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« ''Weir of Hermiston'' s’arrête brusquement à l’entrée du neuvième chapitre : c’est, je crois, le matin même du jour de sa mort que Stevenson en a dicté les dernières phrases. Et ainsi ce Weir reste, dans son œuvre, un simple fragment, comme dans l’œuvre de Dickens le ''Mystère d’Edwin Drood'', et ''Denis Duval'' dans celle de Thackeray. Mais son importance littéraire est pour nous relativement plus grande : car, si les fragmens d’''Edwin Drood'' et de ''Denis Duval'' tiennent une place fort honorable parmi les écrits de Dickens et de Thackeray, parmi ceux de Stevenson le fragment de ''Weir'' tient incontestablement la première place. »
« ''Weir of Hermiston'' s’arrête brusquement à l’entrée du neuvième chapitre : c’est, je crois, le matin même du jour de sa mort que Stevenson en a dicté les dernières phrases. Et ainsi ce Weir reste, dans son œuvre, un simple fragment, comme dans l’œuvre de Dickens le ''Mystère d’Edwin Drood'', et ''Denis Duval'' dans celle de Thackeray. Mais son importance littéraire est pour nous relativement plus grande : car, si les fragmens d’''Edwin Drood'' et de ''Denis Duval'' tiennent une place fort honorable parmi les écrits de Dickens et de Thackeray, parmi ceux de Stevenson le fragment de ''Weir'' tient incontestablement la première place. »


C’est en ces termes que M. Sidney Colvin, conservateur des estampes au British Muséum, et l’un des plus intimes confidens de Robert Louis Stevenson, présente au public anglais l’ouvrage posthume de son ami ; et pour fort que soit l’éloge, peut-être n’est-il pas excessif. Je ne me souviens pas, en effet, que l’auteur du ''Cas du docteur Jekyll'', du ''Prince Otto'', et de l’''Ile au Trésor'' ait jamais rien écrit de plus intéressant que ce fragment de ''Weir of Hermiston'', ni qui donne de son talent une plus haute idée. Mais c’est à la condition de prendre d’abord ce fragment pour ce qu’il est, et de ne le point juger, par exemple, comme nous jugeons ''Edwin Drood'' ou maints autres romans inachevés. Ceux-là ont beau être inachevés, les morceaux qui nous en restent n’en ont pas moins reçu de leurs auteurs leur forme définitive : tandis qu’à considérer de cette façon le dernier roman de Stevenson, nous ne saurions
C’est en ces termes que M. Sidney Colvin, conservateur des estampes au British Muséum, et l’un des plus intimes confidens de Robert Louis Stevenson, présente au public anglais l’ouvrage posthume de son ami ; et pour fort que soit l’éloge, peut-être n’est-il pas excessif. Je ne me souviens pas, en effet, que l’auteur du ''Cas du docteur Jekyll'', du ''Prince Otto'', et de l’''Île au Trésor'' ait jamais rien écrit de plus intéressant que ce fragment de ''Weir of Hermiston'', ni qui donne de son talent une plus haute idée. Mais c’est à la condition de prendre d’abord ce fragment pour ce qu’il est, et de ne le point juger, par exemple, comme nous jugeons ''Edwin Drood'' ou maints autres romans inachevés. Ceux-là ont beau être inachevés, les morceaux qui nous en restent n’en ont pas moins reçu de leurs auteurs leur forme définitive : tandis qu’à considérer de cette façon le dernier roman de Stevenson, nous ne saurions