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se résoudre à s’en séparer ; ensuite parce qu’il avait quelque scrupule de faire élever son fils chez les chrétiens. Je n’avais rien à dire sur les craintes d’une mère ; quant au second motif de son hésitation, je lui ai dit qu’il y avait à Paris un collège ou une école pour les jeunes musulmans, où ils sont élevés dans leur religion. Je n’ai pu le rassurer complètement. Une autre chose l’inquiétait pour son fils, c’est ce qu’on lui avait dit de notre jeunesse impatiente du présent et dédaigneuse du passé. « La vérité, lui dis-je alors, c’est que nous avons en France une jeunesse qui ne veut plus l’être ; et nous pouvons nous appliquer ce mot d’un ancien : L’année a perdu chez nous son printemps. On a cru que les lumières trouvées dans les livres étaient une dispense d’âge pour la raison, et qu’avec les doctrines nouvelles, on pouvait, sans passer par les épreuves de la vie, arriver tout à coup aux jours de l’expérience et de la maturité. Ce sont là les illusions naturelles d’une nation et d’un siècle éclairé mais vous n’aurez rien à craindre de tout cela pour votre jeunesse et pour votre pays ». Ma réponse n’a pu dissiper toutes ses craintes. L’idée d’une jeunesse dédaigneuse du passé jetait quelque trouble dans son esprit ; il croyait voir dans ce dédain de nos jeunes gens une disposition à mépriser les leçons du pouvoir paternel. Pour se faire une idée des inquiétudes du bon kodja, il faut savoir jusqu’à quel point les Turcs portent le