« Qu’est-ce que le tiers état ? » : différence entre les versions
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'''Première demande'''
Le tiers-état souhaite que ses représentant soient chosis seulement parmi les citoyens du tiers.
Nous avons déjà expliqué que, pour appartenir véritablement au tiers, il ne fallait être taché d’aucune espèce de privilège. Les gens de robe, parvenus à la noblesse par une porte qu’ils ont arrêté, on ne sait pas pourquoi, de refermer après eux, veulent à toute force être des états généraux. Ils se sont dit : la noblesse ne veut pas de nous ; nous ne voulons pas du tiers ; s’il était possible que nous formassions un ordre particulier, cela serait admirable ; mais nous ne le pouvons pas. Comment faire ? Il ne nous reste qu’à maintenir l’ancien abus, par lequel le tiers députait des nobles ; et par là nous satisferons nos désirs, sans manquer à nos prétentions.
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'''Deuxième demande du tiers'''
Je ne puis m’empêcher de le répéter : la timide insuffisance de cette réclamation se ressent encore des vieux temps. Les villes du royaume n’ont pas assez consulté les progrès des lumières et même de l’opinion publique. Elles n’auraient pas rencontré plus de difficultés en demandant deux voix contre une, et peut-être se fût-on hâté, alors, de leur offrir cette égalité contre laquelle on combat aujourd’hui avec tant d’éclat. Au reste, quand on veut décider une question comme celle-ci, il ne faut pas se contenter, comme on le fait trop souvent, de donner son désir, ou sa volonté, ou l’usage pour des raisons ; il faut remonter aux principes. Les droits politiques, comme les droits civils, doivent tenir à la qualité de citoyen.
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'''Troisième et dernière demande du tiers état.'''
On peut envisager cette question de trois manières : dans l’esprit du tiers, suivant l’intérêt des privilégiés, et enfin d’après les bons principes. Il serait inutile, sous le premier point de vue, de rien ajouter à ce que nous avons déjà dit ; il est clair que pour le tiers cette demande est une suite nécessaire des deux autres. Les privilégiés craignent l’égalité d’influence dans le troisième ordre et ils la déclarent inconstitutionnelle ; cette conduite est d’autant plus frappante qu’ils ont été jusqu’à présent deux contre un, sans rien trouver d’inconstitutionnel à cette injuste supériorité. Ils sentent très intimement le besoin de conserver le veto sur tout ce qui pourrait être contraire à leur intérêt. Je ne répéterai point les raisonnements par lesquels vingt écrivains ont battu cette prétention et l’argument des anciennes formes. Je n’ai qu’une observation à faire.
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