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dans le système de votre éducation ? — Il n’y a point de softa qui ne consacre plusieurs années de sa jeunesse à l’étude de l’arabe et du persan. — C’est fort bien, lui répondis-je, mais l’arabe est la langue des patriarches des pasteurs et des poètes, et non celle de la législation et de la politique. Les langues orientales, formées dans les temps primitifs du monde, ne sauraient exprimer les progrès d’une civilisation que l’Orient n’a jamais connue. Elles portent d’ailleurs toutes vos pensées vers l’Asie, et vous avouez vous-même que vous avez besoin de chercher ailleurs des lumières et des modèles. » Le professeur turc m’écoutait d’un air distrait et rêveur. En détournant ses pensées de la terre classique de l’islamisme, il croyait abjurer sa religion et sa patrie. Sa raison adoptait les réformes empruntées à l’Europe mais il avait quelque peine à les arranger avec les doctrines venues de la Mecque, et surtout avec la mémoire de son père enseveli à Scutari. Il lui semblait que ce père, si chéri et si regretté, souffrait dans sa tombe, et qu’il se plaignait de son fils aux deux anges du sépulcre. Il se rappelait en même temps l’exemple de plusieurs Musulmans élevés en France, en Italie, en Angleterre ; presque tous avaient été proscrits à leur retour et leur vie avait été remplie de grandes calamités.

« Je vois bien, lui dis-je, que vous n’enverrez