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— Eh bien donc ! ce fut comme je vous le dis… J’en aimai deux d’un coup, une gaie et une sentimentale.
— Eh bien donc ! ce fut comme je vous le dis… J’en aimai deux d’un coup, une gaie et une sentimentale.


— Comme les deux cousines de Freyschutz ?
— Comme les deux cousines de ''Freyschütz ?''


— Précisément. Oh ! le Freyschutz ! il y a une de mes phrases là-dedans !… Et dans les bois, aux jours d’orage, bien souvent… (Ici le narrateur s’arrêta, regardant fixement en l’air, immobile, prêtant l’oreille ; il semblait entendre ses chères harmonies éoliennes, unies sans doute à la romantique mélodie de Weber, dont il venait de parler. Il pâlit, quelques larmes parurent sur ses paupières… Je n’avais garde de troubler son rêve extatique, je l’admirais, je l’enviais même. Nous gardâmes quelque temps le silence tous les deux. Enfin, essuyant rapidement ses yeux et vidant son verre) : Pardon, monsieur, reprit-il, je vous ai malhonnêtement laissé seul pour suivre un instant mes souvenirs. C’est que, voyez-vous, Weber m’aurait compris, lui, comme je le comprends ; il ne m’aurait pris ni pour un ivrogne, ni pour un fou, ni pour un saint. Il a réalisé mes rêves, ou du moins il a rendu sensibles au vulgaire quelques-unes de mes impressions.
— Précisément. Oh ! le ''Freyschütz !'' il y a une de mes phrases là-dedans !… Et dans les bois, aux jours d’orage, bien souvent… (Ici le narrateur s’arrêta, regardant fixement en l’air, immobile, prêtant l’oreille ; il semblait entendre ses chères harmonies éoliennes, unies sans doute à la romantique mélodie de Weber, dont il venait de parler. Il pâlit, quelques larmes parurent sur ses paupières… Je n’avais garde de troubler son rêve extatique, je l’admirais, je l’enviais même. Nous gardâmes quelque temps le silence tous les deux. Enfin, essuyant rapidement ses yeux et vidant son verre) : Pardon, monsieur, reprit-il, je vous ai malhonnêtement laissé seul pour suivre un instant mes souvenirs. C’est que, voyez-vous, Weber m’aurait compris, lui, comme je le comprends ; il ne m’aurait pris ni pour un ivrogne, ni pour un fou, ni pour un saint. Il a réalisé mes rêves, ou du moins il a rendu sensibles au vulgaire quelques-unes de mes impressions.


— Au vulgaire, dites-vous ! cherchez un peu, camarade, combien il y a d’individus qui aient remarqué la phrase dont
— Au vulgaire, dites-vous ! cherchez un peu, camarade, combien il y a d’individus qui aient remarqué la phrase dont