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LÉON DUMONT. — DE L'hABITUDE 355


��VIII



��On a vu qu'en vertu de la répétition les faits habituels devenaient
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de plus en plus faciles et exigeaient une moindre somme de causa-

lité. Gela tient, avons-nous dit, à une accumulation de force dans

l'organisme, à la suppression des résistances et des habitudes con-

traires, et enfin à l'adaptation de plus en plus complète de tous
On a vu qu’en vertu de la répétition les faits habituels devenaient
les phénomènes de l'organisme avec l'habitude consoUdée. Nous
de plus en plus faciles et exigeaient une moindre somme de causalité. Cela tient, avons-nous dit, à une accumulation de force dans
avons maintenant à montrer la contre-partie de ce phénomène, c'est-
l’organisme, à la suppression des résistances et des habitudes contraires, et enfin à l’adaptation de plus en plus complète de tous
à-dire que la cause extérieure, si elle reste la même, modifie de
les phénomènes de l’organisme avec l’habitude consolidée. Nous
moins en moins l'organisme à chaque répétition nouvelle. Quand elle
avons maintenant à montrer la contre-partie de ce phénomène, c’est-à-dire que la cause extérieure, si elle reste la même, modifie de
a opéré un changement définitif, elle n'a plus à le produire de nouveau.
moins en moins l’organisme à chaque répétition nouvelle. Quand elle
C'est pourquoi certaines excitations qui, la première fois que nous les
a opéré un changement définitif, elle n’a plus à le produire de nouveau.
avons éprouvées, ont profondément troublé notre équilibre , agissent
C’est pourquoi certaines excitations qui, la première fois que nous les
avons éprouvées, ont profondément troublé notre équilibre, agissent
ensuite de moins en moins sur nous et finissent par ne plus produire
ensuite de moins en moins sur nous et finissent par ne plus produire
aucune impression. C'est ce que l'on appelle l'accoutumance.
aucune impression. C’est ce que l’on appelle l’accoutumance.


L'accoutumance peut se produire de trois manières : 1° ou bien
L’accoutumance peut se produire de trois manières : 1° ou bien
par une action directe de la cause extérieure qui engendre graduel-
par une action directe de la cause extérieure qui engendre graduellement une manière d’être dans l’organisme ; 2° ou bien indirectement par l’action de la cause extérieure qui détruit graduellement
des habitudes contraires ; 3° ou enfin par un arrangement spontané de l’organisme résultant d’un superflu de forces disponibles
lement une manière d'être dans l'organisme; 2o ou bien indirecte-
et déterminant l’organe à se mettre de lui-même en adaptation avec
ment par l'action de la cause extérieure qui détruit graduellement
les conditions de l’objet extérieur.
des habitudes contraires; 3» ou enfin par un arrangement spon-
tané de l'organisme résultant d'un superflu de forces disponibles
et déterminant l'organe à se mettre de lui-même en adaptation avec
les conditions de l'objet extérieur.


I. Les faits de la première catégorie sont les plus simples et les
I. Les faits de la première catégorie sont les plus simples et les
plus faciles à expUquer. Chacun sait que la compression à la longue
plus faciles à expliquer. Chacun sait que la compression à la longue
déforme un organe, comme le prouve le pied de la Chinoise ; mais au
déforme un organe, comme le prouve le pied de la Chinoise ; mais au
delà d'un certain degré, la compression n'agit plus. Un accroisse-
delà d’un certain degré, la compression n’agit plus. Un accroissement de nourriture amène un accroissement des tissus ; mais cet
accroissement ne peut dépasser une certaine mesure. L’introduction
ment de nourriture amène un accroissement des tissus; mais cet
d’une idée nouvelle dans l’esprit y cause un certain trouble qui nécessite l’attention ; une fois que l’intelligence y est habituée, l’objet
accroissement ne peut dépasser une certaine mesure. L'introduction
d'une idée nouvelle dans l'esprit y cause un certain trouble qui né-
cessite l'attention; une fois que l'intelligence y est habituée, l'objet
de cette idée passe inaperçu. La joie et la tristesse sont causées par
de cette idée passe inaperçu. La joie et la tristesse sont causées par
des pensées nouvelles qui changent les rapports d'adaptation de nos
des pensées nouvelles qui changent les rapports d’adaptation de nos
pensées; l'idée triste rend impossibles certaines associations habi-
pensées ; l’idée triste rend impossibles certaines associations habituelles ; mais avec le temps la tristesse s’efface et l’objet qui l’avait
causé, bien qu’il continue à subsister, nous laisse indifférents. Une
tuelles; mais avec le temps la tristesse s'efl'ace et l'objet qui l'avait
idée joyeuse, au contraire, réagit sur les autres idées en les excitant ;
causé, bien qu'il continue à subsister, nous laisse indifférents. Une
une fois l’harmonie établie, le calme revient complétement. {{tiret|L’acqui|sition}}
idée joyeuse, au contraire, réagit sur les autres idées en les excitant;
une fois l'harmonie étabUe, le calme revient complètement. L'acqui-

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