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=== COUPOLE ===
s. f. Voûte hémisphérique, ou engendrée par deux courbes
se coupant au sommet, ou par une demi-ellipse posée sur plan circulaire
ou polygonal, soutenue sur quatre arcs doubleaux ou sur des murs pleins.
Le mot <i>coupole</i> n'est employé que depuis l'invasion de l'architecture
italienne aux XVI<sup>e</sup> et XVII<sup>e</sup> siècles; c'est le mot italien <i>cupola</i> francisé. Les
Romains, dès le temps de la République, avaient élevé des coupoles sur
des murs circulaires ou formant un assez grand nombre de pans. Mais ce
fut à Byzance que furent érigées par les empereurs les premières coupoles
posées sur pendentifs. Il est peu croyable que la célèbre coupole de
Sainte-Sophie ait été la première construction tentée en ce genre. Le
coup d'essai eût été bien hardi, puisque cette coupole est d'un diamètre
supérieur à toutes les autres voûtes sur pendentifs qui existent. L'idée
d'élever une coupole sur pendentifs vint-elle naturellement aux architectes
byzantins à la suite d'essais, ou leur fut-elle suggérée par l'étude de
monuments orientaux inconnus aujourd'hui? c'est ce que nous n'entreprendrons
pas de décider. Il est certain (et c'est à quoi nous devons nous
arrêter dans cet article) que la coupole byzantine fut, pour les architectes
des premiers siècles du moyen âge, un type qu'ils cherchèrent à imiter
en Occident. Sous Charlemagne, on éleva celle d'Aix-la-Chapelle à l'instar
de la coupole de Saint-Vital de Ravennes; mais dans ces deux exemples
les
</div>
[[Image:Plan.coupole.chapelle.Saint.Ferreol.png|center]]
 
[[Image:Coupole.chapelle.Saint.Ferreol.png|center]]
<div class="text">
<br>
pendentifs n'apparaissent pas et les calottes portent de fond. À Venise,
à la fin du X<sup>e</sup> siècle, on construisait sur pendentifs les coupoles de l'église
de Saint-Marc, et cet édifice était copié peu après à Périgueux (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 1, Architecture religieuse|Architecture Religieuse]], fig. 4 et 5). Cependant, avant cette époque, des
essais de voûtes sur pendentifs avaient été tentés en Occident. Il existe, à
la pointe orientale de l'île de Saint-Honorat, sur les côtes de la Méditerranée,
une petite église dont la construction paraît remonter au VII<sup>e</sup> ou
VIII<sup>e</sup> siècle: c'est la chapelle de Saint-Ferréol; en voici le plan (1) et
l'élévation extérieure du côté de l'entrée (2). Il est difficile d'imaginer
une construction plus barbare. En examinant le plan, on voit, en A, la
projection horizontale d'une petite coupole à base circulaire; or les
espaces B ne forment point un berceau, comme on pourrait le croire,
mais des pendentifs gauches, de manière à trouver une section horizontale
pour la coupole A. Le constructeur a simplement fait gauchir les
rangs d'un berceau pour arriver à ce résultat, ce qui lui a donné un
appareil tout à fait étrange.
</div>
[[Image:Coupole.chapelle.Saint.Ferreol.2.png|center]]
 
[[Image:Coupe.coupole.chapelle.Saint.Ferreol.png|center]]
<div class="text">
La vue intérieure de la chapelle (3) fait connaître la disposition des
rangs de moellons qui forment les pendentifs et la petite coupole presque
conique qui les surmonte. Si nous faisons une coupe sur la ligne CD du
plan (4), nous voyons, en effet, que la coupole n'est pas une calotte
hémisphérique ou elliptique, mais un cône curviligne. Nous ne croyons
pas qu'il existe en Occident une coupole plus ancienne que celle de
l'église de Saint-Ferréol. Et cet exemple, qui probablement n'était pas le
seul, indiquerait que les architectes des premiers temps de l'art roman
étaient fort préoccupés de l'idée d'élever des coupoles sur pendentifs: car,
à coup sûr, il était vingt procédés plus simples pour voûter la travée
principale de cette chapelle, sans qu'il y eût nécessité de recourir à ce
moyen. Il y avait là évidemment l'idée d'imiter ces constructions byzantines
qui alors passaient pour les chefs-d'œuvre de l'art de
l'architecture<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]].
 
Les coupoles de l'église abbatiale de Saint-Front de Périgueux peuvent
être considérées toutefois comme les premières dont la construction ait
exercé une influence considérable sur l'architecture occidentale. Ces
coupoles, au nombre de cinq, égales en diamètre et en élévation, à base
circulaire, sont établies sur pendentifs; mais ces pendentifs ne sont pas
appareillés comme il convient: les lits des assises sont horizontaux, au
lieu d'être normaux à leur courbe génératrice; ce sont de véritables
encorbellements qui ne se soutiennent que par l'adhérence des mortiers
et par leur forme sphéroïdale. Il est évident ainsi que l'architecte de
Saint-Front a imité la forme d'une construction étrangère, sans se rendre
compte de son principe, et ce fait seul tendrait à détruire l'opinion émise
par notre savant ami, M. de Verneilh, savoir: que l'église actuelle de
Saint-Front aurait été élevée par un artiste venu des bords de l'Adriatique<span id="note2"></span>[[#footnote2|<sup>2</sup>]].
Nous venons de voir, dans l'exemple précédent, que le constructeur
de la petite église de Saint-Ferréol, voulant faire des pendentifs, n'a
trouvé d'autre moyen, pour leur donner une courbure à peu près convenable,
que d'incliner les rangs de moellons sur les reins des arcs
doubleaux, c'est-à-dire de superposer des rangs de voussoirs, tant bien
que mal, en les avançant les uns sur les autres, et de les enchevêtrer de
la façon la plus grossière au point de jonction. En construction, comme
en toute chose qui demande à la fois du calcul et de l'expérience, il ne
faut jamais supposer que les moyens les plus simples soient adoptés les
premiers; c'est le contraire qui a lieu. Le principe de construction des
pendentifs, une fois connu, semble très-naturel; mais il dut paraître, aux
yeux d'artistes barbares, un véritable tour de force. Il ne fut jamais
compris par les architectes romans, et si nous possédons en France
quelques coupoles portées sur pendentifs, avant l'ère gothique,
ceux-ci
ne sont qu'une apparence, non un système de construction compris et
pratiqué. D'ailleurs, les coupoles portant de fond ou sur pendentifs qui
existent en Orient, celles de Saint-Marc de Venise, sont construites ou en
brique, ou en petits moellons de tuf, ou en béton composé de pierres
légères et de mortier; il n'y a pas à proprement parler d'appareil. Ces
voûtes sont généralement un moulage sur forme ou une concrétion de
matériaux irréguliers rendus adhérents les uns aux autres par le mortier.
Encore aujourd'hui, en Orient, les maçons, pour fermer une coupole,
n'établissent pas de cintres en charpente; ils se contentent d'une tige de
bois, attachée au centre de la coupole, et qu'ils manœuvrent en tous
sens, en montant la maçonnerie suivant le rayon donné par cette tige,
comme un pigeonnage. En Occident, malgré les traditions romaines, la
construction d'appareil avait remplacé la construction en blocages et en
briques. Il fallait donc appareiller les pendentifs... Où trouver des
pendentifs appareillés en pierre? Les coupoles de Saint-Marc de Venise
sont en brique, et les pendentifs se composent, sous la mosaïque, d'arcs
de décharge aussi en brique, bandés les uns sur les autres au moyen d'une
forme ou, ce qui est plus vraisemblable, d'une tige, dont l'une des
extrémités était attachée au centre de la sphère génératrice de ces
pendentifs, ainsi que le fait voir la fig. 5. Nous ne savons pas si les
pendentifs de la coupole de Sainte-Sophie de Constantinople sont ainsi
construits; c'est probable, car cela est conforme aux traditions romaines.
Si cela est, les pendentifs appareillés en pierre, c'est-à-dire dont les lits
des assises sont normaux à la courbe sphérique génératrice, sont une
invention très-moderne, qui ne remonte pas au delà du XVI<sup>e</sup> siècle, et les
pendentifs des premiers siècles du moyen âge ne sont que des
encorbellements
ou des arcs superposés suivant un sphéroïde. Ces observations
techniques ont plus d'importance qu'on ne croit souvent, car elles aident
à expliquer des transformations, des influences, dont on ne saurait se
rendre un compte exact, si on les néglige.
</div>
[[Image:Coupole.Saint.Marc.Venise.png|center]]
<div class="text">
Il est fort étrange que les Romains occidentaux n'aient pas trouvé la
coupole sur pendentifs, ou, s'ils l'ont trouvée, qu'il ne nous en reste
aucune trace; car ils avaient fait pénétrer des voûtes en berceau cylindriques
dans des sphères, et les pendentifs ne sont pas autre chose que
les triangles curvilignes de la sphère laissés entre ces pénétrations.
Cependant la coupole de Sainte-Sophie, celles de Saint-Marc de Venise et
celles de Saint-Front de Périgueux ne sont pas seulement des sphéroïdes
pénétrés par des cylindres. Il y a d'abord, sur les quatre piliers, un
premier sphéroïde, lequel est pénétré; puis, au-dessus des pénétrations,
une seconde portion de sphère dont le centre est surhaussé. C'est là ce
qui distingue nettement la coupole byzantine de la coupole romaine.
Pour faire comprendre par une figure notre définition: soit (6), en A, la
projection horizontale d'une coupole posée sur quatre piles et quatre arcs
doubleaux. La coupe sur l'axe CD de cette coupole donnera en projection
verticale le profil E, mais la coupe sur la diagonale GH donnera le profil
rabattu I. C'est d'après ce principe qu'ont été tracées les coupoles de
Saint-Front de Périgueux. Les quatre arcs doubleaux étant composés de
courbes brisées, les constructeurs ont été entraînés à tracer le premier
sphéroïde pénétré par ces arcs au moyen de deux traits de compas
GK, HK. La section horizontale de ce premier sphéroïde a été faite en L,
et un bandeau saillant a été posé à ce niveau pour porter les faux cintres
destinés à construire la coupole. Cette coupole elle-même n'est pas une
demi-sphère, mais est obtenue au moyen de deux courbes.
Régulièrement,
les pendentifs devraient être appareillés, en coupe suivant la
diagonale, conformément au tracé M, c'est-à-dire présenter des rangs de
claveaux dont les lits seraient normaux à la courbe HK, avec crossettes à
la queue; les constructeurs de Saint-Front n'ont pas pris cette peine, et ils
se sont contentés de poser les assises des pendentifs en encorbellement
conformément au tracé N. Grâce à la courbure des pendentifs, ces rangs
de pierre en encorbellement ne basculent pas; mais ils peuvent écraser la
pointe du triangle et se détacher des arcs doubleaux tout d'une pièce, ce
qui a eu lieu. Quant à la coupole proprement dite, elle se compose d'une
sorte de tambour O, composé d'assises horizontales et d'une calotte
surmontée d'un dallage avec charge au sommet. À Saint-Front, les arcs
doubleaux sont peu épais et leurs faces sont verticales, les pendentifs ne
commençant à prendre leur courbure que sur l'extrados de ces arcs.
Bientôt, cependant, les constructeurs pensèrent, non sans raisons, que
ces arcs doubleaux supportant une charge énorme, il était nécessaire de
donner à leurs claveaux beaucoup de queue; mais pour ne pas élever
</div>
[[Image:Schema.coupole.Saint.Front.Perigueux.png|center]]
<div class="text">
<br>
démesurément les pendentifs, ou pour ne pas leur donner une trop forte
inclinaison, ils firent participer les claveaux de ces arcs doubleaux au
premier sphéroïde. Puis, embarrassés de savoir comment arranger les
sommiers des deux arcs doubleaux sur l'angle saillant de la pile, ils
voulurent les dégager l'un de l'autre le plus tôt possible; à cet effet, ils
abaissèrent les centres de ces arcs doubleaux au-dessous du niveau de
leurs naissances et inclinèrent ainsi leurs courbes dès les sommiers. Dans
l'église de Souillac, dont la construction est postérieure à celle de Saint-Front,
les architectes ont déjà adopté ces modifications. En P, nous
donnons le plan d'un angle de pile de cette église, avec la projection
horizontale des arcs doubleaux et d'un pendentif; en R, la projection
verticale de cet angle, et, en S, la vue perspective.
</div>
[[Image:Coupole.eglise.Montmoreau.png|center]]
<div class="text"><span id=Montmoreau2>
Nous ne voyons plus paraître les coupoles avec pendentifs en dehors
des provinces occidentales pendant l'époque romane, et dans ces contrées
même, à la fin du XI<sup>e</sup> siècle et au commencement du XII<sup>e</sup>, les trompes, les
encorbellements les remplacent fort souvent. Les pendentifs étaient
évidemment une importation qui ne fut pas parfaitement comprise des
constructeurs, et dont l'appareil inspira toujours une certaine défiance
aux architectes, lorsqu'ils eurent à élever de grands édifices. Mais sur les
bords de la Charente on rencontre quantité de petites églises à coupoles
sur pendentifs, bien conçues et bien exécutées. Il suffit d'en présenter un
seul exemple (7), tiré de l'église de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes M#Montmoreau|Montmoreau]], XII<sup>e</sup> siècle. Ici les arcs
doubleaux font partie des pendentifs, et les faces de leurs claveaux gauchissent
pour se conformer à la courbure du sphéroïde inférieur, ainsi
que nous l'avons indiqué plus haut, à propos des coupoles de Souillac.
L'église de la ville de Montbron, située à l'est d'Angoulême, et qui
s'éloigne du pays où la coupole sur pendentifs fut généralement adoptée,
nous montre déjà, non plus une calotte hémisphérique sur la croisée,
mais une coupole à huit pans, portée sur quatre trompes surmontées de
corbeaux en encorbellement (8). Cette méthode fut généralement suivie,
pendant les XI<sup>e</sup> et XII<sup>e</sup> siècles, dans le Limousin, en Auvergne, dans une
partie du Lyonnais, et jusque dans le Nivernais.
</div>
[[Image:Coupole.eglise.Montbron.png|center]]
<div class="text">
<span id=Clermont.Ferrand>La coupole qui couronne le centre de la croisée de l'église de
Notre-Dame-du-Port à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrand|Clermont]] (XI<sup>e</sup> siècle) n'est ni sur plan circulaire, ni sur
plan octogonal, mais participe de ces deux figures. Le constructeur a
tâtonné. Il a commencé par passer du carré à l'octogone par une assise A
(9) posée en gousset; sur cette assise, il a formé comme une espèce de
trompe, puis il a bandé un petit arc B sur des corbeaux. Tout cela ne
formait pas un polygone régulier, mais un octogone à quatre grands
côtés et quatre petits. Sur cette base, il a élevé tant bien que mal une
coupole octogonale irrégulière à angles arrondis, ainsi que le montre le
plan. Cette coupole est parfaitement contre-buttée du côté de la nef par
le berceau de la voûte, dont la clef s'élève jusqu'au-dessus de l'arcature à
jour D, ainsi que l'indique la ligne ponctuée. Mais les berceaux des deux
bras de la croisée sont beaucoup plus bas, et, dans le sens des transsepts,
le constructeur pouvait craindre la poussée de
la coupole. Pour arrêter cette poussée, il n'a rien trouvé de mieux que d'établir deux
demi-berceaux
C, qui prennent naissance sur les arcs E, bandés dans le
prolongement
des murs des collatéraux, et au delà il a pu élever son transsept G.
À première vue, cette construction est singulière, compliquée, surtout en
se reportant à l'époque où elle a été faite (le XI<sup>e</sup> siècle); on se demande où
les Auvergnats ont été prendre les exemples qui leur ont servi de modèles.
</div>
[[Image:Coupole.Notre.Dame.du.Port.Clermont.png|center]]
<div class="text">
Nous sommes peu disposés à admettre les systèmes absolus, lorsqu'il
s'agit de l'histoire des arts, et nous croyons qu'à toutes les époques, les
hommes qui s'occupent de travaux de l'intelligence subissent des
influences très-diverses, en contradiction les unes avec les autres, et que
ce qui nous paraît à nous, souvent, remplir les conditions d'unité de style
et de conception, à cause de la distance qui nous sépare de ces temps,
n'est qu'un mélange d'éléments disparates. Il en est de même des œuvres
d'art comme de ces animaux de ménagerie que l'on ne voit qu'à de rares
intervalles et en petit nombre: ceux d'une même espèce paraissent se
ressembler tous; mais si on les réunit, si on vit au milieu d'eux, on arrive
bientôt à distinguer les individualités, à trouver à chacun d'eux une
physionomie particulière. Si l'on vous amène cent nègres du Sennaar,
vous ne sauriez le premier jour les désigner séparément; mais si vous
restez parmi eux, vous trouverez bientôt qu'entre deux nègres il y a
autant de différences de physionomie, de port, de gestes, qu'entre deux
blancs; vous trouverez entre le père et le fils des rapports, des ressemblances.
Eh bien! le même phénomène se produit (qu'on nous passe la
comparaison) quand il s'agit de monuments d'art fort éloignés de nous
par le goût qui les a fait élever, ou l'espace de temps qui nous en sépare.
 
Analysons cette église de Notre-Dame-du-Port, l'un des plus intéressants
monuments de la France, et nous allons trouver ses origines
très-diverses,
bien que ce petit monument ait pour nous aujourd'hui un caractère
d'unité apparente. Le plan (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 1, Architecture religieuse|Architecture Religieuse]], fig. 9) est celui
d'une basilique romaine, avec collatéral derrière le sanctuaire et quatre
chapelles absidales: or, au XI<sup>e</sup> siècle, les architectes n'avaient guère, pour
se guider, que les traditions romaines et les arts d'Orient. L'église de
Sainte-Sophie de Constantinople était, pour ces artistes, un type, une
œuvre incomparable, le suprême effort de l'intelligence humaine. Depuis
la renaissance des arts sous Charlemagne, on ne croyait pouvoir mieux
faire, sur une bonne partie du continent européen, que de se rapprocher
des types byzantins, ou tout au moins de s'en inspirer. Eh bien! si nous
examinons les coupes de l'église de Sainte-Sophie, nous voyons que la
grande coupole centrale est contre-buttée, dans le sens longitudinal, par
deux demi-coupoles ou quarts de sphère, et que, dans l'autre sens, c'est-à-dire
des bras de croix correspondant aux transsepts de nos églises, cette
coupole est contre-buttée par une suite d'arcs-boutants qui viennent
l'enserrer, absolument comme les demi-berceaux de l'humble église de
Notre-Dame-du-Port enserrent sa petite coupole. Sous la coupole de
Sainte-Sophie, comme sous celle de Notre-Dame-du-Port de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrand|Clermont]],
nous voyons les murs latéraux percés d'arcatures. À Sainte-Sophie, cette
arcature est une ordonnance d'architecture d'une grande richesse; à
Notre-Dame-du-Port, ce sont trois modestes arcades supportées par deux
petites colonnes. Au fond, le principe est le même, et il faut dire, à la
louange de l'architecte auvergnat, que, tout en s'inspirant du principe de
construction d'un édifice immense, il a su s'approprier à l'échelle
de sa
modeste église, et ne pas reproduire en petit des formes convenables à
une vaste construction. La coupole de l'église de Notre-Dame-du-Port
n'est pas portée sur pendentifs, comme celle de Sainte-Sophie, cela est
vrai; mais nous venons de voir précédemment que les architectes
occidentaux,
même en appliquant ce système de construction, n'en avaient
jamais compris 1e mécanisme. L'école auvergnate du XI<sup>e</sup> siècle avait ses
méthodes, était fort avancée dans la voie des arts; elle avait scrupuleusement
conservé quelques restes des traditions romaines; elle ne faisait
rien (la bonne conservation des édifices qu'elle a élevés en fait foi) qu'en
parfaite connaissance de cause, et, ne comprenant pas probablement le
système de construction des pendentifs, elle préférait employer des
moyens pratiques à elle connus et dont elle était sûre; ce qui
n'empêchait
pas d'ailleurs ses architectes de prendre à l'Orient ce que leur
intelligence leur permettait de saisir facilement. Pour résumer, nous
pensons qu'on peut voir dans l'église de Notre-Dame-du-Port un plan de
basilique romaine, sur la croisée et les deux bras duquel on a élevé une
construction qui présente tous les éléments constituant la bâtisse de
Sainte-Sophie. D'où l'on peut conclure que dans ces églises romanes du
centre de la France l'influence byzantine est au moins aussi marquée que
dans l'église de Saint-Front, qui, à tout prendre, est une imitation de
Saint-Marc de Venise, qui elle-même était une copie d'un édifice byzantin
dont on ne trouve plus trace, plutôt qu'une imitation de l'église de
Sainte-Sophie. Nous pensons donc que les coupoles, en Occident, ont
leur origine dans l'architecture orientale, celles de l'ouest comme celles
du centre ou celles du Rhin et de l'Allemagne, et que si l'on veut trouver
quelque part une architecture romane locale, ce n'est que dans les provinces
du nord, dans l'Île-de-France et la Normandie qu'il la faut chercher. Certainement, les pendentifs ont une importance majeure; mais
n'existe-t-il, dans l'ancien empire d'Orient, que des coupoles sur pendentifs?
Des églises grecques, quantité de petits monuments de Géorgie, de
Syrie, ont des coupoles sans pendentifs portées sur des trompes, des arcs,
des niches ou des tambours; sont-elles moins byzantines que l'église de
Sainte-Sophie? Et est-ce bien raisonner que de dire: «Ce qui distingue
la coupole byzantine des autres coupoles, ce sont les pendentifs; donc,
toutes les coupoles portées autrement que sur pendentifs sont étrangères
à l'influence byzantine.» C'est «étrangères à l'influence de
Sainte-Sophie
ou de Saint-Marc de Venise» qu'il faudrait dire, mais non à l'influence
byzantine; et encore, nous venons de faire pressentir, du moins nous le
croyons, que, bien que la coupole de l'église de Notre-Dame-du-Port ne
soit pas sur pendentifs, elle pourrait être fille de celle de
Sainte-Sophie. On
l'a dit déjà: quand il s'agit de reconnaître les influences qui agissent sur
le développement des arts, surtout après l'antiquité grecque, après les
Romains et les Byzantins, c'est-à-dire en face d'une masse considérable
de traditions, il est prudent d'analyser les productions du moyen âge
avec le plus grand soin, et de ne pas se presser d'adopter ou d'exclure
telles ou telles de ces influences, car elles agissent à peu près toutes, au
moins pendant la période romane.
 
Les coupoles, puisque nous sommes sur ce chapitre, nous fournissent la
preuve de la force de ces traditions accumulées même en dépit de ceux
qui les subissent. Ainsi, nous avons fait voir, dans plusieurs des articles du
<i>Dictionnaire</i>, et particulièrement dans l'article [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 4, Construction|Construction]], comment les
architectes de l'époque romane primitive s'étaient efforcés de poser des
voûtes sur le plan de la basilique romaine, comment ils y étaient arrivés
après bien des tentatives infructueuses. Ce problème résolu (et résolu, il
faut bien le reconnaître, par des architectes occidentaux), les plans se modifièrent
peu dans leurs dispositions générales, mais le mode de voûter les
nefs fit des progrès rapides jusqu'à l'époque gothique. La tradition romaine
du plan persista. Survient, au milieu de ce travail des constructeurs, l'influence
de la coupole; les architectes occidentaux qui veulent se
soumettre
à cette influence vont nécessairement modifier le plan romain? Point!
ils le conservent et juchent les coupoles sur la croisée de leurs basiliques. À
Pise, au XII<sup>e</sup> siècle, nous voyons des constructeurs conserver les dispositions
romaines de la basilique, couvrir les nefs d'une charpente en même
temps qu'ils élèvent une coupole sur le transsept. C'était cependant poser
un monument voûté sur un monument commencé de manière à ne pas
l'être; c'était superposer deux édifices, comme si on voulait à la fois
conserver la trace de toutes les influences opposées auxquelles on obéissait.
De notre temps, M. Quatremère de Quincy dit avec raison, dans son
<i>Dictionnaire historique d'Architecture</i><span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]]: «Nous ne pouvons nous empêcher
de faire regarder la sur-imposition des <i>coupoles</i> modernes au
centre des nefs d'une grande église, et vues surtout en dehors, comme
une véritable superfétation et un pléonasme architectural. Dans le fait,
si c'est de loin, et vues en dehors d'une ville, que ces masses
pyramidales produisent d'agréables effets, on est contraint d'avouer que, vues
de près, elles ne font naître d'autre idée que celle d'un édifice monté
sur un autre, souvent sans rien qui les réunisse et surtout qui les
nécessite. Ajoutons qu'à l'intérieur on ne saurait y voir qu'une duplicité
de motifs, de forme, d'ensemble et d'effet.» Ainsi, huit ou neuf siècles
après que deux traditions opposées ont exercé une influence sur l'architecture,
voici encore un auteur qui, sans d'ailleurs rendre compte de ces
origines diverses, en signale le désaccord, reconnaît deux principes en
présence, deux principes que neuf siècles d'efforts n'ont pu parvenir à
mélanger. Disons cependant que les premiers essais n'ont pas été les
moins bons, et que si la coupole du Panthéon de Paris présente avec le
reste de l'édifice «une duplicité de motifs,» ce que nous admettons
volontiers, si toutefois des <i>motifs</i> peuvent être accusés de <i>duplicité</i>, on n'en
peut dire autant des coupoles de nos jolis édifices romans de l'Angoumois
et du Périgord, lesquelles sont assises sur des constructions disposées dès
la base pour les recevoir, et qui, à l'extérieur comme à l'intérieur, se
relient parfaitement aux parties inférieures.
</div>
[[Image:Plan.coupole.eglise.Notre.Dame.des.Dons.Avignon.png|center]]
<div class="text">
<span id="Avignon4">Mais avançons. Pendant que dans l'ouest de la France nous voyons la
coupole sur pendentifs prendre racine et se développer, que dans les
provinces du centre on cherche à la poser sur des trompes, sur des
encorbellements, sur des corbeaux; en Provence, au commencement du
XII<sup>e</sup> siècle, la coupole couronne aussi les édifices religieux. En Auvergne,
c'est sur le plan de la basilique latine que vient se poser la coupole; en
Provence, c'est sur le plan romain emprunté aux salles des thermes,
composées de travées avec contre-forts intérieurs, sur des plans qui se
rapprochent de l'édifice connu à Rome sous le nom de <i>basilique de
Constantin</i>, que s'implante la coupole. L'église de
Notre-Dame-des-Dons
à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Avignon|Avignon]], quoique mutilée aujourd'hui, nous présente un exemple de
l'invasion de la coupole sur des plans qui n'étaient nullement disposés
pour la recevoir. L'unique nef de l'église de Notre-Dame-des-Dons se
composait de travées barlongues voûtées en berceau sur arcs doubleaux
en tiers-point maintenus par d'énormes contre-forts, entre lesquels
s'ouvrent aujourd'hui des chapelles intérieures. Voici (10) le plan de trois
de ces travées, l'église n'en comportant que six. Sur
l'avant-dernière, au
lieu d'un berceau, huit arcs longitudinaux plein cintre, en encorbellement
les uns sur les autres, reposent sur les deux grands arcs doubleaux,
ainsi que l'indiquent les lignes ponctuées KL sur notre plan, afin d'arriver
au carré parfait ABCD. À l'intérieur de ce carré, quatre trompillons
forment l'octogone. C'est sur cette base que s'élève une petite coupole
dont la calotte hémisphérique porte sur huit colonnes entre lesquelles
s'ouvrent des fenêtres. Nous donnons (11) la coupe de cette construction
sur la ligne transversale EF, coupe qui nous évitera de plus longues
explications. À l'extérieur, cette coupole est un petit édifice octogonal
paraissant reposer sur le dallage dont est composée la couverture, et ne se
reliant d'aucune façon au reste de l'église. À l'église de la Major, à Marseille,
on trouvait une disposition analogue à celle-ci.
</div>
[[Image:Coupe.coupole.eglise.Notre.Dame.des.Dons.Avignon.png|center]]
<div class="text">
<span id="Athènes2"><span id="Worms"></span>Nous devons donc constater ici encore une influence byzantine (car
cette coupole de Notre-Dame-des-Dons rappelle parfaitement certaines
petites coupoles grecques) venant se mêler à des traditions latines. Si nous
nous transportons des bords da Rhône sur les bords du Rhin, nous
allons trouver aussi des monuments du XII<sup>e</sup> siècle dans lesquels la coupole
apparaît, et c'est toujours la coupole byzantine, bien qu'elle ne soit pas
élevée sur pendentifs. Mais, d'abord, faisons une excursion à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Athènes|Athènes]].
L'une des plus grandes églises de cette ville est l'église de
Saint-Nicodème<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]],
dont nous donnons (12) le plan, conforme d'ailleurs à la plupart des plans
grecs. Une seule coupole surmonte le centre de l'édifice. Si nous faisons
une coupe sur la ligne AB, voici (13) le tracé que nous obtenons: quatre
niches, ou plutôt quatre culs-de-four, font passer la construction du plan
carré au plan circulaire qui reçoit la calotte au moyen de tympans gauches,
ou de huit pendentifs à peine sentis qui surmontent les arcs. Là, évidemment,
le constructeur n'a pas osé aborder les quatre pendentifs, et il y a
suppléé par ces quatre niches, qui correspondent aux trompes si
fréquentes
dans nos constructions romanes d'Occident. Eh bien! dans la
cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes W#Worms|Worms]], nous voyons une coupole (celle orientale) construite
d'après ces données (14). La seule différence qu'il y ait entre cette
construction et celle de l'église de Saint-Nicodème d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Athènes|Athènes]], c'est qu'à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes W#Worms|Worms]] la coupole est à huit pans, au lieu d'être hémisphérique; mais
l'artifice employé dans la construction de la coupole de
Saint-Nicodème,
pour arriver du plan octogonal au plan circulaire, ne pouvait être admis
dans la grande église de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes W#Worms|Worms]], où la coupole, au lieu de porter de fond,
porte sur quatre arcs doubleaux; de plus, la construction des huit
tympans
gauches au-dessus des arcs doubleaux et des trompes eût occasionné
des difficultés d'appareil avec lesquelles les architectes du Rhin n'étaient
pas familiers. En examinant cette dernière construction avec quelque
soin, ne voyons-nous pas que le triangle ABC sous l'arc en gousset est un
véritable pendentif par sa forme sinon par son appareil? car les lits des
assises sont horizontaux.
</div>
[[Image:Plan.coupole.eglise.Saint.Nicodeme.Athenes.png|center]]
<div class="text">
De tout ce qui précède, on peut conclure: que, dans l'architecture
romane occidentale, à côté des traditions latines persistantes, on trouve
presque partout une influence byzantine évidente par l'introduction de la
coupole. Mais comment repousser une pareille influence dans le mode de
construction, quand nous la voyons se manifester d'une manière si
impérieuse dans la sculpture et la peinture pendant les XI<sup>e</sup> et XII<sup>e</sup> siècles?
</div>
[[Image:Coupe.coupole.eglise.Saint.Nicodeme.Athenes.png|center]]
 
[[Image:Coupole.cathedrale.Worms.png|center]]
<div class="text">
Cependant, si les architectes de l'Auvergne, de l'ouest, du midi et des
bords du Rhin, adaptaient, tant bien que mal, la coupole orientale à des
édifices latins par leur plan (Saint-Front excepté), ceux qui appartenaient
aux écoles du nord ne se laissèrent pas entraîner à suivre cette mode, au
moins dans leurs constructions: car, pour l'ornementation, la statuaire
et la peinture, ils cherchèrent au contraire à se rapprocher des types
orientaux (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 8, Sculpture|Sculpture ]]). Mais dans les arts,
comme en toute chose de ce monde, il y a des transitions; tel se soumet
franchement à une influence étrangère, tel autre y résiste absolument, un
troisième essaye de se servir de cette influence comme d'un moyen pour
exprimer des idées qui lui appartiennent. Il est en France, précisément
dans la limite séparant les édifices à coupoles de ceux qui n'en comportent
pas, un monument unique, étrange, dans lequel viennent, pour ainsi
dire, se fondre les influences de l'art oriental avec les méthodes de construire
adoptées dans le nord au commencement du XII<sup>e</sup> siècle: c'est
l'église de Loches<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]]. Cette église, qui est à une seule nef, est divisée par
quatre travées à plan carré chacune; sur les deux travées extrêmes s'élèvent
des clochers (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 3, Clocher|Clocher]], fig. 27); mais sur les deux travées intermédiaires,
au lieu de coupoles ou de voûtes d'arêtes, ce sont des pyramides
creuses portées sur des encorbellements qui couvrent la nef (15). On peut,
par la pensée, se rendre compte de l'effet que produit un intérieur voûté
d'une façon aussi étrange. Ces énormes pyramides creuses, obscures à
leur sommet, causent un sentiment de terreur indéfinissable. Les grands
triangles en encorbellement qui leur servent de base ne sont que la
prolongation de quatre des pans de ces pyramides entre les arcs doubleaux
et les formerets. Ici, du moins, la construction est d'accord avec la forme;
car des pyramides creuses, composées d'assises dont les lits sont horizontaux,
constituent une des constructions les plus solides qu'il soit
possible de combiner. Aux coupoles de l'ouest, l'architecte de l'église de
Loches a substitué les pyramides creuses des clochers du XII<sup>e</sup> siècle; il
évitait ainsi les poussées, et il appliquait un mode de construction qui lui
était familier au plan de ces églises si communes en Saintonge, dans
l'Angoumois et le Périgord<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]].
</div>
[[Image:Coupole.eglise.Loches.png|center]]
<div class="text">
La coupole disparaît au moment où l'art gothique se forme; cependant
les provinces dans lesquelles ce mode de voûter les édifices avait été
généralement appliqué ne peuvent se défaire entièrement de son influence,
et nous voyons, dans le Poitou et les provinces de l'ouest, la voûte d'arête
gothique se soumettre encore à cette influence (voy., au mot [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 4, Construction|Construction]],
les exemples présentés depuis la fig. 61 jusqu'à la fig. 68).
 
<br><br>
----
 
<span id="footnote1">[[#note1|1]] : M. Mérimée a pris la peine de relever ce petit monument, et a bien voulu nous communiquer les précieux croquis qu'il a faits pendant son séjour à Saint-Honorat.
 
<span id="footnote2">[[#note2|2]] : Il faut dire que quand M. de Verneilh a publié son livre sur l'architecture byzantine en France, M. Abadie, l'architecte chargé de la restauration de
Saint-Front, n'avait pas encore commencé les travaux qu'il dirige avec autant de dévouement que d'intelligence, et ce fait de la construction singulière des pendentifs n'avait pu être
signalé.
 
<span id="footnote3">[[#note3|3]] : Voy. l'article [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 4, Coupole|Coupole]].
 
<span id="footnote4">[[#note4|4]] : Voy. <i>Choix d'églises byzant. en Grèce</i>, par A. Couchaud; 1842.
 
<span id="footnote5">[[#note5|5]] : S'il est un édifice qui dût mériter toute la sollicitude de l'administration, c'est
l'église de Loches; c'est un monument unique au monde, complet et d'une sauvage
beauté. Il est à regretter qu'il soit à peu près abandonné, bien que sa conservation soit
du plus haut intérêt pour l'histoire de l'art.
 
<span id="footnote6">[[#note6|6]] : Si ce curieux édifice se trouvait en Italie, en Angleterre ou en Allemagne, il serait
connu, étudié, vanté et probablement préservé de toute chance de destruction, comme
présentant une des conceptions les plus extraordinaires de l'art roman. Malheureusement
pour lui, il est en France, à quelques kilomètres des bords de la Loire, abandonné
aux restaurations des architectes de la localité, qui sont loin de se douter de son
importance au point de vue de l'histoire de l'art, et qui ne peuvent en apprécier
l'étrange beauté. Car il faut dire que la construction de ce monument est exécutée
avec soin, que la sculpture et les profils sont du plus beau style.