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Les commissaires civils remirent une lettre aux deux envoyés, datée du 15, par laquelle ils disaient à la municipalité que « si le retour du conseil général de la commune est sincère, il les trouverait disposés à toute l’indulgence que leur ministère, le respect des lois et les ordres de la République leur permettraient. » Ils lui disaient en outre qu’ils avaient fixé, dans une lettre au commandant de là place, du même jour, l’entrée de leur armée à six heures du soir. « Pour vous donner le temps, ajoutèrent-ils, de combiner vos mesures avec le commandant de la place, nous suspendons, jusqu’à demain matin six heures, toute disposition hostile. Profitez du temps qui vous reste, si vous voulez qu’il nous soit permis de croire que vous n’êtes pas les excitateurs ou les protecteurs de la révolte. »

En conséquence de cette sommation impérative, les habitans effrayés achetèrent la fuite de Borel et de ses adhérons : ils lui donnèrent une somme de soixante-six mille francs en espèces et des lettres de change sur la Jamaïque pour trois cent mille francs. Au moyen de ces valeurs, cet infâme agitateur consentit à quitter le Port-au-Prince. Il en sortit avec ses affidés et les africains de Philibert ; et prenant la route des montagnes de la Charbonnière et du Fond-Ferrier, ils se rendirent à Jacmel.

Accablé de dettes, comme beaucoup d’autres colons de Saint-Domingue, Borel ne s’était fait révolutionnaire que pour se tirer d’affaires avec ses créanciers, et s’enrichir par les rapines. Dès le 3 mars, il avait prié Lasalle d’appuyer une demande qu’il fît à Polvérel, de lui permettre d’aller aux États-Unis, en lui accordant un sursis ponr payer ses dettes. En compensation de cette faculté