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<section begin="CANOPUS"/>de différentes couleurs ; mit sur le cou la tête d’une statue qu’on disoit être de Ménélas, boucha tous les petits trous avec de la cire, & dit aux Chaldéens que c’étoient là le Dieu Canopus, & qu’il auroit la victoire sur le Feu. Ils acceptèrent le défi. Il mit ce prétendu Dieu sur le Feu, qui venant à fondre la cire qui bouchoit les trous, toute l’eau tomba & éteignit le feu. Ainsi ''Canopus'' remporta la victoire, & de-là vint la mode de le représenter avec de forts petits pieds, & le corps tout semblable au ventre d’une cruche avec une tête d’homme. Voilà ce que dit Suidas, & qui se confirme par les figures de ''Canopus'', qui se voient dans les cabinets des curieux. Le P. Kirker en a fait graver une dans son ''{{lang|la|Œdip. Ægypt., Tom. I, p}}''. 209. Le même auteur remarque qu’on le représentoit aussi quelquefois sous la forme d’un enfant avec une robe de réseau, & quelquefois sous celle d’Hermès ou de Mercure ; mais toujours le corps arrondi comme le ventre d’une cruche. On le représentoit aussi quelquefois par un vase comme une urne, sur laquelle étoit empreinte sa figure. ''Voyez'' {{sc|Kirker}}, cité ''p''. 110 ; quelquefois avec plusieurs mammelles au-lieu de trous, comme une Isis. {{sc|Id}}. ''p''. 211. ''Canopus'' étoit chez les Egyptiens, ce qu’étoit Neptune chez les Grecs & les Romains, c’est-à-dire, qu’il présidoit aux fleuves & à tout l’élément humide. ''Voyez'' le même auteur, ''p''. 211. On croit que la figure qui se voit au revers d’une médaille de Néron, & qui n’est autre chose qu’une bouteille qui à la place du cou à une tête humaine voilée, & sur cette tête une fleur de lotus ; on croit, dis-je, que c’est la figure de ''Canopus''.
<section begin="CANOPUS"/>de différentes couleurs ; mit sur le cou la tête d’une statue qu’on disoit être de Ménélas, boucha tous les petits trous avec de la cire, & dit aux Chaldéens que c’étoient là le Dieu Canopus, & qu’il auroit la victoire sur le Feu. Ils acceptèrent le défi. Il mit ce prétendu Dieu sur le Feu, qui venant à fondre la cire qui bouchoit les trous, toute l’eau tomba & éteignit le feu. Ainsi ''Canopus'' remporta la victoire, & de-là vint la mode de le représenter avec de forts petits pieds, & le corps tout semblable au ventre d’une cruche avec une tête d’homme. Voilà ce que dit Suidas, & qui se confirme par les figures de ''Canopus'', qui se voient dans les cabinets des curieux. Le P. Kirker en a fait graver une dans son ''{{lang|la|Œdip. Ægypt., Tom. I, p}}''. 209. Le même auteur remarque qu’on le représentoit aussi quelquefois sous la forme d’un enfant avec une robe de réseau, & quelquefois sous celle d’Hermès ou de Mercure ; mais toujours le corps arrondi comme le ventre d’une cruche. On le représentoit aussi quelquefois par un vase comme une urne, sur laquelle étoit empreinte sa figure. ''Voyez'' {{sc|Kirker}}, cité ''p''. 110 ; quelquefois avec plusieurs mammelles au-lieu de trous, comme une Isis. {{sc|Id}}. ''p''. 211. ''Canopus'' étoit chez les Egyptiens, ce qu’étoit Neptune chez les Grecs & les Romains, c’est-à-dire, qu’il présidoit aux fleuves & à tout l’élément humide. ''Voyez'' le même auteur, ''p''. 211. On croit que la figure qui se voit au revers d’une médaille de Néron, & qui n’est autre chose qu’une bouteille qui à la place du cou à une tête humaine voilée, & sur cette tête une fleur de lotus ; on croit, dis-je, que c’est la figure de ''Canopus''.


{{sc|Canopus}} ou {{sc|Canope}}. Ville d’Egypte à 120 stades d’Alexandrie. ''{{lang|la|Canopus}}''. Il y avoit dans ''Canope'' un fameux temple de Sérapis. ''Canope'' passoit dans l’antiquité pour une ville très-débauchée. C’est le sentiment qu’en avoient Strabon, livre dernier, Juvénal, ''Sat''.{{rom|vi}}, v. 82 & {{rom|xv}}, v. 44. Stace, ''Lib.III, Sylv. 2, ''v''. 111, &c. On dit que le Poëte Claudien étoit de ''Canope''. On prétend que cette ville fut bâtie par les Lacédémoniens ou par Ménélas, qui revenant de Troye avec Hélène, fut accueilli d’une furieuse tempête, & jeté sur les côtes d’Egypte. Tacite, ''Annal. L.I, c''. 60, dit que son pilote, nommé ''Canope'' y mourut. Il bâtit une ville en sa mémoire, & à laquelle il donna son nom, y laissant tout ce qu’il avoit de gens inutiles pour la navigation. Les Grecs l’appellent {{grec}}, ''Canobus'', ''Canobe''. On peut voir ce qu’en disent Mêla, ''L. II, c''. 7, Solin, ''c''. 34. Ammien Marc. ''L. XXII'', & Strabon, ''Liv. XVII''. Théophile d’Alexandrie s’opposa fortement aux débordemens des habitans de cette ville, & détruisit les lieux qu’ils regardoient comme les plus sacrés. Zozime s’en plaint dans le ''Liv. III'' de son ''Hist''. Il y avoit à ''Canopus'' une école célèbre, où étoit la source de toute la Théologie Egyptienne, & où l’on enseignoit les lettres sacrées, ou les hiéroglyphes. ''Voyez'' {{sc|Kirker}}, ''Œd. Æg. tom. I, p''. 208 & ''p''. 16, où il dit, après Abulfeda, que ''Canopus'' est Rosette. ''Voyez'' aussi Strabon. ''Canope'' avoit donné son nom au bras du Nil le plus occidental. Souvent aussi ''Canope'' en Poësie signifie l’Egypte. On croit que ''Canope'' étoit la ville qui fut depuis appelée ''Bochir'', ''Bouquir'' ou ''Bicchieri'', entre Rosette & Alexandrie. M. Tillemont prétend, dans sa note 42{{e}} de son premier tome de l’''Hist. des Empereurs'', que ''Canope'' ou ''Canobe'' étoit sous l’Evêché de Squedie. ''Voyez'' {{sc|Vigenere}} dans son César.
{{sc|Canopus}} ou {{sc|Canope}}. Ville d’Egypte à 120 stades d’Alexandrie. ''{{lang|la|Canopus}}''. Il y avoit dans ''Canope'' un fameux temple de Sérapis. ''Canope'' passoit dans l’antiquité pour une ville très-débauchée. C’est le sentiment qu’en avoient Strabon, livre dernier, Juvénal, ''Sat''.{{rom|vi}}, v. 82 & {{rom|xv}}, v. 44. Stace, ''Lib.III, Sylv.'' 2, ''v''. 111, &c. On dit que le Poëte Claudien étoit de ''Canope''. On prétend que cette ville fut bâtie par les Lacédémoniens ou par Ménélas, qui revenant de Troye avec Hélène, fut accueilli d’une furieuse tempête, & jeté sur les côtes d’Egypte. Tacite, ''Annal. L.I, c''. 60, dit que son pilote, nommé ''Canope'' y mourut. Il bâtit une ville en sa mémoire, & à laquelle il donna son nom, y laissant tout ce qu’il avoit de gens inutiles pour la navigation. Les Grecs l’appellent {{lang|grc|Κάνωβος}}, ''Canobus'', ''Canobe''. On peut voir ce qu’en disent Mêla, ''L. II, c''. 7, Solin, ''c''. 34. Ammien Marc. ''L. XXII'', & Strabon, ''Liv. XVII''. Théophile d’Alexandrie s’opposa fortement aux débordemens des habitans de cette ville, & détruisit les lieux qu’ils regardoient comme les plus sacrés. Zozime s’en plaint dans le ''Liv. III'' de son ''Hist''. Il y avoit à ''Canopus'' une école célèbre, où étoit la source de toute la Théologie Egyptienne, & où l’on enseignoit les lettres sacrées, ou les hiéroglyphes. ''Voyez'' {{sc|Kirker}}, ''Œd. Æg. tom. I, p''. 208 & ''p''. 16, où il dit, après Abulfeda, que ''Canopus'' est Rosette. ''Voyez'' aussi Strabon. ''Canope'' avoit donné son nom au bras du Nil le plus occidental. Souvent aussi ''Canope'' en Poësie signifie l’Egypte. On croit que ''Canope'' étoit la ville qui fut depuis appelée ''Bochir'', ''Bouquir'' ou ''Bicchieri'', entre Rosette & Alexandrie. M. Tillemont prétend, dans sa note 42{{e}} de son premier tome de l’''Hist. des Empereurs'', que ''Canope'' ou ''Canobe'' étoit sous l’Evêché de Squedie. ''Voyez'' {{sc|Vigenere}} dans son César.


{{sc|Canopus}}, est aussi le nom d’une étoile de l’hémisphère méridional. ''{{lang|la|Canopus}}''. Vitruve, ''Liv. IX, c''. 7. dit que le ''Canopus'' est l’étoile qui est au bout du gouvernail dans la constellation du navire Argo. Le ''Canopus'' ne se voit ni en Grèce ni en Italie. Ceux qui de Grèce font route au sud, commencent à l’appercevoir à l’île de Rhodes, dit encore Vitrure au même endroit ; c’est-à-dire, qu’on ne le voit que vers le 36{{e}} degré de latitude nord. Pline, ''Liv. VI, ch''. 22, l’appelle un astre grand & brillant. ''{{lang|la|Sidus ingens & clarum}}'' ; & Proclus, {{grec}}. C’est en effet une étoile de la première grandeur, qui dans les tables de Boyer, est à l’endroit où le gouvernail entre dans l’eau. Hygin l’appelle {{grec}}, la dernière étoile du fleuve. On l’appelle aussi ''Ptolemæus, Ptolemæon, Terrestris, Ponderosa, Suhel'' & ''Sihel''. Boyer. ''Uranomet. Tab.''.
{{sc|Canopus}}, est aussi le nom d’une étoile de l’hémisphère méridional. ''{{lang|la|Canopus}}''. Vitruve, ''Liv. IX, c''. 7. dit que le ''Canopus'' est l’étoile qui est au bout du gouvernail dans la constellation du navire Argo. Le ''Canopus'' ne se voit ni en Grèce ni en Italie. Ceux qui de Grèce font route au sud, commencent à l’appercevoir à l’île de Rhodes, dit encore Vitrure au même endroit ; c’est-à-dire, qu’on ne le voit que vers le 36{{e}} degré de latitude nord. Pline, ''Liv. VI, ch''. 22, l’appelle un astre grand & brillant. ''{{lang|la|Sidus ingens & clarum}}'' ; & Proclus, {{lang|grc|{{corr|λαμπός|λαμπpός άστήρ}}}} . C’est en effet une étoile de la première grandeur, qui dans les tables de Boyer, est à l’endroit où le gouvernail entre dans l’eau. Hygin l’appelle {{lang|grc|τήν ἔσχατην τοῦ ποταμοῦ}}, la dernière étoile du fleuve. On l’appelle aussi ''Ptolemæus, Ptolemæon, Terrestris, Ponderosa, Suhel'' & ''Sihel''. Boyer. ''Uranomet. Tab.''.
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