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18. Et de même, considérez quel effet a été produit sur l’esprit du peuple en Angleterre par l’habitude d’user de l’éclat bruyant de la forme latine « Damno » pour traduire le grec {{grec|xataxptvw}} toutes les fois que charitablement on désire lui donner toute sa violence et d’y substituer le modéré « condamner » quand on préfère lui garder quelque douceur ; et quels remarquables sermons ont été prêchés par des clergymen illettrés sur : « celui qui croit ne sera pas damné », lesquels auraient reculé d’horreur à traduire (Heb., {{sc|xi}}, 7) « le salut de sa maison par lequel il damna le monde » ou (Jean, {{sc|viii}}, 10-11) : « Femme, est-ce qu’aucun homme ne t’a damnée<ref>Ruskin, qui a si bien et si souvent montré que l’artiste, dans ce qu’iI écrit ou dans ce qu’il peint, révèle infailliblement ses faiblesses, ses affectations, ses défauts (et en effet l’œuvre d’art n’est-elle pas pour le rythme caché — d’autant plus vital que nous ne le percevons pas nous-mêmes — de notre âme, semblable à ces tracés sphygmographiques où s’inscrivent automatiquement les pulsations de notre sang ?) Ruskin aurait dû voir que si l’écrivain obéit dans le choix de</ref> ?
18. Et de même, considérez quel effet a été produit sur l’esprit du peuple en Angleterre par l’habitude d’user de l’éclat bruyant de la forme latine « Damno » pour traduire le grec {{grec|xataxptvw}} toutes les fois que charitablement on désire lui donner toute sa violence et d’y substituer le modéré « condamner » quand on préfère lui garder quelque douceur ; et quels remarquables sermons ont été prêchés par des clergymen illettrés sur : « celui qui croit ne sera pas damné », lesquels auraient reculé d’horreur à traduire (Heb., {{sc|xi}}, 7) « le salut de sa maison par lequel il damna le monde » ou (Jean, {{sc|viii}}, 10-11) : « Femme, est-ce qu’aucun homme ne t’a damnée<ref>Ruskin, qui a si bien et si souvent montré que l’artiste, dans ce qu’iI écrit ou dans ce qu’il peint, révèle infailliblement ses faiblesses, ses affectations, ses défauts (et en effet l’œuvre d’art n’est-elle pas pour le rythme caché — d’autant plus vital que nous ne le percevons pas nous-mêmes — de notre âme, semblable à ces tracés sphygmographiques où s’inscrivent automatiquement les pulsations de notre sang ?) Ruskin aurait dû voir que si l’écrivain obéit dans le choix de</ref> ?
<ref follow=p93>« Cette idée, qui est celle de la plupart des Anglais religieux, ''que la Parole de Dieu, par qui les cieux furent créés jadis'', ainsi que la terre, tirée de l’eau et subsistant dans l’eau (allusion à St Pierre, 2, {{sc|iii}}, 5), — que la Parole de Dieu qui s’adressa aux Prophètes, et s’adresse encore à jamais à tous ceux qui veulent l’entendre (ainsi qu’à beaucoup de ceux qui ne le veulent pas) (allusion à Ézéchiel, {{sc|ii}}, 5, 7) — et qui, appelée le Fidèle et le Véritable (allusion à l’Apocalypse, {{sc|xix}}, 11) doit précéder, le jour du jugement, les armées du ciel (allusion à l’Apocalypse, {{sc|xix}}, 14) — ''peut être reliée pour notre plaisir en maroquin et être promenée ici et là dans la poche d’une jeune dame avec des signets pour marquer les passages auxquels elle donne sa pleine approbation'' ». (Note du traducteur.)</ref>

« Cette idée, qui est celle de la plupart des Anglais religieux, ''que la Parole de Dieu, par qui les cieux furent créés jadis'', ainsi que la terre, tirée de l’eau et subsistant dans l’eau (allusion à St Pierre, 2, {{sc|iii}}, 5), — que la Parole de Dieu qui s’adressa aux Prophètes, et s’adresse encore à jamais à tous ceux qui veulent l’entendre (ainsi qu’à beaucoup de ceux qui ne le veulent pas) (allusion à Ézéchiel, {{sc|ii}}, 5, 7) — et qui, appelée le Fidèle et le Véritable (allusion à l’Apocalypse, {{sc|xix}}, 11) doit précéder, le jour du jugement, les armées du ciel (allusion à l’Apocalypse, {{sc|xix}}, 14) — ''peut être reliée pour notre plaisir en maroquin et être promenée ici et là dans la poche d’une jeune dame avec des signets pour marquer les passages auxquels elle donne sa pleine approbation'' ». (Note du traducteur.)