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s par une cellule unique'', ''auraient formé, en se juxtaposant, des agrégats, lesquels, se rapprochant à leur tour, auraient donné des agrégats d’agrégats : ainsi, des organismes de plus cri plus compliqués, de plus en plus différenciés aussi, seraient nés de l’association d’organismes à peine différenciés et élé­mentaires<ref>Ed. Perrier, ''Les colonies animales, '' Paris, 1897 (2e éd.).</ref>. Sous cette forme extrême, la thèse a soulevé des objections graves ; de plus en plus paraît s’affirmer l’idée que le polyzoïsme est un fait exceptionnel et anormal<ref>Delage, L'''Hérédité, ''2e'' ''édit., Paris, 1903, p. 97. Cf., du même auteur ''La conception poltyzoïque des êtres'' (''Revue scientifique, '' 1896, pp. 641-653).</ref>. Mais il n’en est pas moins vrai que les choses se passent comme si tout organisme supérieur était né d’une association de cellules qui se seraient partagé entre elles le travail. Très probablement, ce ne sont pas les cellules qui ont fait l’individu par voie d’association ; c’est plutôt l’individu qui a fait les cellules par ''voies ''de disssociation<ref>C’est la théorie soutenue par Kunstler, Delage, Sedgwick, Labbé, etc. On en trouvera le développement, avec des indications bibliographiques, dans l’ouvrage de Busquet, ''Les êtres vivants'', Paris, 1899.</ref>. Mais ceci'' ''même nous révèle, dans la genèse de l’individu, une hantise de la forme sociale, comme s’il ne pouvait se développer qu’à la condition de scinder sa substance en éléments ayant eux-mêmes une apparence d’individualité et unis entre eux par une apparence de sociabilité. Nombreux sont les cas où la nature paraît hésiter entre les deux formes, et se demander si elle constituera une société ou un individu. il suffit alors de la plus légère impulsion pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Si l’on prend un Infusoire assez volumineux, tel que le Stentor, et qu’on le coupe en deux moitiés contenant chacune une partie du noyau, chacune des deux moitiés régénère un Stentor indépendant ; mais si l’on
constitués par une cellule unique, auraient formé, en se juxtaposant, des agrégats, lesquels, se rapprochant à leur tour, auraient donné des agrégats d’agrégats : ainsi, des organismes de plus en plus compliqués, de plus en plus différenciés aussi, seraient nés de l’association d’organismes à peine différenciés et élé­mentaires<ref>Ed. Perrier, ''Les colonies animales'', Paris, 1897 (2e éd.).</ref>. Sous cette forme extrême, la thèse a soulevé des objections graves ; de plus en plus paraît s’affirmer l’idée que le polyzoïsme est un fait exceptionnel et anormal<ref>Delage, L'''Hérédité'', 2e édit., Paris, 1903, p. 97. Cf., du même auteur ''La conception polyzoïque des êtres (Revue scientifique'', 1896, pp. 641-653).</ref>. Mais il n’en est pas moins vrai que les choses se passent comme si tout organisme supérieur était né d’une association de cellules qui se seraient partagé entre elles le travail. Très probablement, ce ne sont pas les cellules qui ont fait l’individu par voie d’association ; c’est plutôt l’individu qui a fait les cellules par ''voies'' de dissociation<ref>C’est la théorie soutenue par Kunstler, Delage, Sedgwick, Labbé, etc. On en trouvera le développement, avec des indications bibliographiques, dans l’ouvrage de Busquet, ''Les êtres vivants'', Paris, 1899.</ref>. Mais ceci même nous révèle, dans la genèse de l’individu, une hantise de la forme sociale, comme s’il ne pouvait se développer qu’à la condition de scinder sa substance en éléments ayant eux-mêmes une apparence d’individualité et unis entre eux par une apparence de sociabilité. Nombreux sont les cas où la nature paraît hésiter entre les deux formes, et se demander si elle constituera une société ou un individu : il suffit alors de la plus légère impulsion pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Si l’on prend un Infusoire assez volumineux, tel que le Stentor, et qu’on le coupe en deux moitiés contenant chacune une partie du noyau, chacune des deux moitiés régénère un Stentor indépendant ; mais si l’on