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{{tiret2|beu|verye}} de eternité. Chantons, beuvons, un motet entonnons ! Où est mon entonnoir ?
{{tiret2|beu|uerye}} de eternité. Chantons, beuuons, vng motet. Entonnons. Ou est mon entonnoir ? Quoy, ie ne boy que par procuration.


Mouillez vous pour seicher, ou vous seichez pour mouiller ? Ie n’entens poinct la theoricque : de la praticque ie me ayde quelque peu. Haste. Ie mouille, ie humecte, ie boy. Et tout de peur de mourir. Beuuez tousiours vous ne mourrez jamais. Si ie ne boy ie suys à sec. Me voyla mort. Mon ame s’en fuyra en quelque grenoillere. En sec jamais l’ame ne habite. Somelliers, ô createurs de nouuelles formes, rendez moy de non beuuant beuuant ! Perannité de arrousement par ces nerueux & secz boyaulz. Pour neant boyt qui ne s’en sent. Cestuy entre dedans les venes, la pissotiere n’y aura rien. Ie laueroys voluntiers les tripes de ce veau que i’ay ce matin habillé. I’ay bien saburré mon stomach. Si le papier de mes schedules beuuoyt aussi bien que ie foys, mes crediteurs auroient bien leur vin quand on viendroyt à la formule de exhiber. Ceste main vous guaste le nez. O quants aultres y entreront, auant que cestuy cy en sorte : Boyre à si petit gué : c’est pour rompre son poictral. Cecy s’appelle pipee à flaccons. Quelle difference est entre bouteille et flaccon ? Grande, car bouteille est fermee à bouchon, et flaccon a viz. De belles. Nos peres beurent bien & vuiderent les potz. C’est bien chié, chanté, beuuons. Voulez vous rien mander à la riuiere ? Cestuy cy va lauer les tripes. Ie ne boy en plus q’vne esponge. Ie boy comme vn templier, & ie tanquam sponsus, & moy {{lang|la|sicut terra sine aqua}}. Vn synonyme de iambon ? C’est vne compulsoire de beuuettes, c’est vn poulain. Par le poulain, on descend le vin en caue, par le iambon en l’estomach. Or ça, à boire, à boire ça. Il n’y a poinct charge.
— Quoy ! Je ne boy que par procuration !

— Mouillez vous pour seicher, ou vous seichez pour mouiller ?

— Je n’entens poinct la theoricque ; de la praticque je me ayde quelque peu.

— Haste !

— Je mouille, je humecte, je boy, et tout de peur de mourir.

— Beuvez tousjours, vous ne mourrez jamais.

— Si je ne boy, je suys à sec, me voylà mort. Mon ame s’en fuyra en quelque grenoillere. En sec jamais l’ame ne habite.

— Somelliers, ô createurs de nouvelles formes, rendez moy de non beuvant beuvant !

— Perannité de arrousement par ces nerveux et secz boyaulx !

— Pour neant boyt qui ne s’en sent.

— Cestuy entre dedans les venes ; la pissotiere n’y aura rien.

— Je laveroys voluntiers les tripes de ce veau que j’ay ce matin habillé.

— J’ay bien saburré mon stomach.

— Si le papier de mes schedules beuvoyt aussi bien que je foys, mes crediteurs auroient bien leur vin quand on viendroyt à la formule de exhiber.

— Ceste main vous guaste le nez.

— O quants aultres y entreront avant que cestuy cy en sorte !

— Boyre à si petit gué c’est pour rompre son poictral.

— Cecy s’appelle pipée à flaccons.

— Quelle difference est entre bouteille et flaccon ?

— Grande, car bouteille est fermée à bouchon, et flaccon a viz.

— De belles !

— Nos peres beurent bien et vuiderent les potz.

— C’est bien chié chanté. Beuvons !

— Voulez-vous rien mander à la riviere ? Cestuy cy va laver les tripes.

— Je ne boy en plus qu’une esponge.

— Je boy comme un templier.

— Et je tanquam sponsus.

— Et moy sicut terra sine aqua.

— Un synonyme de jambon ?

— C’est une compulsoire de beuvettes ; c’est un poulain. Par le poulain on descend le vin en cave ; par le jambon en l’estomach.

— Or çà, à boire, à boire çà ! Il n’y a poinct charge. Respice personam ;