« Les 5 et 6 juin 1832 » : différence entre les versions

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{{titrePoeme|[[Poésies (Hégésippe Moreau)|Poésies]]|Hégésippe Moreau|{{PAGENAME}}<br>Chant funèbre}}
{{titrePoeme|[[Poésies (Hégésippe Moreau)|Poésies]]|Hégésippe Moreau|Les 5 et 6 juin 1832<br />''Chant funèbre''}}
[[Catégorie:Poésie|Les 5 et 6 juin 1832]]
<poem>
[[Catégorie:XIXe siècle|Les 5 et 6 juin 1832]]
 
Ils sont tous morts, morts en héros,
<div class="verse">
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
Ces enfants qu’on croyait bercer
<br>
Avec le hochet tricolore
Ces enfants qu’on croyait bercer<br>
Disaient tout bas : il faut presser
Avec le hochet tricolore<br>
L’avenir paresseux d’éclore :
Disaient tout bas : il faut presser<br>
Quoi ! nous retomberions vainqueurs
L’avenir paresseux d’éclore :<br>
Dans le filets de l’esclavage !
Quoi ! nous retomberions vainqueurs<br>
Hélas ! pour foudroyer trois fleurs
Dans le filets de l’esclavage !<br>
Fallait-il donc trois jours d’orage ?
Hélas ! pour foudroyer trois fleurs<br>
 
Fallait-il donc trois jours d’orage ?<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
Le peuple, ouvrant les yeux enfin,
<br>
Murmurait : On trahit ma cause ;
Le peuple, ouvrant les yeux enfin,<br>
Un roi s’engraisse de ma faim
Murmurait : On trahit ma cause ;<br>
Au Louvre, que mon sang arrose ;
Un roi s’engraisse de ma faim<br>
Moi, dont les pieds nus foulaient l’or,
Au Louvre, que mon sang arrose ;<br>
Moi, dont lesla piedsmain nusbrisait foulaientun l’ortrône,<br>
Quand elle peut combattre encor,
Moi, dont la main brisait un trône,<br>
Irai-je la tendre à l’aumône ?
Quand elle peut combattre encor,<br>
 
Irai-je la tendre à l’aumône ?<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
La liberté pleurait celui
<br>
Qu’elle inspira si bien naguère ;
La liberté pleurait celui<br>
Mais un fer sacrilège a lui,
Qu’elle inspira si bien naguère ;<br>
Et l’ombre pousse un cri de guerre :
Mais un fer sacrilège a lui,<br>
Guerre et mort aux profanateurs !
Et l’ombre pousse un cri de guerre :<br>
Sur eux le sang versé retombe,
Guerre et mort aux profanateurs !<br>
Et les Français gladiateurs
Sur eux le sang versé retombe,<br>
S’égorgent devant une tombe.
Et les Français gladiateurs<br>
 
S’égorgent devant une tombe.<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
Alors le bataillon sacré
<br>
Surgit de la foule, et tout tremble ;
Alors le bataillon sacré<br>
Mais contre eux Paris égaré
Surgit de la foule, et tout tremble ;<br>
Leva ses milles bras ensemble.
Mais contre eux Paris égaré<br>
On prêta, pour frapper leur sein,
Leva ses milles bras ensemble.<br>
Des poignards à la tyrannie,
On prêta, pour frapper leur sein,<br>
Et les derniers coups du tocsin
Des poignards à la tyrannie,<br>
N’ont sonné que leur agonie.
Et les derniers coups du tocsin<br>
 
N’ont sonné que leur agonie.<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
Non, non, ils ne s’égaraient pas
<br>
Vers un avenir illusoire :
Non, non, ils ne s’égaraient pas<br>
Ils ont prouvé par leur trépas
Vers un avenir illusoire :<br>
Qu’aux Décius on pouvait croire.
Ils ont prouvé par leur trépas<br>
O ma patrie ! ô liberté !
Qu’aux Décius on pouvait croire.<br>
Quel réveil, quand sur nos frontières
O ma patrie ! ô liberté !<br>
La République aurait jeté
Quel réveil, quand sur nos frontières<br>
Ce faisceau de troupes guerrières !
La République aurait jeté<br>
 
Ce faisceau de troupes guerrières !<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
Sous le dôme du Panthéon,
<br>
Vous qui rêviez au Capitole,
Sous le dôme du Panthéon,<br>
Enfants, que l’appel du canon
Vous qui rêviez au Capitole,<br>
Fit bondir des bancs d’une école
Enfants, que l’appel du canon<br>
Au toit qui reçut vos adieux
Fit bondir des bancs d’une école<br>
Que les douleurs seront amères,
Au toit qui reçut vos adieux<br>
Lorsque d’un triomphe odieux
Que les douleurs seront amères,<br>
Le bruit éveillera vos mères !
Lorsque d’un triomphe odieux<br>
 
Le bruit éveillera vos mères !<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
On insulte à ce qui n’est plus,
<br>
Et moi seul j’ose vous défendre :
On insulte à ce qui n’est plus,<br>
Ah ! si nous les avions vaincus,
Et moi seul j’ose vous défendre :<br>
Ceux qui crachent sur votre cendre,
Ah ! si nous les avions vaincus,<br>
Les lâches, ils viendraient, absous
Ceux qui crachent sur votre cendre,<br>
Par leur défaite expiatoire,
Les lâches, ils viendraient, absous<br>
Sur votre cercueil à genoux,
Par leur défaite expiatoire,<br>
Demander grâce à la victoire.
Sur votre cercueil à genoux,<br>
 
Demander grâce à la victoire.<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
 
Ayons le courage des larmes !<br>
Martyrs, à vos hymnes mourants
<br>
Je prêtais une oreille avide ;
Martyrs, à vos hymnes mourants<br>
Vous périssiez, et dans vos rangs
Je prêtais une oreille avide ;<br>
La place d’un frère était vide.
Vous périssiez, et dans vos rangs<br>
Mais nous ne formions qu’un concert,
La place d’un frère était vide.<br>
MaisEt nous nechantions formionstous qu’unla concertpatrie,<br>
Moi sur la couche de Gilbert,
Et nous chantions tous la patrie,<br>
MoiVous sur la couchel’échaffaud de Gilbert,<br>Borie.
 
Vous sur l’échaffaud de Borie.<br>
Ils sont tous morts, morts en héros,
<br>
Et le désespoir est sans armes ;
Ils sont tous morts, morts en héros,<br>
Du moins, en face des bourreaux
Et le désespoir est sans armes ;<br>
Ayons le courage des larmes !
Du moins, en face des bourreaux<br>
</poem>
Ayons le courage des larmes !<br>
<br />
</div>
[[Catégorie:XIXe siècle]]
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