans laquelle il la figure, que ce soit des tableaux, des statues, des symphonies, des lois, des actes, ? Dans 'ses Ilgros, Carlylo ne distingue pas entre Shakespeare et Crom-' weli, entre Mahomet et Burns. Emerson compte parmi ses Hommes représentalifs de l'humanité aussi bien Swedenborg que Montaigne. L'excès du système, c'est, à cause de l'unité de la réalité traduite, de ne pas diffé-rei ^'ier assez profondément les divers modes de traduction. Carlyle dit qu'il était inévitable que Boccace et Pétrarque fussent de bons diplomates, puisqu'ils étalent de bons poètes. Ruskin commet la même erreur quand il dit qu' « une peinture est belle dans la mesure , où les idées qu'elle traduit en images sont indépendantes de la langue des images »■ 11 me semble que, si le système de Ruskin pêche par quelque côté, c'est par celui-là. Caria peinture oepeut atteindre la réalité une des choses, et rivaliser par là avec la littérature, qu'à condition de ne pas ètrd littéraire.
Si Ruskin a promulgué la devoir pour l'artiste d'obéir scrupuleusement' à ces « voix » du génie qui
Si Ruskin a promulgué la devoir pour l'artiste d'obéir scrupuleusement' à ces « voix » du génie qui