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{{Tiret2|mè|nent}} les Turcs ; l’esprit d’isolement qui leur est naturel, les disposent à ces associations ; il n’est pas de maison musulmane qui, sous quelques rapports, ne présente l’aspect d’un cloître ; point de famille d’Osmanlis qui n’ait quelque chose des habitudes monastiques. Les dervisches ne font ni vœux ni sermens ; ce qui ne les empêche pas de rester fidèles à la règle qu’ils ont adoptée ; on s’accorde à louer la régularité de leur conduite et de eurs mœurs. On parle néanmoins d’un très-petit nombre de couvens livrés à la dissolution ; la licence y est, —dit-on, portée au dernier excès, car la corruption lorsqu’elle pénètre dans la solitude, y fait plus de ravages que partout ailleurs. Vous pouvez lire dans Mouradgea d’Ohsson des détails curieux sur la règle et la discipline des dervisches turcs. Psalmodier des versets du Coran, répéter souvent la prière du namaz, prononcer cent fois, mille fois par jour, les quatre-vingt-dix-neuf attributs d’Allah, telles sont les pratiques les plus habituelles de leur dévotion. Qui n’a pas entendu parler des exercices auxquels ils se livrent, de la danse qu’ils poussent souvent jusqu’à l’entier épuisement des forces humaines ? qui ne connait cette incroyable frénésie, avec laquelle quelques-uns d’entr’eux se meurtrissent les membres avec un glaive, ou se précipitent sur un fer rouge qu’ils prennent dans leurs mains et serrent entre leurs dents ? C’est là qu’on reconnait jusqu’où peuvent aller des imaginations ardentes,
{{Tiret2|mè|nent}} les Turcs ; l’esprit d’isolement qui leur est naturel, les disposent à ces associations ; il n’est pas de maison musulmane qui, sous quelques rapports, ne présente l’aspect d’un cloître ; point de famille d’Osmanlis qui n’ait quelque chose des habitudes monastiques. Les dervisches ne font ni vœux ni sermens ; ce qui ne les empêche pas de rester fidèles à la règle qu’ils ont adoptée ; on s’accorde à louer la régularité de leur conduite et de leurs mœurs. On parle néanmoins d’un très-petit nombre de couvens livrés à la dissolution ; la licence y est, dit-on, portée au dernier excès, car la corruption lorsqu’elle pénètre dans la solitude, y fait plus de ravages que partout ailleurs. Vous pouvez lire dans Mouradgea d’Ohsson des détails curieux sur la règle et la discipline des dervisches turcs. Psalmodier des versets du Coran, répéter souvent la prière du namaz, prononcer cent fois, mille fois par jour, les quatre-vingt-dix-neuf attributs d’Allah, telles sont les pratiques les plus habituelles de leur dévotion. Qui n’a pas entendu parler des exercices auxquels ils se livrent, de la danse qu’ils poussent souvent jusqu’à l’entier épuisement des forces humaines ? qui ne connait cette incroyable frénésie, avec laquelle quelques-uns d’entr’eux se meurtrissent les membres avec un glaive, ou se précipitent sur un fer rouge qu’ils prennent dans leurs mains et serrent entre leurs dents ? C’est là qu’on reconnait jusqu’où peuvent aller des imaginations ardentes,