« Ubu roi (1896) » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Validation Acte I par rapport à l'édition de référence |
|||
Ligne 36 :
La Reine Rosemonde.
Boleslas, Ladislas, Bougrelas : leurs fils.
Le Général Lascy.
Ligne 46 :
Nicolas Rensky.
Giron, Pile, Cotice : Palotins.
Conjurés et Soldats.
Ligne 68 :
Paysans.
Toute
Toute
Les Gardes de la Mère Ubu.
Ligne 76 :
Un Capitaine.
L’Ours.
Le Cheval à Phynances.
La Machine à
L’Équipage.
Le Commandant.
Ligne 88 :
== ACTE PREMIER {{validé}} ==
===SCÈNE PREMIÈRE ===
Ligne 99 ⟶ 98 :
{{réplique|PERE UBU}}
Merdre
{{réplique|MERE UBU}}
Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.
{{réplique|PERE UBU}}
Que ne vous
{{réplique|MERE UBU}}
Ce n'est pas moi, Père Ubu,
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 114 ⟶ 113 :
{{réplique|MERE UBU}}
Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?
{{réplique|PERE UBU}}
De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de
{{réplique|MERE UBU}}
Comment ! Après avoir été roi
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.
{{réplique|MERE UBU}}
Tu es si bête !
{{réplique|PERE UBU}}
De par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en admettant
{{réplique|MERE UBU}}
Qui
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l'heure par la casserole.
{{réplique|MERE UBU}}
Eh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes fonds de culotte ?
{{réplique|PERE UBU}}
Eh vraiment ! et puis après ?
{{réplique|MERE UBU}}
{{réplique|PERE UBU}}
Si
{{réplique|MERE UBU}}
Ligne 153 ⟶ 152 :
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! je cède à la tentation. Bougre de merdre, merdre de bougre, si jamais je le rencontre au coin d'un bois, il passera un mauvais quart
{{réplique|MERE UBU}}
Ah ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un véritable homme.
{{réplique|PERE UBU}}
Oh non ! moi, capitaine de dragons, massacrer le roi de Pologne ! plutôt mourir !
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(à part).}}
Oh ! merdre ! {{didascalie|(Haut)}} Ainsi, tu vas rester gueux comme un rat, Père Ubu
{{réplique|PERE UBU}}
Ventrebleu, de par ma chandelle verte,
{{réplique|MERE UBU}}
Et la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ?
{{réplique|PERE UBU}}
Eh bien, après, Mère Ubu ? {{didascalie|(Il s'en va en claquant la porte.)}}
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(seule).}}▼
Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant
▲{{réplique|MERE UBU}}{{didascalie|seule}}
▲Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l'avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne.
===ACTE I, SCENE II===
{{didascalie|(La scène représente une chambre de la maison de Père Ubu où une table splendide est dressée.)}}
Ligne 189 ⟶ 185 :
{{réplique|MERE UBU}}
Eh ! nos invités sont bien en retard.
{{réplique|PERE UBU}}
Oui, de par ma chandelle verte. Je crève de faim. Mère Ubu, tu es bien laide aujourd'hui. Est-ce parce que nous avons du monde ?
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(haussant les épaules).}}
Merdre.
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(saisissant un poulet rôti).}}
Tiens,
{{réplique|MERE UBU}}
Que fais-tu, malheureux ? Que mangeront nos invités ?
{{réplique|PERE UBU}}
Ils en auront encore bien assez. Je ne toucherai plus à rien. Mère Ubu, va donc voir à la fenêtre si nos invités arrivent.
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(y allant).}}
Je ne vois rien. {{didascalie|Pendant ce temps, le Père Ubu dérobe une rouelle de veau.}}▼
▲{{didascalie|Pendant ce temps, le Père Ubu dérobe une rouelle de veau.}}
{{réplique|MERE UBU}}
Ah! voilà le capitaine Bordure et ses partisans qui arrivent. Que manges-tu donc, Père Ubu ?
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 218 ⟶ 212 :
{{réplique|MERE UBU}}
Ah ! le veau ! le veau ! veau ! Il a mangé le veau ! Au secours !
{{réplique|PERE UBU}}
De par ma chandelle verte, je te vais arracher les yeux.
{{didascalie|(La porte s'ouvre.)}}
Ligne 230 ⟶ 224 :
PERE UBU, MERE UBU,
CAPITAINE BORDURE,
Ligne 237 ⟶ 231 :
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Bonjour, madame. Mais où est donc le Père Ubu ?
{{réplique|PERE UBU}}
Me voilà ! me voilà ! Sapristi, de par ma chandelle verte, je suis pourtant assez gros.
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Bonjour, Père Ubu. Asseyez-vous, mes hommes. {{didascalie|(Ils s'asseyent tous.)}}
{{didascalie|Ils s'asseyent tous.}}▼
{{réplique|PERE UBU}}
Ouf, un peu plus,
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Eh ! Mère Ubu ! que nous donnez-vous de bon
{{réplique|MERE UBU}}
Ligne 257 ⟶ 249 :
{{réplique|PERE UBU}}
Oh ! ceci
{{réplique|MERE UBU}}
Soupe polonaise, côtes de rastron, veau, poulet, pâté de chien, croupion de dinde, charlotte
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! en voilà assez, je suppose. Y en a-t-il encore ?
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(continuant).}}
Bombe, salade, fruits, dessert, bouilli, topinambours, choux-fleurs à la merdre.
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! me crois-tu empereur
{{réplique|MERE UBU}}
Ne
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! je vais aiguiser mes dents contre vos mollets.
{{réplique|MERE UBU}}
Ligne 281 ⟶ 273 :
{{réplique|PERE UBU}}
Bougre, que
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ce
{{réplique|MERE UBU}}
Tas
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(se frappant le front).}}
Oh !
{{didascalie|Il s'en va.}}▼
{{réplique|MERE UBU}}
Ligne 298 ⟶ 288 :
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Il est très bon,
{{réplique|MERE UBU}}
Ligne 304 ⟶ 294 :
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Exquis, exquis ! Vive la Mère Ubu !
{{réplique|TOUS}}
Vive la Mère Ubu !
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(rentrant).}}
Et vous allez bientôt crier vive le Père Ubu. {{didascalie|(Il tient un balai innommable à la main et le lance sur le festin.)}}
{{réplique|MERE UBU}}
Misérable, que fais-tu ?
{{réplique|PERE UBU}}
Goûtez un peu. {{didascalie|(Plusieurs goûtent et tombent empoisonnés.)}}▼
▲{{didascalie|Plusieurs goûtent et tombent empoisonnés.}}
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 329 ⟶ 315 :
{{réplique|PERE UBU}}
{{réplique|LES AUTRES}}
Eh ! nous
{{réplique|PERE UBU}}
Comment, vous
{{réplique|PERE UBU}}
Vous
{{réplique|TOUS}}
Oh ! Aïe ! Au secours ! Défendons-nous ! malheur ! je suis mort !
{{réplique|PERE UBU}}
Merdre, merdre, merdre.
{{réplique|TOUS}}
Sauve qui peut ! Misérable Père Ubu ! traître et gueux voyou !
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! les voilà partis. Je respire, mais
Ligne 366 ⟶ 348 :
{{réplique|PERE UBU}}
Eh bien, capitaine, avez-vous bien dîné ?
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ligne 372 ⟶ 354 :
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! la merdre
{{réplique|MERE UBU}}
Ligne 378 ⟶ 360 :
{{réplique|PERE UBU}}
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ligne 387 ⟶ 369 :
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Vous allez tuer Venceslas ?
{{réplique|PERE UBU}}
Il
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(se jetant sur lui pour l'embrasser).}}
Oh ! oh ! je vous aime beaucoup, Bordure.
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Eh ! vous empestez, Père Ubu. Vous ne vous lavez donc jamais ?
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 405 ⟶ 387 :
{{réplique|MERE UBU}}
Jamais !
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 411 ⟶ 393 :
{{réplique|MERE UBU}}
Grosse merdre !
{{réplique|PERE UBU}}
Allez, Bordure,
{{réplique|MERE UBU}}
Mais…
{{réplique|PERE UBU}}
Tais-toi, ma douce enfant
{{didascalie|(Ils sortent.)}}
Ligne 432 ⟶ 414 :
{{réplique|PERE UBU}}
Monsieur, que voulez-vous ? fichez le camp, vous me fatiguez.
{{réplique|LE MESSAGER}}
Monsieur, vous êtes appelé de par le roi.
{{didascalie|(Il sort.)}}
{{réplique|PERE UBU}}
Oh ! merdre, jarnicotonbleu, de par ma chandelle verte, je suis découvert, je vais être décapité ! hélas ! hélas !
{{réplique|MERE UBU}}
Quel homme mou ! et le temps presse.
{{réplique|PERE UBU}}
Oh !
{{réplique|MERE UBU}}
Ah ! gros P.U., si tu fais
{{réplique|PERE UBU}}
Eh !
{{didascalie|(Il sort.)}}
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(courant après lui).}}
Oh ! Père Ubu, Père Ubu, je te donnerai de
{{didascalie|(Elle sort.)}}
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(dans la coulisse).}}
Oh ! merdre ! tu en es une fière,
Ligne 468 ⟶ 450 :
{{didascalie|Le palais du roi.}}
LE ROI VENCESLAS,
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(entrant).}}
Oh ! vous savez, ce
{{réplique|LE ROI}}
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ligne 488 ⟶ 470 :
{{réplique|PERE UBU}}
Oui, je suis saoul,
{{réplique|LE ROI}}
Ligne 494 ⟶ 476 :
{{réplique|PERE UBU}}
{{réplique|LE ROI}}
Ligne 500 ⟶ 482 :
{{réplique|PERE UBU}}
{{didascalie|(Il présente au roi un mirliton.)}}
{{réplique|LE ROI}}
Que veux-tu à mon âge que je fasse
{{réplique|LE JEUNE BOUGRELAS}}
Ligne 511 ⟶ 493 :
{{réplique|PERE UBU}}
Et maintenant, je vais foutre le camp. {{didascalie|(Il tombe en se retournant.)}} Oh ! aïe ! au secours ! De par ma chandelle verte, je me suis rompu
{{réplique|LE ROI}} {{didascalie|(le relevant).}}
Père Ubu, vous estes-vous fait mal ?
{{réplique|PERE UBU}}
Oui certes, et je vais sûrement crever. Que deviendra la Mère Ubu ?
{{réplique|LE ROI}}
Ligne 523 ⟶ 505 :
{{réplique|PERE UBU}}
Vous avez bien de la bonté de reste. {{didascalie|(Il sort.)}}
▲Oui, mais, roi Venceslas, tu n'en seras pas moins massacré.
Ligne 533 ⟶ 512 :
{{didascalie|La maison
GIRON, PILE, COTICE, PERE UBU, MERE UBU,
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! mes bons amis, il est grand temps d'arrêter le plan de la conspiration. Que chacun donne son avis. Je vais
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ligne 547 ⟶ 526 :
{{réplique|PERE UBU}}
Eh bien, mes amis, je suis
{{réplique|TOUS}}
Fi, le sagouin !
{{réplique|PERE UBU}}
Eh quoi, cela ne vous plaît pas ? Alors, que Bordure donne son avis.
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Moi, je suis d'avis de lui ficher un grand coup
{{réplique|TOUS}}
Oui ! voilà qui est noble et vaillant.
{{réplique|PERE UBU}}
Et
{{réplique|MERE UBU}}
Oh ! le traître, le lâche, le vilain et plat ladre.
{{réplique|TOUS}}
Conspuez le Père Ub !
{{réplique|PERE UBU}}
Hé ! messieurs, tenez-vous tranquilles si vous ne voulez visiter mes poches. Enfin je consens à
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ne vaudrait-il pas mieux nous jeter tous à la fois sur lui en braillant et gueulant ? Nous aurions chance ainsi
{{réplique|PERE UBU}}
Alors, voilà. Je tâcherai de lui marcher sur les pieds, il regimbera, alors je lui dirai : MERDRE, et à ce signal vous vous jetterez sur lui.
{{réplique|MERE UBU}}
Oui, et dès
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ligne 588 ⟶ 567 :
Oui, et je te recommande spécialement le jeune Bougrelas.
{{didascalie|(Ils sortent.)}}
{{réplique|PERE UBU}}
Messieurs, nous avons oublié une cérémonie indispensable, il faut jurer de nous escrimer vaillamment.
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Et comment faire ? Nous
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 603 ⟶ 582 :
{{réplique|PERE UBU}}
Ainsi, vous jurez de bien tuer le roi ?
{{réplique|TOUS}}
Oui, nous le jurons. Vive le Père Ubu !
|