« Page:Revue des Deux Mondes - 1871 - tome 93.djvu/341 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
base de toutes les petites collines et le sous-sol du terrain meuble. Cette roche, variée de rouge et de jaune, est d’une dureté médiocre et très caverneuse, parce qu’elle contient une énorme quantité de géodes ferrugineuses qui se détruisent au contact de l’air. On tire des blocs de granit des rives du lac Poyang. Comme dans le Fou-kien, l’aspect de la végétation indique le voisinage du tropique, surtout parmi les plantes ligneuses. Les camphriers abondent dans le pays, et apprennent au voyageur qu’il est dans la grande région centrale de l’Asie. Sur les montagnes croissent des arbres appartenant aux mêmes genres que ceux de l’Europe ou du nord de l’Asie, mais d’espèces différentes de celles du Pe-tche-li et de la Mongolie. Il y a des châtaigniers nains qui portent des fruits de la grosseur d’une cerise, très recherchés par les femmes chinoises. Des chênes poussent aux mêmes lieux, ainsi que des charmes, un coudrier, des saules de plusieurs sortes.
base de toutes les petites collines et le sous-sol du terrain meuble.
Cette roche, variée de rouge et de jaune, est d’une dureté médiocre
et très caverneuse, parce qu’elle contient une énorme quantité de
géodes ferrugineuses qui se détruisent au contact de l’air. On tire
des blocs de granit des rives du lac Poyang. Comme dans le Fou-kien,
l’aspect de la végétation indique le voisinage du tropique,
surtout parmi les plantes ligneuses. Les camphriers abondent dans
le pays, et apprennent au voyageur qu’il est dans la grande région
centrale de l’Asie. Sur les montagnes croissent des arbres
appartenant aux mêmes genres que ceux de l’Europe ou du nord
de l’Asie, mais d’espèces différentes de celles du Pe-tche-li et de
la Mongolie. Il y a des châtaigniers nains qui portent des fruits de
la grosseur d’une cerise, très recherchés par les femmes chinoises.
Des chênes poussent aux mêmes lieux, ainsi que des charmes, un
coudrier, des saules de plusieurs sortes.


Partout on rencontre un pin de petite taille, garni de longues feuilles extrêmement ténues, et, sur les points élevés, on admire le superbe pin doré qui se distingue par sa haute taille et son port magnifique (''Abies Kœmpferi''), à côté des autres arbres verts qui existent ici comme dans le Fou-kien et dans le Tché-kiang, mais qu’on ne voit pas au nord de l’empire <ref> ''Cunninghamia lanceolata'' et ''Cryptomeria japonica.''</ref>. En même temps, on remarque un aconit sarmenteux, un vérâtre à fleurs jaunes, une saxifrage, le polypode vulgaire, qui croissent également dans les montagnes des environs de Pékin. Autour de la ville, l’oxacide cornue, la verveine officinale d’origine européenne, et l’érigéron du Canada, semblent si bien prospérer qu’on pourrait les croire indigènes. L’ailanthe, qui est des plus communs dans le nord, ne se trouve point dans cette partie de la Chine, où l’acacia de Constantinople (''Albizzia Julibrisii'') est encore plus répandu.
Partout on rencontre un pin de petite taille, garni de longues

feuilles extrêmement ténues, et, sur les points élevés, on admire le
{{D|Emile Blanchard.|sc}}
superbe pin doré qui se distingue par sa haute taille et son port
magnifique (''Abies Kœmpferi''), à côté des autres arbres verts qui
existent ici comme dans le Fou-kien et dans le Tché-kiang, mais
qu’on ne voit pas au nord de l’empire <ref> ''Cunninghamia lanceolata'' et ''Cryptomeria japonica.''</ref>. En même temps, on
remarque un aconit sarmenteux, un vérâtre à fleurs jaunes, une
saxifrage, le polypode vulgaire, qui croissent également dans les
montagnes des environs de Pékin. Autour de la ville, l’oxacide cornue,
la verveine officinale d’origine européenne, et l’érigéron du
Canada, semblent si bien prospérer qu’on pourrait les croire indigènes.
L’ailanthe, qui est des plus communs dans le nord, ne se
trouve point dans cette partie de la Chine, où l’acacia de Constantinople
(''Albizzia Julibrisii'') est encore plus répandu.


{{sc|Emile Blanchard.}}
(''La suite au prochain numéro.'')
(''La suite au prochain numéro.'')