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<references />
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=== FONTS ===
s. m. S'emploie au pluriel. <i>Fonts baptismaux</i>. Cuve destiné
à contenir l'eau du baptême. Il y a lieu de supposer que, dans les premiers
temps de l'Église, le baptême se donnait par aspersion, puisque les
apôtres baptisaient des royaumes et des provinces entières, des milliers
de personnes en un jour<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]]. Le baptême se fit ensuite par
infusion<span id="note2"></span>[[#footnote2|<sup>2</sup>]]; puis
par immersion. Les Ariens plongeaient trois fois le catéchumène dans
l'eau pour marquer qu'il y avait trois natures aussi bien que trois
personnes en Dieu. Saint Grégoire le Grand conseille à saint Léandre,
évêque de Séville<span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]], de ne pratiquer qu'une immersion. Le quatrième
concile de Tolède, en 633, a décidé la même chose et, rapportant la
lettre de saint Grégoire, il déclare qu'une seule immersion signifie la
mort et la résurrection de Jésus-Christ, et l'unité de la nature divine
dans la trinité des personnes<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]]. Sans entrer dans de plus amples détails
à ce sujet, nous nous contenterons d'observer que, pendant le cours du
moyen âge, en Occident, le baptême par immersion fut toujours pratiqué.
Les bas-reliefs, les peintures des manuscrits et des vitraux nous montrent
les catéchumènes baptisés par immersion. «Autrefois, dit Thiers<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]],
dans
la province de Reims, et peut-être aussi ailleurs, après le baptême on
donnait du vin à boire à l'enfant, en lui disant ces paroles: <i>Corpus et
sanguis Domini nostri Jesu Christi custodiat te in vitam æternam</i>.
C'était encore l'usage du Périgord de bénir du vin après le baptême et
d'en faire boire à l'enfant nouvellement baptisé. Le rituel de Périgueux,
de 1536, nous marque toute cette cérémonie.» Cet auteur ajoute plus
loin: «Depuis un peu plus d'un siècle (c'est-à-dire depuis le
commencement du XVII<sup>e</sup> siècle), la coutume s'est introduite en quantité de
paroisses, et particulièrement de la campagne, de sonner les cloches
après le baptême des enfants. Ce sont, à mon avis, les sonneurs, les
sacristains, les fossoyeurs, les bedeaux, qui l'ont introduite, par la
considération de l'intérêt bursal qui leur en revient... Le concile
provincial de Reims, en 1583, n'autorise pas cette coutume...»
 
Jusqu'au IX<sup>e</sup> siècle, il paraîtrait qu'on ne baptisait solennellement que
les jours de Pâques et de la Pentecôte; du moins cet usage
semble-t-il
avoir été établi à dater du V<sup>e</sup> siècle, car il est certain que dans les premiers
siècles du christianisme les apôtres baptisaient sans observer ni les jours
ni les temps<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. Clovis fut baptisé le jour de Noël<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]]. Le pape saint Léon,
qui s'élève avec force contre la coutume de baptiser en autres temps que
le jour de la Résurrection, admet toutefois que le baptême peut être
donné, en des cas extrêmes, hors le jour consacré.
 
Pascalin, évêque de Lilybée en Sicile, fait savoir au pape saint Léon,
en 443, qu'il y avait, dans cette île, une église (du village de Meltines)
dont les fonts se remplissaient miraculeusement tous les ans, la nuit de
Pâques, à l'heure du baptême, sans qu'il y eût ni tuyau, ni canal, ni eau
dans les environs. Après le baptême, cette eau disparaissait. Ajoutons,
cependant, que saint Augustin dit clairement que le baptême pouvait être
donné en tout temps: <i>Per totum annum, sicut unicuique vel necessitas
fuit vel voluntas</i>...
 
La solennité donnée au sacrement du baptême explique pourquoi,
dans le voisinage des églises les plus anciennes, il y avait un baptistère;
c'est-à-dire un édifice assez spacieux pour contenir un certain nombre de
catéchumènes venant le même jour pour recevoir le baptême. Ces édifices
étaient ordinairement circulaires, occupés au centre par un bassin peu
profond dans lequel on faisait descendre les personnes que l'on baptisait
par immersion<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]].
 
La coutume de baptiser les enfants peu après leur naissance, en tout
temps, prévalut sur les défenses de saint Léon et des conciles de Tolède,
d'Auxerre, de Paris et de Gironne; dès le XI<sup>e</sup> siècle, nous voyons que des
cuves baptismales sont placées dans toutes les églises, non dans des
édifices spéciaux, et que le baptême est donné par les prêtres, en dehors
des fêtes de Pâques, de la Pentecôte ou de Noël. C'est précisément la date
de ces fonts baptismaux les plus anciens qui nous porte à croire qu'alors
(au XI<sup>e</sup> siècle) cette coutume s'était définitivement introduite en France.
Comme il ne s'agissait plus de baptiser des païens convertis, mais des
enfants nouveau-nés, ces fonts sont d'une petite dimension et ne diffèrent
de ceux que l'on fait aujourd'hui que par leur forme. Il n'est pas besoin,
en effet, d'une cuve bien grande pour immerger un nouveau-né. En
souvenir des baptistères, c'est-à dire des édifices uniquement destinés à
contenir la cuve baptismale, on observe que les fonts disposés dans
l'église étaient généralement couverts d'un édicule (1)<span id="note9"></span>[[#footnote9|<sup>9</sup>]].
Quelquefois ces
fonts étaient des cuves antiques, dépouilles de monuments romains. Le
P. Du Breul<span id="note10"></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]] prétend que la cuve de porphyre rouge que l'on voyait, de
son temps, dans l'église abbatiale de Saint-Denis, derrière les
châsses des
martyrs, et qui avait été prise par Dagobert à l'église de
Saint-Hilaire de
Poitiers, servait de fonts baptismaux. Nous n'avons point à nous occuper
des baptistères ni des bassins qu'ils protégeaient, puisque ces monuments
sont antérieurs à la période de l'art que nous étudions; les fonts baptismaux
seuls doivent trouver place ici. Beaucoup de ces cuves, dès l'époque
où elles furent en usage, étaient en métal, et consistaient en une large
capsule enfermée et maintenue dans un cercle ou un châssis porté sur
des colonnettes. Cette disposition paraît avoir été suivie souvent, lors
même que les fonts étaient taillés dans un bloc de pierre.
</div>
[[Image:Fonts.baptsimaux.XIe.siecle.png|center]]
<div class="text">
Ainsi l'on voit, dans l'église de Saint-Pierre, à Montdidier, une cuve
baptismale de la fin du XI<sup>e</sup> siècle, qui présente cette disposition (2). Dans
la crypte de l'église Notre-Dame de Chartres, il existe encore une cuve
en pierre, du XII<sup>e</sup> siècle, taillée de façon à figurer un vase inscrit dans un
châssis porté sur des colonnettes. Cette tradition persiste encore pendant
le XIII<sup>e</sup> siècle, ainsi que le démontre la fig. 3, copiée sur une cuve de
l'église de Ver (canton de Sains, Picardie)<span id="note11"></span>[[#footnote11|<sup>11</sup>]].
</div>
[[Image:Fonts.baptismaux.eglise.Montdidier.png|center]]
 
[[Image:Fonts.baptismaux.eglise.Ver.png|center]]
<div class="text">
Souvent les fonts baptismaux du XII<sup>e</sup> siècle sont de forme barlongue,
afin probablement de permettre de coucher et d'immerger entièrement
l'enfant que l'on baptisait. <span id="Amiens60">Il existe une cuve baptismale de cette forme et
de ce temps dans la cathédrale d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Amiens|Amiens]]: c'est une grande auge de
0,60 c. de large sur une longueur de 1<sup>m</sup>,60 environ et une profondeur de
0,50 c. Elle est fort simple; aux quatre angles seulement sont sculptées
les figures des quatre évangélistes, en demi-bosse et de petite dimension.
Les pieds qui la supportent datent du XIII<sup>e</sup> siècle.
</div>
[[Image:Fonts.baptismaux.eglise.Thouveil.png|center]]
<div class="text">
Nous donnons (4) une petite cuve de ce genre qui provient de l'église de
Thouveil (Maine-et-Loire). Elle date du XI<sup>e</sup> siècle. <span id=Limay>L'église de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes L#Limay|Limay]], près
Mantes, possède des fonts baptismaux du commencement du XIII<sup>e</sup> siècle
dont la forme se rapproche encore de celle-ci, mais qui sont assez richement
sculptés. Cette cuve, reproduite dans l'ouvrage de M. Gailhabaud<span id="note12"></span>[[#footnote12|<sup>12</sup>]],
est de
forme ovale à l'intérieur, dodécagone allongé à l'extérieur; deux des
côtés parallèles au grand axe présentent une légère saillie réservée pour
mieux détacher les angles du prisme qui sur ce point eussent été trop
mousses. Un beau cordon de feuilles orne le bord supérieur; la partie
intermédiaire est occupée par douze rosaces parmi lesquelles se trouvent
sculptés un agneau pascal, une croix et une tête de bœuf. Le socle en
retraite présente une suite de petites arcatures. Le pavage autour de ces
fonts offre une particularité assez remarquable: ce sont huit disques de
pierres grises incrustées au nu des dalles, et qui semblent marquer les
places des personnes qui doivent entourer la cuve au moment du baptême.
Une feuillure a été ménagée sur le bord de la cuve pour recevoir un
couvercle; c'est qu'en effet les cuves baptismales, d'après les décrets des
conciles, devaient être couvertes dès une époque fort ancienne, comme
elles le sont encore aujourd'hui.<span id=Cluny>
</div>
[[Image:Fonts.baptismaux.eglise.Cluny.png|center]]
<div class="text">
Les fonts baptismaux de l'église paroissiale de la ville de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]
méritent d'être signalés: taillés dans un bloc de pierre, ils affectent la
forme d'une cuve hémisphérique à l'intérieur, et sont décorés à l'extérieur
par quatre colonnettes supportant quatre têtes, entre lesquelles règne une
frise de feuillages de lierre d'une bonne sculpture (5). Les quatre petits
repos qui portent les têtes avaient une utilité et servaient probablement à
poser le sel, l'huile et les flambeaux. En A, nous donnons le plan de cette
cuve; en B, sa coupe. Elle date du milieu du XIII<sup>e</sup> siècle.
 
Les cuves baptismales du moyen âge sont autant variées par la forme
que par la matière. La façon dont elles sont décorées permet de supposer
qu'une grande liberté était laissée aux artistes. Ces cuves sont à pans ou
circulaires et même carrées, lobées, ovales, creusées à fond de cuve ou
en cuvette; leurs parois sont ornées de feuillages, de simples moulures,
de figures ou de compartiments géométriques; elles sont taillées dans de
la pierre ou du marbre, coulées en bronze ou en plomb. Leurs couvercles
se composent de châssis de bois, de lames de métal, ou sont richement
ornés en forme de cônes ou de dais, et ne peuvent être enlevés alors qu'au
moyen de potences ou de petites grues à demeure. Il n'est pas besoin
de dire que les fonts baptismaux en bronze, antérieurs à la fin du dernier
siècle, ont été fondus en France; on en voit encore quelques-uns en
Italie, en Allemagne et en Belgique<span id="note13"></span>[[#footnote13|<sup>13</sup>]]. <span id=Hildesheim>Les fonts de la cathédrale de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes H#Hildesheim|Hildesheim]] sont particulièrement remarquables. La cuve, dit M. de
Caumont<span id="note14"></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]] auquel nous empruntons cette description, «repose sur quatre
personnages ayant chacun un genou en terre et tenant une urne dont
l'eau se répand sur le pavé: ce sont les figures emblématiques des
quatre fleuves du Paradis; et sur le cercle qui porte sur leurs épaules,
on lit l'inscription suivante, expliquant le rapport symbolique de
chacun de ces fleuves avec la prudence, la tempérance, le courage et la
justice:
</div>
<center>
† TEMPERIEM. GEON. TERRE. DESIGNAT. HIATVS.<br>
<br>
† EST. VELOX. TIGRIS. QVO. FORTIS. SIGNIFICATVR.<br>
<br>
† FRVGIFER. EVFRATES. EST. JVSTITIA. QVE. NOTATVS.<br>
<br>
† OSMVTANS. PRISON. EST. PRVDENTI. SIMILATVS.»<br>
</center>
<div class="text">
La cuve est couverte de quatre bas-reliefs représentant le passage du
Jourdain par les Israélites sous la conduite de Josué, le passage de la mer
Rouge, le baptême de Jésus-Christ, la Vierge et l'enfant Jésus, devant
lesquels est l'évêque donateur Wilherms. Au-dessus des quatre fleuves
sont huit médaillons représentant la <i>Prudence</i> et <i>Isaïe</i>, la <i>Tempérance</i> et
<i>Jérémie</i>, le <i>Courage</i> et <i>Daniel</i>, la <i>Justice</i> et <i>Ézéchiel</i>. Au-dessus se
voient les signes des évangélistes. Le couvercle conique est également
décoré de bas-reliefs. <span id=Nuremberg>Ces fonts, de la seconde moitié du XIII<sup>e</sup>
siècle, sont
peut-être les plus beaux qui existent et les mieux composés par le choix
des sujets accompagnés d'inscriptions. Nous citerons aussi les fonts en
bronze de l'église de Saint-Sébald à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Nuremberg|Nuremberg]], qui datent de la fin du
XV<sup>e</sup> siècle. Autour du pied sont posés les quatre évangélistes,
ronde-bosse,
et autour de la cuve les douze apôtres en bas-relief dans une arcature
d'un travail délicat.
 
<span id=Berneuil>À défaut de ces monuments précieux par le travail et la matière, nous
ne trouvons plus en France que des fonts de peu de valeur. L'église de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Berneuil|Berneuil]] (arrondissement de Doullens) contient des fonts qui présentent
un certain intérêt. La cuve est en plomb et date du XII<sup>e</sup> siècle (6); autour
sont disposées seize niches alternativement garnies de figures en demi-relief et d'ornements. Cette cuve repose sur un socle en pierre, à huit
pans, d'une époque plus récente. L'ancien couvercle (en plomb probablement
et de forme conique) a été remplacé par un chapeau de menuiserie
du XVI<sup>e</sup> siècle.
</div>
[[Image:Fonts.baptismaux.eglise.Berneuil.png|center]]
<div class="text">
On voit, dans l'église de Lombez (Gers), une petite cuve baptismale en
plomb de forme cylindrique, divisée en deux zones: la zone supérieure
représente une chasse, celle inférieure seize figures dans des
<i>quatre-feuilles</i>
(7). Le même modèle a servi cinq fois pour la zone supérieure,
et dans la zone inférieure les seize petites figures qui représentent des
ordres religieux sont obtenues au moyen de quatre modèles seulement.
</div>
[[Image:Fonts.baptismaux.eglise.Lombez.png|center]]
<div class="text">
Ces sortes de cuves ne demandaient donc pas de grands frais de fabrication;
les fondeurs ou potiers d'étain qui les vendaient les composaient
avec des modèles conservés en magasin: ainsi, dans l'exemple que nous
donnons ici, le sujet de chasse est évidemment d'une époque antérieure
aux petites figurines et aux <i>quatre-feuilles</i> de la zone inférieure, qui
datent de la seconde moitié du XIII<sup>e</sup> siècle. Un orifice A pratiqué au
milieu du fond plat de la cuve sert à la vider.
 
À Visme (Somme), une cuve de même dimension en plomb, mais à
huit pans, présente, sur sa paroi externe, seize arcatures qui autrefois
étaient remplies de figurines en ronde-bosse rapportées sur des
culs-de-lampe<span id="note15"></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]].
Ces fonts reposent sur une table de pierre portée sur quatre
colonnettes, du commencement du XIII<sup>e</sup> siècle; la cuve est du XV<sup>e</sup>.
 
Quant aux fonts baptismaux du moyen âge dont les couvercles étaient
mus au moyen de grues ou de potences en fer, on en voit de très-beaux
à Hal, à Saint-Pierre de Louvain (Belgique), à Sainte-Colombe de Cologne.
Ces monuments étant fort bien gravés dans l'ouvrage de M.
Gailhabaud<span id="note16"></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]],
il nous semble inutile de nous étendre sur leur composition. D'ailleurs
leur style est étranger à l'art français.
 
Quelquefois, sur les parois intérieures des cuves baptismales, sont
sculptés des poissons, des coquilles, des grenouilles. On voit, dans
l'église Saint-Sauveur de Dinan (Bretagne), des fonts baptismaux du
XII<sup>e</sup> siècle qui se composent d'une sorte de coupe, portée par quatre
figures très-mutilées et d'un travail grossier. L'intérieur de la cuve, taillé
en cratère, est orné de godrons en creux et de deux poissons sculptés
dans la masse.
 
<span id=Langres>Nous terminerons cet article en donnant les fonts baptismaux en pierre,
d'une ornementation singulière, qui sont déposés près de la porte de la
cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes L#Langres|Langres]] (8): ils datent de la fin du XIII<sup>e</sup> siècle.
</div>
[[Image:Fonts.baptismaux.cathedrale.Langres.png|center]]
<div class="text">
On se servait aussi, pendant le moyen âge, de cuves précieuses,
apportées d'Orient, pour baptiser les enfants. Chacun a pu voir, au
musée des Souverains, à Paris, la belle cuve de travail persan dans
laquelle on prétend qu'ont été baptisés les enfants de saint Louis.
</div>
<center>
«Isnelement fist un fonz aprester,<br>
En une cuve qui fu de marbre cler,<br>
Qui vint d'Arrabe en Orenge par mer.<br>
El fonz le metent: quant l'ont fet enz entrer,<br>
Se 'l baptiza li vesques Aymer<span id="note17"></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]].»<br>
</center>
<div class="text">
Lorsque l'on renonça aux baptistères, on plaça cependant les fonts
baptismaux dans une chapelle fermée, autant que faire se pouvait.
Aujourd'hui, les fonts doivent être non-seulement couverts, mais dans
un lieu séparé de la foule des fidèles par une clôture.
 
<br><br>
----
 
<span id="footnote1">[[#note1|1]] : Saint-Luc. <i>Actes</i>, ch. 2 et 4.
 
<span id="footnote2">[[#note2|2]] : Arcudius. <i>De Sacram</i>. LI.
 
<span id="footnote3">[[#note3|3]] : L. III, Épist. XLI.
 
<span id="footnote4">[[#note4|4]] : C. VI.
 
<span id="footnote5">[[#note5|5]] : <i>Des Superstitions</i>, t. II, ch. XII.
 
<span id="footnote6">[[#note6|6]] : Primum omnes docebant, et omnes baptizabant quibuscumque
diebus vel temporibus
fuisset occasio (<i>Auctor sub nomine Ambrosii, in Epist. ad Ephes.</i>, cap. IV).
Voy. Guillaume Durand, trad., édit. de M. Barthélemy. Notes, t. IV,
p. 430 et suiv.
 
<span id="footnote7">[[#note7|7]] : Lettre de Saint-Avit, évêque de Vienne, à Clovis.
 
<span id="footnote8">[[#note8|8]] : Il existe un baptistère à côté de la basilique de
Saint-Jean-de-Latran à Rome;
on a depuis peu découvert celui qui était proche de l'ancienne cathédrale de Marseille,
du V<sup>e</sup> siècle. On voit encore ceux des cathédrales d'Aix en Provence et de
Fréjus. L'édifice placé sous le vocable de saint Jean, à Poitiers, paraît avoir servi de
baptistère pendant les V<sup>e</sup> et VI<sup>e</sup> siècles.
 
<span id="footnote9">[[#note9|9]] : Ivoire du XI<sup>e</sup> siècle. Collect. de l'auteur.
 
<span id="footnote10">[[#note10|10]] : <i>Le Théât. des Antiq. de Paris</i>, 1622. L. IV, p. 1103.
 
<span id="footnote11">[[#note11|11]] : Nous devons ces dessins à l'obligeance de M. Duthoit, d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Amiens|Amiens]].
 
<span id="footnote12">[[#note12|12]] : <i>L'Architecture et les arts qui en dépendent</i>. t. IV.
 
<span id="footnote13">[[#note13|13]] : Voy. l'<i>Architecture et les arts qui en dépendent</i>,
t. IV. M. Gailhabaud.
 
<span id="footnote14">[[#note14|14]] : <i>Bulletin monum.</i>, t, XX, p. 299.
 
<span id="footnote15">[[#note15|15]] : Ces figurines ont été enlevées.
 
<span id="footnote16">[[#note16|16]] : <i>L'Architecture et les arts qui en dépendent</i>, t.
IV.
 
<span id="footnote17">[[#note17|17]] : <i>Guillaume d'Orange</i>. Chanson de geste des XI<sup>e</sup> et
XII<sup>e</sup> siècles, vers 7584, et suiv.
Baptême de Renouerd.