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la civilisation nous démontre très-clairement les influences récipro­ques de l’unité sociale et de l’organisme social. Il ne peut, d’une part, exister de sympathie avec les sentiments qu’engendre la sympathie, qu’à une seule condition, c’est que les hommes soient entourés d’autres hommes. D’autre part, la persistance de l’union entre les hommes dépend en partie de la présence de la sympathie et des entraves qu’elle apporte à la conduite individuelle. La socia­bilité favorise le développement de la sympathie ; le développement de la sympathie amène une sociabilité plus étroite et un état social plus stable ; chaque augmentation de l’une rendant continuellement possible une augmentation de l’autre.
la civilisation nous démontre très-clairement les influences réciproques de l’unité sociale et de l’organisme social. Il ne peut, d’une part, exister de sympathie avec les sentiments qu’engendre la sympathie, qu’à une seule condition, c’est que les hommes soient entourés d’autres hommes. D’autre part, la persistance de l’union entre les hommes dépend en partie de la présence de la sympathie et des entraves qu’elle apporte à la conduite individuelle. La sociabilité favorise le développement de la sympathie ; le développement de la sympathie amène une sociabilité plus étroite et un état social plus stable ; chaque augmentation de l’une rendant continuellement possible une augmentation de l’autre.


On peut disposer en trois classes principales la comparaison des sentiments altruistes, dérivant de la sympathie et existant dans les différentes races d’hommes et dans les divers états sociaux : (a) la pitié qu’il faut observer dans ces différents états, c’est-à-dire selon qu’elle s’exerce envers les enfants, les malades, les vieillards ou les ennemis, (b) La générosité, quand elle se traduit par des dons (en ayant soin dans ce cas de la distinguer de la vanité), par le renoncement à cer­taines jouissances en faveur d’autrui, ou par de vifs efforts en faveur d’autrui. Il faut aussi observer ce sentiment sous le rapport de son extension, c’est-à-dire si la générosité se limite aux parents, ou si elle s’étend seulement aux membres de la même société, ou aux mem­bres d’autres sociétés ; il faut aussi l’observer dans ses rapports avec le degré de prévoyance, c’est-à-dire si elle est le résultat d’impul­sions soudaines auxquelles on obéit sans calculer ce qu’il en peut coûter, ou si elle est accompagnée d’un froid calcul des sacrifices futurs qu’elle nécessitera, (c) La justice. Il faut considérer le plus abstrait de tous les sentiments sous les mêmes divers aspects que ceux que nous venons d’indiquer, ainsi qu’à beaucoup d’autres points de vue. Jusqu’à quel point, par exemple, la justice s’exerce quand il s’agit de la vie, de la propriété, ou des divers intérêts insignifiants d’autrui. En outre, la comparaison entre les hommes sous le rapport de ce sentiment le plus élevé de tous, doit se faire plus que dans tous les autres cas, en tenant compte de l’état social, qu’il détermine dans une grande mesure ; et en tenant compte aussi de la forme et des actes du gouvernement, du caractère des lois et des rapports de la société.
On peut disposer en trois classes principales la comparaison des sentiments altruistes, dérivant de la sympathie et existant dans les différentes races d’hommes et dans les divers états sociaux : (''a'') la pitié qu’il faut observer dans ces différents états, c’est-à-dire selon qu’elle s’exerce envers les enfants, les malades, les vieillards ou les ennemis, (''b'') La générosité, quand elle se traduit par des dons (en ayant soin dans ce cas de la distinguer de la vanité), par le renoncement à certaines jouissances en faveur d’autrui, ou par de vifs efforts en faveur d’autrui. Il faut aussi observer ce sentiment sous le rapport de son extension, c’est-à-dire si la générosité se limite aux parents, ou si elle s’étend seulement aux membres de la même société, ou aux membres d’autres sociétés ; il faut aussi l’observer dans ses rapports avec le degré de prévoyance, c’est-à-dire si elle est le résultat d’impulsions soudaines auxquelles on obéit sans calculer ce qu’il en peut coûter, ou si elle est accompagnée d’un froid calcul des sacrifices futurs qu’elle nécessitera. (''c'') La justice. Il faut considérer le plus abstrait de tous les sentiments sous les mêmes divers aspects que ceux que nous venons d’indiquer, ainsi qu’à beaucoup d’autres points de vue. Jusqu’à quel point, par exemple, la justice s’exerce quand il s’agit de la vie, de la propriété, ou des divers intérêts insignifiants d’autrui. En outre, la comparaison entre les hommes sous le rapport de ce sentiment le plus élevé de tous, doit se faire plus que dans tous les autres cas, en tenant compte de l’état social, qu’il détermine dans une grande mesure ; et en tenant compte aussi de la forme et des actes du gouvernement, du caractère des lois et des rapports de la société.


Je viens d’établir aussi brièvement que j’ai pu, tout en restant clair, les principales divisions et subdivisions que comporte la psycholo­gie comparative de l’homme. En passant aussi rapidement en revue un sujet aussi vaste, j’ai sans doute négligé bien des points qu’il aurait fallu noter. Sans doute aussi la plupart des points que j’ai
Je viens d’établir aussi brièvement que j’ai pu, tout en restant clair, les principales divisions et subdivisions que comporte la psychologie comparative de l’homme. En passant aussi rapidement en revue un sujet aussi vaste, j’ai sans doute négligé bien des points qu’il aurait fallu noter. Sans doute aussi la plupart des points que j’ai