« Ubu roi (1896) » : différence entre les versions

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François (discussion | contributions)
Validation Acte I par rapport à l'édition de référence
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La Reine Rosemonde.
 
Boleslas, Ladislas, Bougrelas : leurs fils.
 
Le Général Lascy.
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Nicolas Rensky.
 
L'EmpereurL’Empereur Alexis.
 
Giron, Pile, Cotice : Palotins.
 
Conjurés et Soldats.
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Paysans.
 
Toute l'Arméel’Armée russe.
 
Toute l'Arméel’Armée polonaise.
 
Les Gardes de la Mère Ubu.
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Un Capitaine.
 
L’Ours.
L'Ours.
 
Le Cheval à Phynances.
 
La Machine à Décervelerdécerveler.
 
L’Équipage.
L'Equipage.
 
Le Commandant.
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== ACTE PREMIER {{validé}} ==
 
 
===SCÈNE PREMIÈRE ===
 
===SCENE PREMIERE===
 
 
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{{réplique|PERE UBU}}
Merdre!.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Que ne vous assom'jeassom’je, Mère Ubu !
 
{{réplique|MERE UBU}}
Ce n'est pas moi, Père Ubu, c'estc’est un autre qu'ilqu’il faudrait assassiner.
 
{{réplique|PERE UBU}}
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{{réplique|MERE UBU}}
Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l'ordrel’ordre de l'Aiglel’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d'Aragond’Aragon, que voulez-vous de mieux ?
 
{{réplique|MERE UBU}}
Comment ! Après avoir été roi d'Aragond’Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d'estafiersd’estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d'Aragond’Aragon ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Tu es si bête !
 
{{réplique|PERE UBU}}
De par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en admettant qu'ilqu’il meure, n'an’a-t-il pas des légions d'enfants ?
 
{{réplique|MERE UBU}}
Qui t'empêchet’empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l'heure par la casserole.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Eh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes fonds de culotte ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh vraiment ! et puis après ? N'aiN’ai-je pas un cul comme les autres ?
 
{{réplique|MERE UBU}}
AÀ ta place, ce cul, je voudrais l'installerl’installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l'andouillel’andouille et rouler carrosse par les rues.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Si j'étaisj’étais roi, je me ferais construire une grande capeline comme celle que j'avaisj’avais en Aragon et que ces gredins d'Espagnolsd’Espagnols m'ontm’ont impudemment volée.
 
{{réplique|MERE UBU}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! je cède à la tentation. Bougre de merdre, merdre de bougre, si jamais je le rencontre au coin d'un bois, il passera un mauvais quart d'heured’heure.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Ah ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un véritable homme.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Oh non ! moi, capitaine de dragons, massacrer le roi de Pologne ! plutôt mourir !
 
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(à part).}}
Oh ! merdre ! {{didascalie|(Haut)}} Ainsi, tu vas rester gueux comme un rat, Père Ubu?.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ventrebleu, de par ma chandelle verte, j'aimej’aime mieux être gueux comme un maigre et brave rat que riche comme un méchant et gras chat.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Et la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh bien, après, Mère Ubu ? {{didascalie|(Il s'en va en claquant la porte.)}}
 
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(seule).}}
{{didascalie|Il s'en va en claquant la porte.}}
Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l'avoirl’avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne.
 
{{réplique|MERE UBU}}{{didascalie|seule}}
Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l'avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne.
 
===ACTE I, SCENE II===
 
 
{{didascalie|(La scène représente une chambre de la maison de Père Ubu où une table splendide est dressée.)}}
où une table splendide est dressée.
 
 
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{{réplique|MERE UBU}}
Eh ! nos invités sont bien en retard.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Oui, de par ma chandelle verte. Je crève de faim. Mère Ubu, tu es bien laide aujourd'hui. Est-ce parce que nous avons du monde ?
 
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(haussant les épaules).}}
Merdre.
 
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(saisissant un poulet rôti).}}
Tiens, j'aij’ai faim. Je vais mordre dans cet oiseau. C'estC’est un poulet, je crois. Il n'estn’est pas mauvais.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Que fais-tu, malheureux ? Que mangeront nos invités ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ils en auront encore bien assez. Je ne toucherai plus à rien. Mère Ubu, va donc voir à la fenêtre si nos invités arrivent.
 
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(y allant).}}
Je ne vois rien. {{didascalie|Pendant ce temps, le Père Ubu dérobe une rouelle de veau.}}
Je ne vois rien.
 
{{didascalie|Pendant ce temps, le Père Ubu dérobe une rouelle de veau.}}
 
{{réplique|MERE UBU}}
Ah! voilà le capitaine Bordure et ses partisans qui arrivent. Que manges-tu donc, Père Ubu ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
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{{réplique|MERE UBU}}
Ah ! le veau ! le veau ! veau ! Il a mangé le veau ! Au secours !
 
{{réplique|PERE UBU}}
De par ma chandelle verte, je te vais arracher les yeux.
 
{{didascalie|(La porte s'ouvre.)}}
 
 
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PERE UBU, MERE UBU,
CAPITAINE BORDURE, ETet SESses PARTISANSpartisans.
 
 
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{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Bonjour, madame. Mais où est donc le Père Ubu ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Me voilà ! me voilà ! Sapristi, de par ma chandelle verte, je suis pourtant assez gros.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Bonjour, Père Ubu. Asseyez-vous, mes hommes. {{didascalie|(Ils s'asseyent tous.)}}
 
{{didascalie|Ils s'asseyent tous.}}
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ouf, un peu plus, j'enfonçaisj’enfonçais ma chaise.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Eh ! Mère Ubu ! que nous donnez-vous de bon aujourd'huiaujourd’hui ?
 
{{réplique|MERE UBU}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Oh ! ceci m'intéressem’intéresse.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Soupe polonaise, côtes de rastron, veau, poulet, pâté de chien, croupion de dinde, charlotte russe...russe…
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! en voilà assez, je suppose. Y en a-t-il encore ?
 
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(continuant).}}
Bombe, salade, fruits, dessert, bouilli, topinambours, choux-fleurs à la merdre.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! me crois-tu empereur d'Orientd’Orient pour faire de telles dépenses ?
 
{{réplique|MERE UBU}}
Ne l'écoutezl’écoutez pas, il est imbécile.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! je vais aiguiser mes dents contre vos mollets.
 
{{réplique|MERE UBU}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Bougre, que c'estc’est mauvais.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ce n'estn’est pas bon, en effet.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Tas d'Arabesd’Arabes, que vous faut-il ?
 
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(se frappant le front).}}
Oh ! j'aij’ai une idée. Je vais revenir tout à l'heure. {{didascalie|Il s’en va.)}}
 
{{didascalie|Il s'en va.}}
 
{{réplique|MERE UBU}}
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{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Il est très bon, j'aij’ai fini.
 
{{réplique|MERE UBU}}
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{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Exquis, exquis ! Vive la Mère Ubu !
 
{{réplique|TOUS}}
Vive la Mère Ubu !
 
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(rentrant).}}
Et vous allez bientôt crier vive le Père Ubu. {{didascalie|(Il tient un balai innommable à la main et le lance sur le festin.)}}
 
{{didascalie|Il tient un balai innommable à la main et le lance sur le festin.}}
 
{{réplique|MERE UBU}}
Misérable, que fais-tu ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Goûtez un peu. {{didascalie|(Plusieurs goûtent et tombent empoisonnés.)}}
Goûtez un peu.
 
{{didascalie|Plusieurs goûtent et tombent empoisonnés.}}
 
{{réplique|PERE UBU}}
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{{réplique|PERE UBU}}
AÀ la porte tout le monde ! CAPITAINECapitaine BORDUREBordure, j'ai à vous parler.
 
{{réplique|LES AUTRES}}
Eh ! nous n'avonsn’avons pas dîné !
 
{{réplique|PERE UBU}}
Comment, vous n'avezn’avez pas dîné ! AÀ la porte, tout le monde ! Restez, Bordure.
{{didascalie|Il(Personne s'enne vabouge.)}}
 
{{didascalie|Personne ne bouge.}}
 
{{réplique|PERE UBU}}
Vous n'êtesn’êtes pas partis ? De par ma chandelle verte, je vais vous assommer de côtes de rastron. {{didascalie|(Il commence à en jeter.)}}
 
{{didascalie|Il commence à en jeter.}}
 
{{réplique|TOUS}}
Oh ! Aïe ! Au secours ! Défendons-nous ! malheur ! je suis mort !
 
{{réplique|PERE UBU}}
Merdre, merdre, merdre. AÀ la porte ! je fais mon effet.
 
{{réplique|TOUS}}
Sauve qui peut ! Misérable Père Ubu ! traître et gueux voyou !
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ah ! les voilà partis. Je respire, mais j'aij’ai fort mal dîné. Venez, Bordure.
{{didascalie|(Ils s'asseyentsortent tousavec la Mère Ubu.)}}
 
{{didascalie|Ils sortent avec la Mère Ubu.}}
 
 
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{{réplique|PERE UBU}}
Eh bien, capitaine, avez-vous bien dîné ?
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! la merdre n'étaitn’était pas mauvaise.
 
{{réplique|MERE UBU}}
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{{réplique|PERE UBU}}
CAPITAINECapitaine BORDUREBordure, je suis décidé à vous faire duc de Lithuanie.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
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{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Vous allez tuer Venceslas ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Il n'estn’est pas bête, ce bougre, il a deviné.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
S'ilS’il s'agits’agit de tuer Venceslas, j'enj’en suis. Je suis son mortel ennemi et je réponds de mes hommes.
 
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(se jetant sur lui pour l'embrasser).}}
Oh ! oh ! je vous aime beaucoup, Bordure.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Eh ! vous empestez, Père Ubu. Vous ne vous lavez donc jamais ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
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{{réplique|MERE UBU}}
Jamais !
 
{{réplique|PERE UBU}}
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{{réplique|MERE UBU}}
Grosse merdre !
 
{{réplique|PERE UBU}}
Allez, Bordure, j'enj’en ai fini avec vous. Mais par ma chandelle verte, je jure sur la Mère Ubu de vous faire duc de Lithuanie.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Mais…
Mais...
 
{{réplique|PERE UBU}}
Tais-toi, ma douce enfant...
 
{{didascalie|(Ils sortent.)}}
 
 
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{{réplique|PERE UBU}}
Monsieur, que voulez-vous ? fichez le camp, vous me fatiguez.
 
{{réplique|LE MESSAGER}}
Monsieur, vous êtes appelé de par le roi.
 
{{didascalie|(Il sort.)}}
 
{{réplique|PERE UBU}}
Oh ! merdre, jarnicotonbleu, de par ma chandelle verte, je suis découvert, je vais être décapité ! hélas ! hélas !
 
{{réplique|MERE UBU}}
Quel homme mou ! et le temps presse.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Oh ! j'aij’ai une idée : je dirai que c'estc’est la Mère Ubu et Bordure.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Ah ! gros P.U., si tu fais ça...ça…
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! j'yj’y vais de ce pas.
 
{{didascalie|(Il sort.)}}
 
{{réplique|MERE UBU}} {{didascalie|(courant après lui).}}
Oh ! Père Ubu, Père Ubu, je te donnerai de l'andouillel’andouille.
 
{{didascalie|(Elle sort.)}}
 
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(dans la coulisse).}}
Oh ! merdre ! tu en es une fière, d'andouilled’andouille.
 
 
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{{didascalie|Le palais du roi.}}
 
 
LE ROI VENCESLAS, ENTOUREentouré DEde SESses officiers OFFICIERS; BORDURE ;
LESles FILSfils DUde ROIroi, BOLESLAS, LADISLAS ETet BOUGRELAS ; PUISPuis UBU.
 
 
{{réplique|PERE UBU}} {{didascalie|(entrant).}}
Oh ! vous savez, ce n'estn’est pas moi, c'estc’est la Mère Ubu et Bordure.
 
{{réplique|LE ROI}}
Qu'asQu’as-tu, Père Ubu ?
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Oui, je suis saoul, c'estc’est parce que j'aij’ai bu trop de vin de France.
 
{{réplique|LE ROI}}
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{{réplique|PERE UBU}}
OÔ monsieur Venceslas, je ne sais comment vous remercier.
 
{{réplique|LE ROI}}
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{{réplique|PERE UBU}}
J'yJ’y serai, mais acceptez, de grâce, ce petit mirliton.
 
{{didascalie|(Il présente au roi un mirliton.)}}
 
{{réplique|LE ROI}}
Que veux-tu à mon âge que je fasse d'und’un mirliton ? Je le donnerai à Bougrelas.
 
{{réplique|LE JEUNE BOUGRELAS}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Et maintenant, je vais foutre le camp. {{didascalie|(Il tombe en se retournant.)}} Oh ! aïe ! au secours ! De par ma chandelle verte, je me suis rompu l'intestinl’intestin et crevé la bouzine !
 
{{réplique|LE ROI}} {{didascalie|(le relevant).}}
Père Ubu, vous estes-vous fait mal ?
 
{{réplique|PERE UBU}}
Oui certes, et je vais sûrement crever. Que deviendra la Mère Ubu ?
 
{{réplique|LE ROI}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Vous avez bien de la bonté de reste. {{didascalie|(Il sort.)}}
Oui, mais, roi Venceslas, tu n'enn’en seras pas moins massacré.
 
{{didascalie|Il sort.}}
 
Oui, mais, roi Venceslas, tu n'en seras pas moins massacré.
 
 
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{{didascalie|La maison d'Ubud’Ubu.}}
 
 
GIRON, PILE, COTICE, PERE UBU, MERE UBU,
CONJURESConjurés ETet SOLDATSSoldats, CAPITAINE BORDURE
 
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh ! mes bons amis, il est grand temps d'arrêter le plan de la conspiration. Que chacun donne son avis. Je vais d'abordd’abord donner le mien, si vous le permettez.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
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{{réplique|PERE UBU}}
Eh bien, mes amis, je suis d'avisd’avis d'empoisonnerd’empoisonner simplement le roi en lui fourrant de l'arsenicl’arsenic dans son déjeuner. Quand il voudra le brouter il tombera mort, et ainsi je serai roi.
 
{{réplique|TOUS}}
Fi, le sagouin !
 
{{réplique|PERE UBU}}
Eh quoi, cela ne vous plaît pas ? Alors, que Bordure donne son avis.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Moi, je suis d'avis de lui ficher un grand coup d'épéed’épée qui le fendra de la tête à la ceinture.
 
{{réplique|TOUS}}
Oui ! voilà qui est noble et vaillant.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Et s'ils’il vous donne des coups de pied ? Je me rappelle maintenant qu'ilqu’il a pour les revues des souliers de fer qui font très mal. Si je savais, je filerais vous dénoncer pour me tirer de cette sale affaire, et je pense qu'ilqu’il me donnerait aussi de la monnaie.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Oh ! le traître, le lâche, le vilain et plat ladre.
 
{{réplique|TOUS}}
Conspuez le Père Ub !
 
{{réplique|PERE UBU}}
! messieurs, tenez-vous tranquilles si vous ne voulez visiter mes poches. Enfin je consens à m'exposerm’exposer pour vous. De la sorte, Bordure, tu te charges de pourfendre le roi.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ne vaudrait-il pas mieux nous jeter tous à la fois sur lui en braillant et gueulant ? Nous aurions chance ainsi d'entraînerd’entraîner les troupes.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Alors, voilà. Je tâcherai de lui marcher sur les pieds, il regimbera, alors je lui dirai : MERDRE, et à ce signal vous vous jetterez sur lui.
 
{{réplique|MERE UBU}}
Oui, et dès qu'ilqu’il sera mort tu prendras son sceptre et sa couronne.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Ligne 588 ⟶ 567 :
Oui, et je te recommande spécialement le jeune Bougrelas.
 
{{didascalie|(Ils sortent.)}}
 
{{réplique|PERE UBU}}, {{didascalie|(courant après et les faisant revenir).}}
Messieurs, nous avons oublié une cérémonie indispensable, il faut jurer de nous escrimer vaillamment.
 
{{réplique|CAPITAINE BORDURE}}
Et comment faire ? Nous n'avonsn’avons pas de prêtre.
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ligne 603 ⟶ 582 :
 
{{réplique|PERE UBU}}
Ainsi, vous jurez de bien tuer le roi ?
 
{{réplique|TOUS}}
Oui, nous le jurons. Vive le Père Ubu !