« Page:Nadaillac - La Guadeloupe préhistorique, 1886.djvu/4 » : différence entre les versions

 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
ou de roches métamorphiques susceptibles d’un poli plus ou moins
brillant, l’absence de terre à poterie, d’autres causes matérielles ont
joué un rôle plus ou moins considérable ; mais comme résultat final
toujours et partout les mêmes besoins ont enfanté les mêmes moyens
de les satisfaire.


Ces réflexions nous sont suggérées par la belle collection recueillie
par M. Guesde dans les Antilles et plus spécialement à la Guadeloupe<ref>Otis T. Mason, ''The Guesde Collection of Antiquities in Pointe à Pitre'', Washington, 1885. M. Otis Mason est un des plus savants anthropologistes américains. Ses travaux méritent toujours une mention spéciale. Voy. aussi un article sur la collection de M. G. Latimer de Porto Rico (''Smithsonian Annual Report'', 1876).</ref>
De nombreuses photographies, d’excellentes aquarelles offertes
au Musée du Trocadéro, permettent à ceux qui ne l’ont pas
vue, de se rendre un compte assez exact non seulement de l’importance
de la collection, mais aussi, ce qui est plus intéressant, du passé
de ces populations encore si peu connues.


Les Antilles dans les temps précolombiens étaient peuplées par
ou de roches métamorphiques susceptibles d’un poli plus ou moins
deux races distinctes<ref>On sait que Christophe Colomb débarqua aux Antilles le 12 octobre 1492. Selon les connaissances cosmographiques du temps, il crut être arrivé aux Indes. De là le nom de ''West Indies'', sous lequel ces îles sont désignées aujourd’hui encore par les Anglais.</ref>. Les habitants des grandes Antilles et ceux
brillant, l’absence de terre à poterie, d’autres causes matérielles ont
des îles Lucaye ou Bahama étaient d’un caractère timide et pacifique ;
joué un rôle plus ou moins considérable ; mais comme résultat ûnal
en moins de dix ans, ils furent à peu près exterminés par les Espagnols.
toujours et partout les mêmes besoins ont enfanté les mômes moyens
Les petites Antilles au contraire étaient habitées par les
de les satisfaire.
Caraïbes ou Caribes<ref>D’où le nom de ''Caribbean Sea'' donné par les Anglais à la mer des Antilles.</ref> qui s’étaient rendus singulièrement redoutables

à leurs voisins par leur humeur guerrière et leur férocité. Selon les
Ces réflexions nous sont suggérées par la belle collection recueillie
relations du temps, ils étaient anthropophages ; mais il ne faut pas
par M, Guesde dans les Antilles et plus spécialement à la Guadeloupe<ref>Otis T. Mason, The Guesde Collection of Antiquities in Pointe à Pitre, Washington, 1885. M. Otis Mason est un des plus savants anthropologistes américains. Ses travaux
oublier que c’est là une accusation lancée par des vainqueurs qui
méritent toujours une mention spéciale. Voy. aussi un article sur la collection de
avaient à faire excuser leur propre cruauté. On les dépeint comme
M. G. Latimer de Porto Rico {Smithsonian Annual Report, 1876).</ref>
une belle et forte race, à la haute stature, à la face longue, aux yeux
De nombreuses photographies, d’excellentes aquarelles offertes
légèrement obliques, au nez busqué, à la peau d’un brun rougeâtre.
au Musée du Trocadéro, permettent à ceux qui ne l’ont pas
Christophe Colomb<ref>''Vida del Almirante'', cap. {{sc|lxxxix}}.</ref> dit qu’ils avaient le front haut, la tête bien placée.
vue, de se rendre un compte assez exact non seulement de l’importance
Ils portaient les cheveux longs, tombant durs et raides sur leurs
de la collection, mais aussi, ce qui est plus intéressant, du passé
épaules<ref name="p2">Rien ne prouve que la déformation artificielle du crâne si fréquente au nord et au sud de l’Amérique fût usitée chez les Caraïbes. Un crâne du Musée de Charleston venant de la Guadeloupe et dont l’authenticité parait incontestable ne porte aucune trace de</ref>. Nous ne savons que bien peu de choses sur leur origine.
de ces populations encore si peu connues.

Les Antilles dans les temps précolombiens étaient peuplées par
deux races distinctes<ref>On sait que Christophe Colomb débarqua aux AntiUes le 12 octobre 1492. Selon les
connaissances cosmographiques du temps, il crut être arrivé aux Indes. De là le nom de
West Indies, sous lequel ces îles sont désignées aujourd’hui encore par les Anglais.</ref>. Les habitants des grandes Antilles et ceux
des îles Lucay e ou Bahama étaient d’un caractère timide et pacifique ;
en moins de dix ans, ils furent à peu près exterminés par les Espagnols.
Les petites Antilles au contraire étaient habitées par les
Caraïbes ou Caribes<ref>D’où le nom de Caribbean Sea donné par les Anglais à la mer des Antilles.</ref> qui s’étaient rendus singulièrement redoutables
à leurs voisihs par leur humeur guerrière et leur férocité. Selon les
relations du temps, ils étaient anthropophages ; mais il ne faut pas
oublier que c’est là une accusation lancée par des vainqueurs qui
avaient à faire excuser leur propre cruauté. On les dépeint comme
une belle et forte race, à la haute stature, à la face longue, aux yeux
légèrement obliques, au nez busqué, à la peau d’un brun rougeâtre.
Christophe Colomb<ref>Vida del Almirante, cap. LXXXIX.</ref> dit qu’ils avaient le front haut, la tête bien placée.
Ils portaient les cheveux longs, tombant durs et raides sur leurs
épaules<ref>Rien ne prouve que la déformation artiticielle du crâne si fréquente au nord et au
sud de l’Amérique fût usitée chez les Caraïbes. Un crâne du Musée de Charleston venant
de la Guadeloupe et dont l’authenticité parait incontestable ne porte aucune trace de</ref>. Nous ne savons que bien peu de choses sur leur origine.