« L’Encyclopédie/1re édition/MOUVER » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Phe-bot (discussion | contributions)
mise à jour
(Aucune différence)

Version du 14 août 2013 à 22:40

◄  MOUVEMENT
MOUVERON  ►

MOUVER DE FOND, terme de riviere. Lorsqu’il doit arriver une grande crûe d’eau, les gens de riviere s’en apperçoivent par un mouvement particulier qu’ils remarquent dans l’eau ; ils disent que la riviere mouve de fond, c’est à-dire que l’eau du fond de la riviere coule plus vîte qu’elle ne coule ordinairement : cette augmentation de vîtesse dans l’eau du fond de la riviere annonce toujours, selon eux, un prompt & subit accroissement des eaux. Le mouvement & le poids des eaux supérieures qui ne sont point encore arrivées, ne laissent pas que d’agir sur les eaux de la partie inférieure de la riviere, & leur communique ce mouvement ; car il faut à certains égards, considérer un fleuve qui est contenu & qui coule dans son lit, comme une colonne d’eau contenue dans un tuyau, & le fleuve entier, comme un très-long canal où tous les mouvemens doivent se communiquer d’un bout à l’autre. Or indépendamment du mouvement des eaux supérieures, leur poids seul pourroit faire augmenter la vîtesse de la riviere, &, peut-être la faire mouvoir de fond ; car on sait qu’en mettant à l’eau plusieurs bateaux à-la-fois, on augmente dans ce moment la vîtesse de la partie inférieure de la riviere, en même tems qu’on retarde la vîtesse de la partie supérieure. Voyez Fleuve, Hist. nat. gen. & part. tom. I.

Mouver, Mouvement de la séve, terme de jardinage. Voyez Séve.

Mouver, en termes de rafinerie de sucre, c’est une opération par laquelle on détache des parois de la forme le sucre, qui s’y colleroit en se coagulant sans cette précaution. On se sert encore ici du couteau (voyez Couteau), que l’on plonge dans la forme depuis le haut jusqu’en-bas ; on fait deux fois ainsi le tour de la forme, en observant que chaque coup commence sur l’autre. S’il manquoit un coup de couteau, cela gâteroit le pain de sucre, en le rendant raboteux, inégal, & plein de trous dans cette distance où le couteau n’auroit point passé. Il est important de ne pas le mouver trop chaud ou trop froid ; car s’il-est mouvé trop chaud, le pain ne sera pas serré, mais poreux & mou ; s’il est mouvé trop froid, il sera rafleux, & aura de la peine à couler son syrop. Voyez Rafleux.