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pas votre fils à Paris. — Je ne renonce pas à mon dessein ; mais j’y réfléchirai ; et ce que le destin aura décidé pour mon fils s’accomplira. — Je devine quel sera l’arrêt du destin et quelles seront vos réflexions. Vous penserez que votre fils pourra revenir chez vous avec quelques lumières de plus mais aussi avec quelques croyances de moins. Cette considération suffit bien sans doute pour vous faire hésiter, et vous resterez entre la Mecque et Paris sans prendre une détermination. » L’honnête kodja ne m’a pas répondu, et la conversation est demeurée là.

Le Turc que vous venez d’entendre parler, passe pour un des amis de la réforme. Il est au nombre de ceux qui applaudissent le plus à la révolution du sultan Mahmoud, Voila les Turcs tels qu’ils sont aujourd’hui, placés sans cesse entre les idées de l’Europe et les souvenirs de l’Asie, entre l’espérance d’acquérir nos lumières et le danger de perdre leurs habitudes. Je vous parle ici des préjugés des honnêtes gens ; mais si je vous parlais de ceux du peuple ce serait bien autre chose. La crainte de se mettre en butte aux opinions populaires retient les plus éclairés. Le gouvernement lui-même ne se croit pas assez fort pour braver les répugnances nationales. Il y a quelques mois que le sultan voulait envoyer à Paris un certain nombre de jeunes Turcs. On avait demandé une frégate à l’ambassadeur de France ; la frégate avait été ac-