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l’Empereur et moi, ce matin, et l’Empereur nie dit dans sa lettre qu’il accepte mes propositions. » Le Prince répondit qu’il considérait la question des forteresses de Peschiera et de Mantoue comme une question de détail ; la Lombardie étant abandonnée par l’Autriche, tout ce qui appartenait à ce territoire devait être évacué par elle, comme elle devait garder tout ce qui faisait partie de la Vénétie. « Ce point est pour moi capital, dit François-Joseph en prenant une carte qu’il déploya. Je ne l’ai pas dissimulé à l’Empereur ; je ne puis, vis-à-vis de mon armée, faire évacuer des places fortes qu’elle occupe. Si vous aviez pris Peschiera, je ne ferais pas de difficultés pour vous la laisser. »

Le Prince, simple négociateur de Napoléon III, n’eût pas insisté davantage, mais il défendait également les intérêts de son beau-père, qui tenait passionnément à Peschiera et à Mantoue, il ne se rendit pas ; il émit l’idée de raser Peschiera et de faire de Mantoue une forteresse fédérale italienne, comme l’étaient, pour la Confédération germanique, Mayence, Ulm, Rastadt. Landau, Luxembourg. « C’est un nouveau traité que vous voulez, dit l’Empereur, et non le développement de celui que j’ai proposé, ce matin, à l’Empereur Napoléon. Vous vous montrez plus exigeant que lui. Je ne puis admettre, après ce qu’il m’écrit, que vos instructions soient de revenir sur ce qui a été convenu. » Le Prince répondit qu’il connaissait seul ses instructions et ne pouvait adhérer à ces observations, qu’il les soumettrait à son souverain, qui déciderait en sa complète liberté. « Eh bien, soit, mais en même temps, vous lui direz que, le voudrais-je, il me serait impossible de céder sur ces forteresses. »

Le débat fut plus sérieux sur l’engagement pris par les deux souverains de réintégrer les Ducs dans leurs Etats, par tous leurs efforts, sauf le recours aux armes. L’Empereur ne voulut pas admettre ces mots. Ce serait, dit-il, un appel direct à la résistance ; ces restaurations étaient pour lui une affaire de conscience. « Je puis faire des sacrifices personnels et céder mes droits, je ne puis abandonner des parens et des alliés qui me sont restés fidèles. » — Cependant il abandonna la duchesse de Parme : « Arrangez-vous à son égard comme vous voudrez. — Permettez-moi, Sire, fit le Prince, d’être explicite : les troupes alliées ont conquis Parme, Mode ne et la Toscane ; vous reconnaissez la conquête de Parme, et l’Empereur et le roi de Sardaigne ne mettent aucun obstacle à la rentrée des ducs de Modène et de