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Il faut avoir le courage d’accepter les conséquences de la politique à laquelle on semble se rallier, — et, à ne prendre qu’une question qui paraît destinée à être le principal objet des discussions des chambres dans cette session extraordinaire, M. le président du conseil, Fauteur du récent programme ministériel, peut s’interroger lui-même : croit-il prévenir ou atténuer les dangers évidens de la situation financière en laissant un collègue assez inexpérimenté revenir sur des combinaisons acceptées, livrer aux chambres un budget revu et corrigé, pour désarmer quelques hostilités de parti ?
Il faut avoir le courage d’accepter les conséquences de la politique à laquelle on semble se rallier, — et, à ne prendre qu’une question qui paraît destinée à être le principal objet des discussions des chambres dans cette session extraordinaire, M. le président du conseil, l’auteur du récent programme ministériel, peut s’interroger lui-même : croit-il prévenir ou atténuer les dangers évidens de la situation financière en laissant un collègue assez inexpérimenté revenir sur des combinaisons acceptées, livrer aux chambres un budget revu et corrigé, pour désarmer quelques hostilités de parti ?


Que cette situation financière, sur laquelle la chambre a déjà longuement discuté et discute encore, qui sera probablement d’ici à peu dans le sénat l’objet d’un examen plus attentif et plus approfondi, que cette situation en soit venue par degrés à n’être pas sans danger, c’est désormais un fait avéré. Elle s’est aggravée, non parce qu’il y a eu de ces contretemps qui déjouent toutes les prévisions, ou parce que la France a cessé d’être industrieuse et active, mais parce qu’on a abusé de toutes les ressources pour suffire à des fantaisies de domination, dans un intérêt de parti. On a abusé de tout, de la prospérité même dont les plus-values d’impôts paraissaient être l’expression du crédit, de la libéralité du pays, prodigue de ses dons, de la facilité des chambres, toujours promptes à voter ce qui sert leurs préjugés et leurs passions.
Que cette situation financière, sur laquelle la chambre a déjà longuement discuté et discute encore, qui sera probablement d’ici à peu dans le sénat l’objet d’un examen plus attentif et plus approfondi, que cette situation en soit venue par degrés à n’être pas sans danger, c’est désormais un fait avéré. Elle s’est aggravée, non parce qu’il y a eu de ces contretemps qui déjouent toutes les prévisions, ou parce que la France a cessé d’être industrieuse et active, mais parce qu’on a abusé de toutes les ressources pour suffire à des fantaisies de domination, dans un intérêt de parti. On a abusé de tout, de la prospérité même dont les plus-values d’impôts paraissaient être l’expression du crédit, de la libéralité du pays, prodigue de ses dons, de la facilité des chambres, toujours promptes à voter ce qui sert leurs préjugés et leurs passions.